Retraite par capitalisation: une solution incontournable pour l’avenir?

Retraite par capitalisation: une solution incontournable pour l’avenir?

Le système de retraite par répartition, qui consiste à financer les pensions des retraités en puisant dans la poche des actifs, pose de plus en plus de poids sur le pouvoir d’achat de ces derniers. La raison en est simple : le nombre de retraités augmente plus rapidement que celui des actifs. Face à cette réalité, la retraite par capitalisation apparaît comme une solution prometteuse.

Comment fonctionne le système de retraite par capitalisation ?

La retraite par capitalisation permet aux actifs d’épargner en vue de bénéficier d’une rente à la retraite. Contrairement à la retraite par répartition, où seuls un quart des actifs ont les moyens d’épargner, il est temps de réfléchir à une capitalisation collective. Cette formule, basée sur une cotisation solidaire, offrirait une rente supplémentaire aux plus modestes.

Pourquoi le sujet est-il tabou en France ?

En France, la retraite par capitalisation fait l’objet de deux grands tabous, pourtant faciles à déconstruire. Le premier est celui de la fin de la solidarité intergénérationnelle. Il est essentiel de souligner que l’introduction d’un système par capitalisation ne signifierait en aucun cas l’abandon du système par répartition. Il viendrait simplement le compléter, allégeant ainsi le coût du travail pour les actifs. Environ 80 à 90 % du régime resterait basé sur la répartition.

Quant aux craintes liées à un éventuel crash des marchés financiers, il existe des solutions. Diversifier les placements en combinant obligations sûres et actions, voire d’autres segments, est une piste à explorer. De plus, des garanties publiques peuvent être mises en place pour assurer la stabilité des retraites par capitalisation. Il est important de souligner que, historiquement, la rentabilité de ce système avoisine les 8 %, alors que celle de la retraite par répartition est plutôt de l’ordre de 2 %.

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Certains pays comme la Suisse et les Pays-Bas l’ont adoptée. Est-ce une réussite ?

Oui, on peut dire que ces pays ont rencontré un franc succès. Les cotisants suisses et néerlandais ne se plaignent en aucun cas de leur système de retraite par capitalisation. Ces systèmes reposent sur trois piliers.

Le premier pilier concerne une retraite minimale garantie par l’État, généralement comprise entre 1 000 et 2 000 euros, qui est complétée par une partie liée à la capitalisation, selon les rendements de chaque pays. Le troisième pilier est l’épargne privée destinée à compléter la retraite. Les résultats obtenus sont nettement meilleurs que ceux de la France.

Prenez l’exemple des Pays-Bas, qui dépensent deux fois moins d’argent public pour payer les retraites que la France. Alors que le niveau des retraites aux Pays-Bas est supérieur de 30 % à celui de la France, ce pays ne consacre que 7 % de son PIB à ce financement. Ces chiffres se rapportent au taux de remplacement, c’est-à-dire au niveau de la pension par rapport au dernier salaire perçu lorsque l’on était actif.

Face à de tels résultats, il est indispensable de s’intéresser de près à cette solution pour l’avenir de notre système de retraite. La retraite par capitalisation offre une opportunité d’alléger le fardeau pesant sur les actifs tout en garantissant des retraites plus avantageuses.