Le vélo électrique a parcouru un long chemin ces dernières années, passant d’un objet peu attrayant avec une batterie encombrante au milieu du cadre à un outil séduisant, bien conçu et parfois très puissant. Prenez par exemple le prototype de Valeo, équipementier automobile, avec ses 130 Nm de couple, soit autant qu’une petite voiture essence. Cette puissance herculéenne permet d’envisager le vélo comme un véritable couteau suisse, capable de transporter à la fois des personnes et des marchandises. Malgré ces avancées, peut-on réellement envisager de remplacer la voiture par le vélo électrique dans notre vie quotidienne ?
Les problèmes majeurs liés au vélo
En tant qu’automobiliste et cycliste, je comprends les problématiques des deux modes de transport. Il semble aujourd’hui impossible de remplacer complètement la voiture par le vélo électrique.
La sécurité et les infrastructures
En France, les véritables pistes cyclables sont rares. De nombreuses mairies communiquent faussement sur leurs kilomètres de pistes cyclables, alors qu’il ne s’agit souvent que de bandes cyclables peintes sur la route. Les cyclistes se retrouvent donc au milieu des voitures, exposés à de nombreux risques et conflits. Le manque d’infrastructures adaptées est criant en France, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la majorité des accidents mortels à vélo surviennent en milieu rural, où les vélos sont forcés de circuler parmi les voitures roulant à plus de 70 km/h.
Les vols
Chaque année, plus de 400 000 vélos sont volés en France. Ce fléau décourage clairement l’investissement dans un vélo électrique pour une utilisation quotidienne. De plus, le manque d’espaces de stockage sécurisés pose un problème : vous souhaitez vous rendre en ville à vélo pour une course rapide, mais vous avez peur de le laisser dans la rue, même avec un antivol. Des initiatives telles que des parkings sécurisés pour vélos chez les commerçants ou chez les particuliers existent, mais elles restent encore rares.
Le coût
Un bon vélo électrique, avec une durabilité, un confort, une stabilité et une qualité des composants satisfaisants, a un coût élevé. Même avec les aides financières disponibles pour l’achat d’un vélo électrique, le montant reste souvent important.
Il existe d’autres facteurs limitants, comme la difficulté de stocker les vélos cargos dans des espaces restreints ou le problème de stationnement des modèles plus larges en ville. Toutes ces raisons font que le vélo a du mal à se développer en dehors des hyper-centres, où il est possible de stocker sa bicyclette en toute sécurité. Bien que la pratique progresse, la France a encore beaucoup de chemin à parcourir, malgré l’accueil du Tour de France.
Pourtant, dans certaines situations, le vélo électrique (et même le vélo classique) pourrait volontiers remplacer la voiture. Se rendre à un rendez-vous situé à quelques kilomètres de chez soi ou simplement aller acheter une baguette de pain ne procure guère de plaisir. Comme l’a souligné Vincent Salimon, président de BMW France, la voiture ne peut pas répondre à tous les besoins de mobilité. Il est inutile de prendre sa voiture pour de courts déplacements du quotidien.
En conclusion, bien que le vélo électrique ait connu de grandes évolutions, il ne pourra pas facilement remplacer la voiture dans toutes les situations, du moins en France. Les problèmes de sécurité, de vols, de coût et d’infrastructures adaptées restent des freins importants. Mais pour les trajets courts et pratiques, le vélo électrique peut être une excellente alternative à la voiture.