Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande

Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande

Bienvenue dans notre revue consacrée à l’Allemagne et aux pays de langue allemande ! Aujourd’hui, nous allons explorer des thématiques passionnantes telles que l’autonomie des nouveaux États, les frontières et nationalités, ainsi que la reconstruction économique en Europe centrale, orientale et baltique. Préparez-vous à découvrir des perspectives sous-utilisées et des histoires intrigantes qui vous feront voir ces sujets sous un nouveau jour.

« Autonomie ». Nouveaux États, frontières et nationalités

L’un des problèmes majeurs de la région est l’effacement de l’Autriche. Pourtant, le traité de Saint-Germain offrait des possibilités d’un espace économique danubien. Des dispositions prévoyaient par exemple une union douanière entre les États successeurs de l’Autriche-Hongrie. Cependant, cette évolution dépendait en grande partie des voisins centre-européens de l’Autriche et de la Hongrie. Ces voisins souhaitaient une stricte application des traités, notamment celui de Trianon.

La difficile réception des traités en Allemagne et en Autriche

La complexité de l’établissement de la frontière entre l’Autriche et l’Italie sur le Brenner est mise en évidence par O. Überegger. Les attentes et enjeux locaux étaient parfois très éloignés de la compréhension des négociateurs nationaux et internationaux présents à Paris. Les discussions autour de cette frontière ont eu des répercussions politiques, sociales et socio-économiques importantes dans l’espace historique du Tyrol.

Pendant la Conférence de la paix, Renner, tout comme Ebert, ressentait une certaine injustice. Les Alliés lui refusaient la grâce d’une page blanche et le traitaient en ennemi, alors qu’il s’était davantage éloigné des Habsbourg que les sociaux-démocrates de Berlin du régime des Hohenzollern. J.-N. Ducange présente ici une revendication méconnue de l’opinion social-démocrate autrichienne : le rattachement avec l’Allemagne, soutenu par de nombreux militants. Cette revendication reposait sur une lecture progressiste de l’histoire culturelle de l’Allemagne et des accomplissements remarquables de sa social-démocratie avant 1918.

Utiliser des potentiels méconnus pour trouver sa place dans le nouvel ordre international

Francesca Piana met en évidence le cas de l’Estonie, qui a établi sa souveraineté entre l’Allemagne et la Russie après 1918. En contrôlant les mouvements migratoires vers son territoire, l’Estonie a pu trier une partie de sa population. Cette approche a renforcé sa position diplomatique vis-à-vis des anciens ennemis allemands et russes et a contribué à pacifier la région.

G. Egry développe un potentiel souvent négligé de l’histoire des traités : la critique des mythes politiques qui s’appuient sur le rejet de ces derniers. Malgré leurs réticences, les États formés après 1918 ont adopté les catégories du nouvel ordre international établi lors de la Conférence de la paix.

Laura Frey et Robbie Aitken se penchent sur un cas limite d’intersectionnalité des discriminations, celui des Africains venus des ex-colonies allemandes habitant l’Allemagne. Après 1918, ils se sont retrouvés apatrides et ont rencontré des obstacles pour obtenir un statut juridique, tant dans leur pays d’origine que dans la République de Weimar. Les raisons invoquées allaient de la germanophilie présumée à l’indignité raciale. Cette situation a finalement réaffirmé la hiérarchie raciale, une des hiérarchies fondamentales qui n’a pas été remise en question par les traités.

Nous espérons que cette revue vous a permis d’explorer l’histoire de l’Allemagne et des pays de langue allemande sous un angle nouveau. Rejoignez-nous pour de nouvelles découvertes passionnantes !