Réduire la taille des voitures pour une demande en métaux critiques plus faible

Réduire la taille des voitures pour une demande en métaux critiques plus faible

La transition vers les véhicules électriques est cruciale dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, elle entraînera une augmentation rapide de la demande en matières premières nécessaires à la fabrication des batteries d’ici 2050. Dans une étude inédite, l’ONG Transport & Environment propose des leviers pour réduire la consommation des principaux métaux d’ici à 2050 : la réduction de la taille des véhicules et des batteries (jusqu’à -23%), l’utilisation de technologies de batteries innovantes (-20%) et une rationalisation des usages de la voiture. L’ONG insiste sur la nécessité pour les gouvernements et l’Union Européenne (UE) de mettre en place des incitations réglementaires et fiscales pour maîtriser la demande en métaux.

La demande en matières premières pourrait être multipliée par 200 d’ici 2050

À moins d’agir, la demande en matières premières liée à la production de batteries sera 200 fois plus élevée en 2050 qu’en 2022. Pour éviter cela, des mesures doivent être prises. Transport & Environment appelle à la mise en place de politiques encourageant la production et la circulation de petits véhicules électriques abordables, à adopter des chimies de batterie innovantes et à limiter les déplacements en autosolisme. De telles mesures pourraient réduire la demande en métaux clés tels que le lithium, le nickel, le cobalt et le manganèse de 36 à 49%.

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Selon Diane Strauss, directrice du bureau français de T&E, “L’Europe doit électrifier l’ensemble de son parc automobile d’ici 2050, ce qui augmente la demande de métaux pour les batteries. Si nous ne voulons pas remplacer notre dépendance au pétrole par une dépendance aux métaux, il est essentiel d’être plus efficace dans la gestion des ressources. Dans un monde respectant les limites planétaires, réduire la taille des voitures électriques est à la fois une nécessité environnementale et une priorité économique et industrielle.”

Orienter la production vers des petits véhicules doit être une priorité

La réduction de la taille des batteries grâce à la fabrication de véhicules électriques plus petits est le moyen le plus efficace de réduire la demande en métaux (-19% à -23%). Transport & Environment estime qu’une stratégie à l’échelle européenne est nécessaire pour organiser cette transition et dissuader la production de gros modèles de SUV qui inondent le marché actuellement.

En particulier, l’établissement de normes d’efficacité pour les batteries et d’obligations pour les constructeurs automobiles de produire davantage de modèles d’entrée de gamme aurait une réelle influence sur la demande en métaux à l’échelle européenne. L’étude de T&E souligne également que les petites voitures électriques sont particulièrement adaptées aux batteries utilisant des chimies moins gourmandes en ressources, ce qui peut réduire la demande en métaux jusqu’à 20%. Le soutien de la politique industrielle européenne au développement de nouvelles technologies telles que les batteries à base de fer (LFP) et à base de sodium (Na-ion) contribuerait à mieux maîtriser notre consommation de métaux.

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Au niveau national, il est nécessaire de revoir la politique fiscale pour favoriser la production et l’achat de modèles automobiles plus petits. Transport & Environment encourage le gouvernement français à renforcer les incitations en conditionnant les aides publiques. En ce qui concerne les aides à l’achat, le système de bonus-malus doit être renforcé : le malus en fonction du poids doit également inclure les véhicules électriques (et hybrides rechargeables). Le bonus devrait prendre en compte les avantages climatiques ainsi que l’efficacité dans l’utilisation des matières premières. Un SUV électrique de plusieurs tonnes ne peut pas bénéficier des mêmes subventions qu’une citadine électrique.

Ce point est d’autant plus important que le manque de véhicules électriques abordables et adaptés aux besoins réels des ménages constitue l’un des principaux obstacles à la mise en place du dispositif de leasing social à partir de 100 euros par mois souhaité par le gouvernement.

Selon Diane Strauss : “Orienter la production vers des voitures électriques plus petites est la principale mesure que nous pouvons prendre pour réduire notre consommation de matières premières pour les batteries. Une norme européenne d’efficacité pourrait obliger les constructeurs automobiles à proposer enfin des véhicules plus économes en ressources et plus abordables que les modèles encombrants actuels. Il existe un marché pour des millions de petits véhicules électriques en Europe. La demande est là, mais l’offre ne suit pas.”

Rationaliser l’usage de la voiture n’est plus une option

Réduire les trajets en autosolisme au profit des transports collectifs et des modes actifs constitue également un moyen efficace de réduire la demande en matières premières, avec un potentiel de réduction estimé entre 7% et 9%. Pour ce faire, T&E recommande l’arrêt des projets routiers inutiles, le renforcement de l’offre de transports collectifs, l’accélération du déploiement des infrastructures cyclables et un effort supplémentaire pour encourager le partage de la route, en parallèle avec des politiques de stationnement en ville plus strictes.

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