Reportage: Une entreprise drômoise révolutionne le marché des puzzles français

Reportage: Une entreprise drômoise révolutionne le marché des puzzles français

Depuis des années, les puzzles 100% français étaient en quête d’une pièce manquante : une machine de découpe de carton performante. Cependant, la France est reconnue comme le champion européen des jeux, avec une augmentation des ventes de puzzles de plus de 120% pendant le premier confinement.

Dans l’usine de l’entreprise Cartonnage de Vaucanson, qui compte plus de 5000 m² de bâtiments, une machine spéciale a été installée depuis cet été pour fabriquer des puzzles. Antoine Lathoud, directeur du site, se montre fier de cette innovation : “Le puzzle français ne se limite pas seulement à la machine. Il réside également dans le savoir-faire de nos employés. Pour être un bon régleur, être autonome et connaître tous les spécificités de la machine, il faut au moins une année de formation.”

La nouvelle machine de l’entreprise Cartonnage de Vaucanson avec à gauche Éric Galvez, le seul capable de piloter la machine.

Une machine ultra performante

Actuellement, seule une personne est en mesure de piloter cette machine. Avec 36 ans d’expérience, Éric Galvez est un expert en matière de machines à découper le carton. Il attendait depuis longtemps l’arrivée de cet équipement révolutionnaire : “Depuis mon enfance, je me suis toujours demandé comment étaient fabriqués les puzzles et les machines. Aujourd’hui, j’ai enfin ma réponse, je la connais et je la pilote. C’est merveilleux, c’est comme un véritable jouet.”

Cette machine ultra performante est capable de réaliser 800 puzzles par heure, soit le double d’une machine classique. Elle applique des centaines de tonnes de pression pour découper simultanément 1000 pièces toutes différentes, tandis que dans un puzzle ordinaire, chaque forme se répète cinq fois. Bien entendu, cette machine a un coût : plus de 400 000 euros. Cependant, Véronique Debroise, la PDG du site, considère que cette prise de risque est justifiée : “Il y a deux ans, il n’y avait qu’une seule usine dotée d’une presse très ancienne. Nous devions nous tourner vers l’Espagne, les Pays-Bas, la Pologne ou la Chine pour produire nos puzzles.”

“Il convient de prendre conscience qu’il n’est pas raisonnable de faire fabriquer des produits à l’autre bout de la planète. J’en ai pris conscience il y a trente ans. C’est pourquoi j’ai toujours investi dans des usines et que j’apprécie réellement la production”, déclare-t-elle.

Il reste maintenant à rentabiliser cet investissement conséquent. Les premiers puzzles 100% français commencent à être commercialisés par Sentosphère, une autre société appartenant au même groupe et spécialisée dans la conception de jeux créatifs. La première commande externe vient d’arriver. Le renouveau du made in France doit faire le reste. Il faudra vendre au moins deux millions de boîtes pour amortir la machine.

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