Pour atteindre l’objectif fixé par le Plan Climat de Paris d’atteindre la neutralité carbone en 2050, il est nécessaire de réduire l’empreinte carbone de la capitale parisienne par quatre par rapport à 2018. Mais par où commencer ? En connaissant les principaux émetteurs et les actions efficaces à mettre en place, il est possible de réduire concrètement son empreinte carbone.
Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?
L’empreinte carbone mesure les émissions de gaz à effet de serre induites par nos activités, exprimées en tonnes équivalent CO2 (tCO2eq) par an. Cela inclut la production des biens que nous consommons, les aliments que nous mangeons, le carburant de nos véhicules et notre consommation d’énergie à la maison.
En 2018, l’empreinte carbone de Paris était de 22,7 millions de tCO2eq par an, soit 10,3 tonnes par habitant. Cela comprend à la fois les émissions locales, produites directement sur le territoire de Paris, et les émissions indirectes générées par l’activité des Parisiens à l’extérieur de la ville. L’objectif du Plan Climat est de réduire ces émissions à moins de 6 Mt en 2050, en compensant les émissions résiduelles. Cela équivaut à une limite d’environ 2,7 tonnes par habitant à population constante.
Si l’objectif de réduction ne repose pas uniquement sur les citoyens, les actions individuelles jouent un rôle essentiel et il est possible de réduire significativement notre empreinte carbone à notre échelle.
Comment calculer son empreinte carbone ?
Chaque personne a une empreinte carbone qui varie en fonction de son mode de vie, de sa situation sociale, familiale et géographique. Il est donc important de prendre en compte les spécificités de chacun pour déterminer les actions à mettre en place.
Pour savoir par où commencer, il est recommandé de simuler son empreinte carbone. L’équipe de beta.gouv.fr a développé le simulateur Nos Gestes Climat, financé par l’Agence de la transition écologique (ADEME) et l’Association Bilan Carbone (ABC). En quelques minutes, cet outil permet de calculer son empreinte carbone et propose des actions concrètes pour la réduire, en chiffrant leur potentiel.
Les transports : le premier levier d’action
Les transports sont responsables de plus de la moitié de l’empreinte carbone de Paris, avec le transport aérien (33 %) et routier (19 %) en tête. Pour réduire cette empreinte, il est essentiel de privilégier les mobilités douces au quotidien. À Paris, les alternatives à la voiture ne manquent pas : marche, vélo, transports en commun… De nombreux trajets pourraient être remplacés par des modes de transport non polluants, notamment les trajets de moins de 10 km qui représentent 42 % des trajets passant par le centre de Paris.
Dans une moindre mesure, le covoiturage est une autre alternative à privilégier. En effet, à Paris, 80 % des véhicules ne transportent qu’une seule personne. L’écoconduite est également recommandée pour réduire la consommation de carburant. Et lorsque l’utilisation de la voiture est indispensable, il est préférable de choisir un modèle sobre et de préférence électrique.
Pour les voyages, il est important de limiter les trajets en avion, qui ont un fort impact sur l’empreinte carbone individuelle. Pour les trajets courts, il est préférable d’utiliser le train plutôt que l’avion. Malheureusement, ces alternatives ne sont pas toujours disponibles ou abordables, il faut donc prendre en compte ces critères dans le choix de la destination.
L’alimentation : un levier essentiel
L’alimentation est le deuxième poste de l’empreinte carbone parisienne, représentant 17 % de celle-ci. Il est possible de réduire considérablement son empreinte carbone en adoptant un régime bas carbone.
La consommation de viande, en particulier de viande rouge, est fortement corrélée aux émissions de gaz à effet de serre de notre alimentation. Les ruminants (comme le bœuf et l’agneau) rejettent du méthane, un gaz à effet de serre très puissant. En réduisant notre consommation de viande, en commençant par la viande rouge, et en la remplaçant par des produits végétaux, nous pouvons considérablement réduire notre impact sur l’environnement.
Il est également recommandé de privilégier les produits locaux et de saison. En effet, même si les produits importés peuvent sembler moins polluants en termes de transport, la culture de produits locaux hors saison sous serre peut avoir une empreinte carbone supérieure en raison de l’énergie nécessaire pour chauffer les serres.
Réduire le gaspillage alimentaire est un autre moyen efficace de réduire son empreinte carbone. En faisant attention aux dates de péremption, en adaptant les quantités aux convives, en congélant et cuisinant les restes, nous pouvons éviter des émissions de gaz à effet de serre inutiles tout en réalisant des économies.
Le logement : un secteur clé
Le logement résidentiel est responsable de 1,9 million de tonnes de CO2eq par an à Paris, soit 35 % de la consommation énergétique totale. Il est donc essentiel de prendre des mesures pour tendre vers la sobriété énergétique.
Des gestes simples, tels que la gestion de la température, peuvent permettre de réduire la consommation énergétique. Baisser la température de chauffage d’1 °C peut entraîner une économie d’énergie de 7 %. D’autres actions, comme l’isolation, le remplacement des appareils de chauffage vétustes et l’équipement des fenêtres de rideaux, peuvent également contribuer à réduire le besoin en chauffage.
Il est également important de prendre en compte la climatisation, en évitant de l’utiliser de manière excessive. Les climatiseurs sont très énergivores et contribuent à réchauffer la ville en évacuant de l’air chaud à l’extérieur. Il est préférable d’adopter des gestes pour faire face aux fortes chaleurs sans recourir à la climatisation.
Pour réduire davantage son empreinte carbone, il est recommandé de limiter la consommation d’eau chaude sanitaire en prenant des douches moins longues, de choisir des appareils électroménagers plus économes en énergie et de ne pas laisser les appareils électroniques en veille lorsque cela est inutile.
Une consommation responsable pour réduire son empreinte carbone
L’achat de produits neufs a un impact significatif sur notre empreinte carbone en raison des émissions liés à leur production. Il est donc préférable de limiter nos achats de produits neufs et d’adopter une démarche zéro déchet.
La réduction des achats, la réutilisation des biens et le recyclage sont les principes de base d’une consommation responsable. Il est important d’acheter seulement ce dont nous avons besoin, de réparer les objets, d’opter pour des produits d’occasion et de faire attention à la gestion de nos déchets.
Il est donc possible d’avoir un véritable impact sur notre empreinte carbone grâce à des actions individuelles. Ces actions sont essentielles pour atteindre la neutralité carbone, mais il est important de souligner que la responsabilité de l’urgence climatique ne doit pas reposer uniquement sur les citoyens. Chacun doit agir à son niveau, mais d’autres acteurs doivent également prendre leurs responsabilités.