De nos jours, les voitures électriques sont de plus en plus populaires, mais elles exigent quelques ajustements par rapport aux véhicules thermiques. L’une des principales préoccupations des conducteurs concerne les longs trajets. Réduire sa vitesse pourrait non seulement permettre d’arriver plus rapidement à destination, mais aussi contribuer à la préservation de l’environnement. Voyons quel est l’impact de rouler à 110 km/h au lieu de 130 km/h sur un trajet Paris-Marseille.
Si les voitures électriques ne présentent que peu de contraintes au quotidien par rapport aux voitures thermiques, il est clair que les longs trajets peuvent être plus délicats. Les bornes de recharge disponibles, la durée d’arrêt pour recharger la batterie et les éventuels détours pour trouver un chargeur rapide peuvent rendre les voyages en voiture électrique plus compliqués que prévu.
Dans cet article, nous nous concentrons sur le trajet Paris-Marseille, qui oblige même les voitures électriques les plus endurantes à effectuer plusieurs recharges. Sur une distance de 800 kilomètres, principalement par autoroute, nous allons essayer de déterminer si réduire sa vitesse de croisière permet d’arriver plus rapidement à destination ou si rouler à la vitesse limite reste la meilleure stratégie.
Nous examinerons également l’impact de cette réduction de vitesse sur l’environnement, car il est prévu de réduire la vitesse maximale sur autoroute en France dans les années à venir. Il est intéressant de noter que de nombreux pays européens limitent déjà la vitesse à 120 km/h sur autoroute, voire à 100 km/h aux Pays-Bas de 6h à 19h.
Plutôt 110 km/h ou 130 km/h sur autoroute ?
De nombreux facteurs influencent la consommation d’une voiture électrique, mais le plus important est sans aucun doute la vitesse. En effet, la résistance à l’air augmente en fonction du carré de la vitesse, ce qui signifie qu’il y a un certain seuil à partir duquel rouler plus vite devient contre-productif. En effet, une vitesse plus élevée entraîne une consommation d’énergie plus élevée, ce qui nécessite des recharges plus fréquentes.
Nous allons donc essayer de déterminer s’il est préférable de rouler plus lentement sur autoroute avec différentes voitures électriques, qui ont chacune des caractéristiques de charge rapide et d’autonomie théorique différentes. Étant donné que la vitesse limite sur autoroute en France est de 130 km/h, nous utiliserons tout d’abord le planificateur de trajets “A Better Route Planner” avec cette vitesse maximale, puis nous la réduirons à 110 km/h.
Il est indéniable que certaines voitures électriques performantes n’auront aucun mal à parcourir les 800 kilomètres entre Paris et Marseille à une vitesse de croisière de 130 km/h. Cependant, nous constaterons qu’il existe des exceptions pour lesquelles rouler plus lentement permet d’arriver plus rapidement à destination. De plus, il peut être nécessaire de réduire sa vitesse pour rejoindre deux bornes de recharge rapide trop éloignées, ce qui est encore le cas dans certaines régions de France en fonction du véhicule utilisé.
Pour rendre les comparaisons équitables, nous partirons avec une charge de batterie à 100 % et nous arriverons avec une batterie restante de 10 %. Les quatre véhicules que nous avons sélectionnés pour cet exercice sont la Tesla Model 3 Propulsion, la Tesla Model Y Grande Autonomie, la Mercedes EQS 450+ et la MG ZS EV équipée d’une batterie de 70 kWh. Sans plus tarder, voyons comment ces voitures électriques se comportent à 130 km/h, puis à 110 km/h, sur un trajet de 800 kilomètres.
Tesla Model 3 Propulsion
La Tesla Model 3 Propulsion est équipée d’une batterie de 60 kWh et offre une autonomie en cycle WLTP de 510 kilomètres. Le réseau de Superchargeurs Tesla permet de traverser la France en toute tranquillité, avec des arrêts de 15 à 30 minutes toutes les deux à trois heures, selon l’itinéraire.
Sur notre trajet Paris-Marseille, rouler à 130 km/h nécessite quatre recharges, pour un total de 58 minutes. Le coût de la recharge est d’environ 56 euros au tarif actuel de 52 centimes d’euro par kWh sur les Superchargeurs Tesla.
En réduisant la vitesse à 110 km/h, seules trois recharges sont nécessaires, pour un total de 53 minutes. Le coût associé est alors de 45 euros, soit une économie de 11 euros.
Le temps total de trajet reste en faveur de ceux qui souhaitent rouler à la vitesse limite, car il faut 8 heures et 6 minutes pour rejoindre Marseille à 130 km/h, contre 8 heures et 42 minutes à 110 km/h. Toutefois, une réduction de vitesse à 110 km/h permet d’économiser 14 % d’électricité, ce qui n’est pas négligeable.
Tesla Model Y Grande Autonomie
Avec une autonomie en cycle WLTP de 565 kilomètres, la Tesla Model Y Grande Autonomie est un SUV électrique de référence. Avec une puissance de charge maximale de 250 kW sur les Superchargeurs Tesla, elle peut facilement tirer parti du réseau de charge rapide.
En roulant à la vitesse limite sur autoroute, trois recharges sont nécessaires, pour une durée totale de 54 minutes, afin d’arriver à Marseille depuis Paris. En réduisant la vitesse à 110 km/h, le nombre de recharges ne change pas, mais le temps total est considérablement réduit : seuls 34 minutes seront nécessaires.
La durée totale du trajet reste en faveur de ceux qui roulent à 130 km/h, car il ne faut que 7 heures et 51 minutes pour arriver à Marseille, contre 8 heures et 26 minutes en roulant à 110 km/h. En termes de coûts liés aux recharges rapides, le trajet à 130 km/h coûte 58 euros, contre 45 euros à 110 km/h.
Il convient donc de réfléchir en fonction de ses priorités : 35 minutes de trajet supplémentaires permettent d’économiser 13 euros et 21 kWh, soit 12 % de la consommation totale du trajet.
Mercedes EQS 450+
Dans le domaine des longs trajets, il est difficile de rivaliser avec la Mercedes EQS, qui est impressionnante à bien des égards. Avec sa grande batterie, sa consommation maîtrisée et sa puissance de charge rapide impressionnante, cette voiture électrique est idéale pour les longs voyages.
Les 800 kilomètres entre Paris et Marseille ne prennent que 7 heures et 17 minutes en roulant à 130 km/h. Deux recharges sont nécessaires, pour une durée totale de 33 minutes. En termes de coûts, en utilisant les bornes Ionity et Totalenergies, on peut compter environ 65 euros (ce coût peut être réduit avec un abonnement Ionity Passeport, par exemple).
Réduire sa vitesse à 110 km/h ne change pas significativement la durée de charge ou le nombre d’arrêts, car deux recharges sont toujours nécessaires, pour une durée totale de 32 minutes. Le coût associé est alors d’environ 50 euros, soit une économie de 15 euros par rapport à la vitesse de 130 km/h.
Cependant, le temps total de trajet est prolongé à 8 heures et 6 minutes, soit presque 50 minutes de plus qu’à 130 km/h. Enfin, les économies d’énergie réalisées en réduisant la vitesse de croisière à 110 km/h sont d’environ 10 %, soit environ 19 kWh pour ce trajet.
MG ZS EV
La MG ZS EV offre l’un des meilleurs rapports qualité-prix sur le marché actuel des voitures électriques, avec une autonomie WLTP de 440 kilomètres dans sa version équipée d’une batterie de 70 kWh. Cependant, sa puissance de recharge limitée peut être un facteur limitant lors de très longs trajets, où il peut être judicieux de lever le pied.
Ainsi, sur les 800 kilomètres de notre trajet de référence, quatre recharges sont nécessaires en roulant à 130 km/h. Le temps total passé à recharger atteint 2 heures et 19 minutes, pour un coût d’environ 120 euros. La durée totale du trajet est alors de 9 heures et 25 minutes.
En roulant à 110 km/h, il y a de nombreux avantages : coût réduit, durée totale du trajet et nombre d’arrêts inférieurs. En effet, seules trois recharges sont nécessaires, pour un coût de 90 euros et une durée de 1 heure et 39 minutes. Le temps total de trajet est alors de 9 heures et 20 minutes, soit 5 minutes de moins qu’à 130 km/h.
De plus, les économies d’énergie réalisées sont loin d’être négligeables pour la MG ZS EV, car la consommation totale à 130 km/h est de 212 kWh, contre 178 kWh à 110 km/h (soit une économie d’énergie de 16 %).
Conclusion
Comme nous avons pu le constater, les véhicules qui profitent d’une charge rapide ont tout intérêt à rouler à la vitesse limite s’ils souhaitent arriver le plus rapidement possible à destination. Bien que la nécessité de recharger un peu plus souvent soit compensée par le temps réduit passé à rouler, il faut accepter de payer un peu plus cher pour parcourir le même nombre de kilomètres dans la plupart des cas.
Cependant, il existe des exceptions, comme la MG ZS EV que nous avons sélectionnée ici. Dans ces cas, la réduction de la vitesse de croisière est clairement avantageuse. De plus, la consommation d’énergie est moindre, ce qui a un impact positif sur le coût du trajet, les prix des recharges rapides ayant tendance à augmenter. Heureusement, le coût quotidien d’une voiture électrique reste imbattable, notamment par rapport à un véhicule thermique équivalent.
Enfin, dans un contexte de sobriété énergétique, où il est important de réduire les dépenses d’énergie, réduire sa vitesse de croisière est très pertinent. Cela permet de réduire à la fois les coûts et l’empreinte carbone des longs voyages, avec seulement quelques dizaines de minutes de plus sur 800 kilomètres. En moyenne, sur les quatre véhicules de cet article, une réduction de vitesse de 20 km/h permet d’économiser environ 13 % de l’énergie dépensée. Et si cela devenait le choix de la raison ?
Bien sûr, il faudrait tester cet exercice dans la pratique pour confronter les chiffres théoriques à la réalité. L’application “A Better Route Planner” est toutefois assez fiable dans ses estimations. Cependant, dans la réalité, les zones de travaux et les embouteillages peuvent réduire la vitesse moyenne et ainsi atténuer la différence entre 100 km/h et 130 km/h. Il convient également de tenir compte des accélérations, car atteindre une vitesse de 130 km/h nécessite plus d’énergie qu’accélérer jusqu’à 110 km/h.
