Ils représentent un quart des arrivants en cycle ingénieur: les élèves passés par une prépa intégrée sont de plus en plus nombreux. Il s’agit de deux années d’études post bac effectuées directement dans une école d’ingénieurs. Après ces deux années de “prépa intégrée”, les élèves poursuivent en cycle ingénieur pour trois ans.
Concrètement, la sélection se déroule en terminale. Les futurs bacheliers candidatent à l’établissement de leur choix, via des concours et dossiers. Ils passeront ensuite cinq ans dans l’école d’ingénieurs, pour en sortir avec le diplôme d’ingénieur. A l’inverse, les bacheliers qui optent pour les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), passeront deux ans dans un lycée public avant de préparer les concours et intégrer une école d’ingénieurs où ils passeront trois ans.
Les avantages de la prépa intégrée
Le gros intérêt est d’éviter le stress de la classe prépa classique effectuée dans un lycée. C’est l’une des raisons avancées par Maud: “Je n’avais pas envie d’aller en prépa, je n’avais pas le niveau au lycée, ni l’envie de préparer des concours pendant deux ans. J’ai candidaté à plusieurs écoles et j’ai été prise à l’UTT”. Mais pas question de se tourner les pouces pendant deux ans: il faut tout de même bien potasser ses cours. “Au départ, j’étais inquiète, il a fallu adapter ma méthode de travail, apprendre à réviser en groupe… Grâce à l’entraide dans ma promo, j’ai réussi mes examens”.
L’étudiante, aujourd’hui en césure avant sa cinquième année, a également apprécié ses cours, plus variés qu’en prépa classique. “Nous avons des cours scientifiques, des TD (travaux dirigés), TP (travaux pratiques) mais aussi la possibilité de choisir du droit, de la philosophie, de la gestion de projet… J’ai opté pour des options liées à l’environnement, au droit des entreprises et à la mécanique”, se souvient-elle.
Autre avantage: le fait de garder du temps pour soi. “Quelqu’un qui a besoin d’activités à côté de ses cours, de conserver des activités sportives et associatives trouvera un bon équilibre en prépa intégrée”, estime Claude Maranges, président de la commission d’admission du groupe Insa. Stages, associations, et même expériences à l’étranger, les élèves de prépa intégrée sont lancés dans la vie étudiante.
Les inconvénients de la prépa intégrée
Mario, élève en 4e année à l’ECE, en voit tout de même quelques-uns. “C’est un engagement: on choisit son école très tôt. Pour ma part, j’ai tranché pour une école assez généraliste, avec des partenariats solides, des spécialisations variées, bref des issues de sorties en cas de besoin”, explique-t-il. Et si l’élève ne s’y plaît pas? Pas d’inquiétude, il est possible de changer de voie. Les crédits ECTS permettent à ceux qui le souhaitent de postuler à l’université. Ou de tenter des concours à bac+2. “L’année dernière, un de nos élèves souhaitait passer le concours de l’ENS et il l’a obtenu. Il existe des passerelles pour ceux qui se sont trompés de voie”, rassure Claude Maranges. Mario confirme: quelques camarades de promo sont partis pour d’autres écoles d’ingénieurs, ou des IUT. Toutefois, ce n’est toujours aussi simple. Et les prépas intégrées ne préparent pas aux concours proposés à l’issue des CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles).