Le rétrofit, une solution innovante pour transformer les voitures thermiques en voitures électriques, fait son apparition sur le marché automobile. Cette nouvelle tendance, en plein essor, représente une alternative écologique intéressante pour les professionnels, mais reste encore confidentielle pour les particuliers.
Le rétrofit, une conversion à l’électrique
Depuis mars 2020, les véhicules thermiques de plus de cinq ans, y compris les voitures, utilitaires, camions, bus et motos, peuvent désormais être convertis en véhicules électriques grâce au rétrofit. Cette transformation consiste à installer un kit de conversion électrique sur le moteur thermique du véhicule, permettant ainsi de prolonger sa durée de vie tout en réduisant son impact environnemental.
Selon l’ADEME, la conversion au rétrofit permettrait une réduction de 66% des émissions de gaz à effet de serre pour les citadines et jusqu’à 87% pour les bus. Cette transition pourrait concerner environ 1,2 million de véhicules sur une période de dix ans, permettant ainsi d’économiser 10 millions de tonnes de CO2, contribuant ainsi à lutter contre les émissions générées par le secteur des transports en France.
Une opportunité pour les professionnels
Le rétrofit présente de nombreux avantages pour les professionnels qui possèdent des véhicules coûteux et équipés pour des années. Il serait inutile de les mettre à la casse et d’investir dans de nouveaux véhicules électriques plus chers que les modèles diesel existants. C’est pourquoi des entreprises comme Rev Mobilities se sont spécialisées dans le rétrofit électrique, proposant des conversions pour une large gamme de véhicules, des utilitaires aux voitures anciennes, en passant par les bus à batterie et à hydrogène. Les artisans avec des fourgons aménagés, les gestionnaires de flottes et de transports, ainsi que les grandes agglomérations sont particulièrement intéressés par cette solution.
Encore confidentielle pour les particuliers
En revanche, la conversion à l’électrique par le rétrofit peut s’avérer coûteuse pour les particuliers. En plus du coût élevé de l’homologation, qui peut atteindre près de 200 000 € pour un premier véhicule, il est nécessaire de faire convertir plusieurs centaines, voire milliers de véhicules, pour rentabiliser l’opération. De plus, les contraintes techniques et de sécurité imposées par le processus de conversion doivent être respectées, ce qui ajoute une complexité supplémentaire.
Malgré ces difficultés, certaines entreprises, comme Bymoss, proposent la conversion de voitures anciennes emblématiques telles que le Land Rover Defender. Avec le déploiement prévu des zones de faibles émissions CO2 dans les grandes villes françaises à partir de 2024, le rétrofit pourrait permettre la transformation de millions de véhicules bientôt interdits de circulation.
En conclusion, le rétrofit offre de nouvelles opportunités pour réduire l’empreinte carbone du secteur automobile tout en prolongeant la durée de vie des véhicules existants. Cette solution s’inscrit parfaitement dans une démarche d’économie circulaire et de transition vers des modes de transport plus durables.
