Le gouvernement irakien est actuellement dans la tourmente après la découverte d’une prison secrète à Bagdad. Les forces de sécurité d’élite, contrôlées par le bureau militaire du Premier ministre Nouri al-Maliki, sont accusées d’opérer ce site de détention secret et de torturer les détenus en toute impunité.
Une pratique illégale et choquante
Selon des documents gouvernementaux confidentiels et des interviews menées par Human Rights Watch, plus de 280 détenus ont été transférés vers ce site secret au sein de la base militaire de Camp Justice, située dans le nord-ouest de Bagdad, entre le 23 et le 26 novembre 2010. Cet établissement clandestin est sous le contrôle de la 56e Brigade de l’Armée irakienne, également connue sous le nom de Brigade de Bagdad, et du Service de lutte contre le terrorisme, tous deux relevant du bureau du Premier ministre.
Ces transferts ont été effectués en toute hâte, quelques jours seulement avant qu’une équipe d’inspection internationale ne se rende sur place pour évaluer les conditions de détention dans l’ancien site des détenus, le Camp Honor, situé dans la Zone verte de Bagdad.
Des conditions inhumaines et des abus révoltants
Les révélations sur ces prisons secrètes au cœur de Bagdad sapent complètement les promesses du gouvernement irakien de respecter l’état de droit. Les conditions de détention sont déplorables, avec des cellules surpeuplées et insalubres. Les détenus sont soumis à des séances d’interrogatoire brutales et inhumaines dans le but d’obtenir de fausses confessions. Les tortures incluent des passages à tabac, des séances d’électrocution, des suffocations avec des sacs en plastique et même des menaces de viol sur des membres de leur famille.
Des appels à la fermeture de ces prisons secrètes
Human Rights Watch exhorte le gouvernement irakien à prendre des mesures immédiates pour fermer ces installations secrètes ou à les régulariser en les rendant accessibles aux inspections et aux visites. Ces prisons illégales doivent être placées sous le contrôle du système judiciaire afin de garantir le respect des droits fondamentaux des détenus. De plus, les responsables de ces actes de torture doivent être traduits en justice.
Une gouvernance opaque et controversée
Dans ce système complexe, la 56e Brigade et le Service de lutte contre le terrorisme fonctionnent en dehors de la chaîne de commandement militaire habituelle, contournant ainsi les ministères de la Défense et de l’Intérieur. Ces unités spéciales ont l’habitude de mener des arrestations et des détentions massives sans en informer les ministères compétents. Les autorités irakiennes doivent mettre fin à cette confusion et mettre en place des procédures claires pour éviter les abus.
En conclusion, ces révélations choquantes sur la présence de prisons secrètes et les actes de torture en Irak remettent en question l’engagement du gouvernement à respecter les droits de l’homme et l’état de droit. Il est urgent que des mesures soient prises pour fermer ces prisons illégales et traduire en justice les responsables de ces actes inhumains.