Renault, le constructeur automobile français, a récemment pris un virage audacieux en séparant ses activités thermiques et électriques en deux branches indépendantes. Ce mouvement risqué s’est avéré être un énorme pas en avant pour le groupe. Ainsi est née Ampère, la branche dédiée aux voitures électriques et aux logiciels, qui suscite un grand intérêt pour l’avenir. En quelques semaines seulement, Ampère compte déjà 11 000 employés, dont 35 % d’ingénieurs. Et ce n’est que le début.
« S’ils le font, on peut le faire »
Luca De Meo, PDG du Groupe Renault, a bien compris qu’il était nécessaire de dynamiser les anciennes structures organisationnelles, qui ralentissent le développement des voitures. Son objectif est de combiner la puissance d’un groupe automobile international et historique avec l’agilité d’une entreprise spécialisée dans les voitures électriques, à l’image de Tesla. C’est la recette d’Ampère.
Présentation du concept Renault Twingo (2026) // Source : extrait vidéo de la conférence Ampère
Ampère vise à réduire de 50 % ses temps de développement en s’appuyant sur des partenariats avec Qualcomm et Google. Cette collaboration permettra d’avancer rapidement et de proposer des véhicules qui pourront bénéficier de mises à jour constantes pour s’améliorer. L’objectif est de combler le retard pris par les constructeurs historiques dans la conception de “téléphones mobiles sur roues”. Luca De Meo souligne également que “les nouveaux services sont la cerise sur le gâteau”. Il s’agit d’une opportunité de générer des revenus supplémentaires grâce à des applications et des services proposés après l’achat de la voiture.
Renault affirme également pouvoir produire des voitures deux fois moins chères que les autres constructeurs européens. L’ambition est de se positionner au même niveau de prix que la concurrence chinoise. D’ici à 2026, Ampère pourrait rattraper Tesla en termes de conception de voitures électriques, en optimisant le nombre de pièces, le temps d’assemblage et les coûts de production, tout en développant des usines plus respectueuses de l’environnement.
Une transformation en plusieurs étapes
Pour atteindre les objectifs financiers fixés pour 2031, il est nécessaire de fabriquer des voitures électriques qui rencontrent un grand succès. Bien que la Renault Mégane n’ait pas connu le succès escompté, elle n’est qu’un premier pas. Les modèles qui suivront marqueront le véritable tournant de la transformation.
Gamme des modèles électriques d’Ampère (Renault) // Source : Renault Group
Le nouveau Scénic électrique, qui sera lancé en 2024, est une première étape. Les Renault 5 et Renault 4, prévus ensuite, devraient être le symbole de la transformation de l’entreprise vers des voitures électriques plus abordables. Enfin, en 2026, la future Twingo représentera le véritable “game changer”, selon Luca De Meo, qui est “confiant de son potentiel”. Ces modèles permettront à Ampère de mettre en place sa stratégie logicielle et de réduction des coûts de production.
En un peu plus de sept ans, Ampère passera de 1 à 7 modèles et de 45 000 à environ 1 million de ventes. Ces chiffres devraient générer des marges opérationnelles de 10 % et un chiffre d’affaires supérieur à 25 milliards d’euros.
Si vous avez apprécié cet article, abonnez-vous à Watt Else pour recevoir les prochains directement dans votre boîte email tous les jeudis, ainsi que d’autres contenus sur la mobilité électrique.