REPORTAGE. En immersion dans le simulateur de la SNCF, où les futurs conducteurs de train se forment

REPORTAGE. En immersion dans le simulateur de la SNCF, où les futurs conducteurs de train se forment

Le centre de formation de la SNCF est basé à Saint-Denis et entraîne les futurs conducteurs sur des simulateurs.

Le bruit du moteur, les annonces aux voyageurs, les boutons de commande, tout y est. Les futurs conducteurs des lignes de RER et Transilien gérées par la SNCF en Île-de-France sont formés durant un an en alternance, apprennent les bases du métier grâce aux simulateurs. Le campus de formation situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) accueille jusqu’à 120 futurs conducteurs de train par jour et est à la recherche de nouveaux apprenants.

Comme si vous y étiez

Au premier abord, le côté ludique de la machine qui imite la cabine d’un train ne fait aucun doute, mais le sérieux est de mise. “On est en condition réelle”, explique-t-on. Le centre de formation possède plus d’une vingtaine de simulateurs, dont deux répliques grandeur nature du matériel Transilien et SNCF. À l’intérieur, les sensations sont presque identiques à celles ressenties dans un vrai train en mouvement.

Le centre de formation de la SNCF possède deux simulateurs de trains en taille réelle.

Lors des exercices, qui durent entre cinq et quinze minutes, les apprentis sont confrontés à toutes sortes de situations et à toutes les conditions atmosphériques possibles. “Nous les faisons travailler sur leurs trajets réels ou sur des itinéraires totalement fictifs pour évaluer leurs réactions”, explique Allan, formateur cadre et lui-même conducteur. À la SNCF, il est interdit de conduire sur une ligne que l’on ne connaît pas. Par conséquent, les apprenants sont formés sur les lignes qu’ils seront amenés à conduire à l’avenir. Sébastien, 41 ans, se forme depuis septembre 2022 à la conduite du RER C et s’apprête à effectuer un exercice sur un itinéraire qu’il ne connaît pas.

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Après un premier briefing avec le formateur, l’ancien agent en gare s’installe devant le poste de commande et commence la simulation. Gestes, réflexes, vitesse, freinage, communication avec le poste de commande : toutes les actions de Sébastien sont suivies en direct et analysées à la fin de l’exercice.

C’est en discutant avec des conducteurs que l’ancien agent commercial a décidé de se lancer. “J’avais perdu de vue le sens de mon métier et là je me sens vraiment utile. Si je ne me lève pas le matin, des milliers de personnes sont impactées. J’aime aussi l’autonomie qui va avec le métier de conducteur, je me sens libre.”

Un an de formation en alternance est nécessaire pour devenir conducteur à la SNCF.

Une formation d’un an

Pour intégrer cette formation qui se veut “exigeante, dense et intensive”, avoir le baccalauréat n’est pas nécessaire. “Il faut simplement être motivé et concentré, les connaissances techniques et réglementaires sont acquises au cours de la formation”, explique Xavier Lacaze, directeur de l’offre de formation et de la prospective de la compagnie ferroviaire. Pendant un an, les apprenants alternent entre les cours théoriques et pratiques sur simulateur au campus de Saint-Denis et les cours purement pratiques sur la ligne de RER ou de Transilien qui leur est attribuée. Cette formation en alternance permet aux étudiants d’être rémunérés pendant leur apprentissage.

Après six semaines de formation initiale, les futurs conducteurs sont rapidement plongés dans le grand bain et prennent les commandes d’un vrai train, accompagnés d’un moniteur. “C’est un métier qui nécessite de la pratique”, précise Allan. Sur le réseau Transilien, plus de 220 conducteurs ont été recrutés en 2022, ainsi que plus de 700 agents de tous domaines confondus. La SNCF cherche à embaucher deux fois plus de personnes cette année et recherche notamment 400 conducteurs pour l’Île-de-France uniquement.

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En 2023, Transilien souhaite embaucher 900 personnes, dont 200 chargés de la relation client en gare, 150 techniciens de maintenance des trains et agents de manœuvre des trains dans les centres de maintenance, 40 agents de production, ainsi que 110 agents de maîtrise et cadres, dont des profils d’ingénieurs ou de systèmes d’information.

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