Les produits structurés, autrefois appelés fonds à formules, sont des outils financiers complexes qui allient recherche de performance et protection du capital. Ils intéressent particulièrement les investisseurs ayant des objectifs de performance à moyen ou long terme.
Les produits structurés sont des instruments financiers non cotés créés par les banques ou les compagnies d’assurance. Ils permettent de réaliser un investissement en fonction d’un sous-jacent, qui peut être une action, un panier d’actions ou encore un indice boursier. On peut investir dans ces produits via une assurance vie, un PEA, un compte titres ou un plan d’épargne retraite.
Ces produits sont créés à l’aide de formules mathématiques et d’algorithmes. C’est l’émetteur qui définit le fonctionnement du produit, incluant la protection du capital, la date et la fréquence de constatation, le rendement du fonds, et l’échéance, entre autres.
Un produit structuré suit la performance d’un indice. Pour comprendre son fonctionnement, il est essentiel de connaître les termes clés liés à cet instrument financier.
Le sous-jacent
Le sous-jacent correspond à l’indice suivi par le produit structuré. Il peut s’agir d’une ou plusieurs actions, d’une obligation ou encore d’un indice boursier comme le CAC 40 ou l’indice Eurostoxx 50.
Coupon
Les coupons représentent le rendement d’un produit structuré. Ils peuvent être versés mensuellement, trimestriellement, annuellement ou à terme. Ces coupons sont générés en fonction des performances du produit, permettant ainsi à l’investisseur de recevoir une rémunération.
Barrière de protection
Les produits structurés sont dotés d’une barrière de protection qui garantit le capital jusqu’à une certaine baisse de l’indice de référence.
Date de constatation
L’émetteur fixe plusieurs dates de constatation tout au long de la vie du produit structuré. Ces dates permettent de constater l’évolution et la performance du produit à des moments prédéterminés.
Date de clôture
Le fonds peut prendre fin à différents moments :
- À l’échéance : lorsque le produit atteint la date de clôture fixée par la banque ou l’assureur émetteur au moment de son émission. Si le produit est au-dessus de la barrière de protection, l’investisseur récupère la totalité de son capital ainsi que tous les coupons versés. Sinon, il ne récupère que son capital initial ou enregistre une perte en fonction de la formule du fonds.
- À la date de constatation : si le sous-jacent surperforme le jour de la date de constatation, le fonds est automatiquement rappelé et l’investisseur récupère son capital investi ainsi que les coupons perçus pendant la période.
Imaginons qu’un investisseur ait versé 10 000 euros sur un produit structuré d’une durée de 10 ans, avec des coupons de 2% tous les trimestres, soit 8% par an, et une barrière de protection jusqu’à -40% du sous-jacent, avec des dates de constatation annuelles fixées au 31 janvier.
Un produit structuré présente toujours au moins deux scénarios : favorable et défavorable. Il peut même y avoir trois scénarios possibles selon le type de produit (favorable, neutre et défavorable). Voici les scénarios envisageables :
- Au 31 janvier de la deuxième année, si le sous-jacent dépasse les 100% de l’indice de référence, le fonds est clôturé et l’investisseur récupère son capital initial ainsi que le coupon versé pour l’année écoulée. Lorsque le produit structuré arrive à son échéance de 10 ans et atteint ou dépasse le niveau de constatation initial, l’investisseur perçoit son capital initial augmenté d’un gain correspondant à 8% par année écoulée (soit 80% au total).
- Si le produit structuré arrive à son échéance de 10 ans sans dépasser la barrière de protection de -40% mais sans atteindre le niveau de constatation initial, l’investisseur récupère son capital initial.
- Si le produit arrive à son échéance et que l’indice est en dessous de la barrière de protection de 40%, l’investisseur subit une perte en capital équivalente à la baisse de l’indice de référence. Par exemple, si l’indice est à -50% et que l’investisseur avait un capital initial de 10 000 euros, il ne récupérera que 5 000 euros.
Il existe plusieurs catégories de produits structurés :
Les produits à capital garanti :
Ces produits garantissent intégralement le capital grâce à la barrière de protection.
Les produits à capital protégé :
Ces produits offrent une protection partielle du capital jusqu’à une certaine limite.
Les produits de rendement :
Ces produits produisent des rendements plus ou moins élevés et garantissent le capital en cas de baisse du sous-jacent jusqu’à un certain niveau. Ils présentent un risque de perte en capital partielle ou totale.
Les produits de participation :
Ces produits sont entièrement investis sur un seul sous-jacent et permettent de profiter à la fois de sa hausse et de sa baisse. Ils conviennent aux investisseurs au profil plus dynamique, car ils comportent un risque plus élevé.
Les produits à effet de levier :
Ces produits permettent une exposition du capital supérieure à 100%.
Investir dans des produits structurés permet d’ajuster le couple rendement et risque en fonction des objectifs de chacun. Il est également possible de créer des produits structurés sur mesure.
De plus, dans un contexte incertain de crise où la volatilité des marchés est élevée, la barrière de protection peut constituer une solution intéressante pour sécuriser l’investisseur et limiter les risques de perte en capital. Les produits structurés offrent également une diversification dans l’allocation des actifs, avec des scénarios connus à l’avance.
Un autre avantage des produits structurés est leur diversité de supports de détention, tels que l’assurance vie, qui offre une fiscalité plus ou moins avantageuse selon le support utilisé.
Il est cependant important de noter que les produits offrant une performance importante comportent nécessairement une part de risque.
- Le risque de liquidité : il est plus difficile de sortir des produits structurés avant l’échéance que d’autres produits. En cas de sortie anticipée, il est souvent nécessaire de vendre les fonds aux conditions du marché, ce qui peut entraîner une décote et donc une perte en capital.
- Le risque de défaut de l’émetteur : il est possible que la compagnie d’assurance ou la banque émettrice du produit fasse faillite. Il est donc essentiel de vérifier la solidité de l’émetteur du produit structuré.
Chaque produit structuré est unique, il est donc important d’analyser attentivement les documents avant de souscrire. Le Document d’Information Clé de l’Investisseur (DICI) doit être remis automatiquement et contient toutes les informations nécessaires à l’analyse du fonds.
Pour obtenir des conseils sur les produits structurés, il est fortement recommandé de s’adresser à un organisme spécialisé. Intégrer des produits structurés dans ses contrats constitue une stratégie de diversification efficace, à condition de rester vigilant et de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.