Les voitures ludiques ne datent pas d’aujourd’hui. Dès 1964, le buggy Meyers Manx donne le ton : sur base de VW Coccinelle, il se destine à être utilisé dans les dunes californiennes et rencontre un grand succès. Citroën suit le mouvement en présentant en 1968 la Méhari, une 2CV estivale à carrosserie en plastique, qui connaît également un immense succès.
Renault, de son côté, lance en même temps sa propre voiture ludique, la 4L Plein Air, mais les ventes sont décevantes par rapport à la Méhari. Pour combler ce retard, Renault s’inspire de Citroën et développe en 1970 sa propre voiture de loisirs en plastique : la Rodéo. Son design est plutôt curieux, mais c’est aussi ce qui la distingue.
La Rodéo est fabriquée à Arlanc, dans le Puy-de-Dôme, chez ACL (Ateliers de Constructions du Livradois). Elle est motorisée par le 845 cm3 de la Renault 6, dégonflé à 27 chevaux, pour offrir un couple plus important en usage tout-terrain. Malgré un accueil positif, son prix reste élevé par rapport à la Méhari, ce qui limite ses ventes.
Quatre versions de la Rodéo sont proposées : Évasion, sans capote, Chantier, avec une couverture du poste de conduite, Coursière, avec une capote intégrale, et Quatre Saisons, avec toit et fermetures des panneaux latéraux. Une version 4×4 avec une transmission développée par Sinpar est également disponible.
Malgré des évolutions au fil des années, les ventes de la Rodéo restent inférieures à celles de la Méhari. En 1986, la production de la Renault Rodéo prend fin. Au total, seulement 55 000 unités ont été produites depuis 1972, soit environ un tiers du nombre de Méhari.
La Rodéo reste néanmoins abordable sur le marché de l’occasion. On peut trouver des exemplaires en bon état à partir de 2 500 €. Les versions en très bon état se situent plutôt autour de 5 000 €, tandis qu’un exemplaire en parfait état peut dépasser les 8 000 €.
Si vous envisagez d’acheter une Rodéo, il est conseillé de choisir une version capable de dépasser les 110 km/h pour mieux s’adapter aux conditions de circulation modernes. Les versions 6 offrent une puissance supérieure et sont plus à l’aise sur la route.
Toutes les versions de la Rodéo sont intéressantes d’un point de vue collection, surtout si elles sont en parfait état d’origine. Parmi toutes les versions, la Rodéo 1.3 l est la plus rare.
Sur le plan technique, la Rodéo partage de nombreux éléments avec la Renault 4L. Elle peut donc souffrir de problèmes de corrosion, de jeu dans la direction, de fatigue des barres de torsion de la suspension, ainsi que de problèmes d’allumage et de carburation. Il est également important de vérifier l’état du circuit de refroidissement pour éviter les problèmes de joint de culasse.
Le principal défi lors de l’entretien d’une Rodéo réside dans la disponibilité des pièces spécifiques, notamment la carrosserie. Cependant, cette situation s’améliore progressivement, car l’intérêt pour ce modèle augmente.
Au volant, la Rodéo offre une conduite agréable et familière pour ceux qui ont déjà conduit une Renault 4L. Elle est bien équipée et son moteur plus puissant lui confère une certaine vivacité. Cependant, la suspension est plus ferme, ce qui peut affecter le confort de conduite. Malgré ses quelques défauts, la Rodéo est parfaite pour des vacances en pleine nature, étant donné sa faible consommation de carburant.
Si vous êtes intéressé par une alternative youngtimer, la Teilhol Tangara peut être une option intéressante. Cette voiture, produite de 1987 à 1990, est basée sur la plate-forme de la Citroën 2CV et succède à la fois à la Rodéo et à la Méhari.
En conclusion, la Renault Rodéo est une voiture de loisirs emblématique et abordable qui mérite d’être redécouverte. Malgré sa relative rareté, elle reste une option intéressante pour les amateurs de voitures ludiques.