Rouler en électrique : l’attention doit se porter sur la décote !

Rouler en électrique : l’attention doit se porter sur la décote !

La transition vers les voitures électriques est en marche en France. On pourrait donc penser que les ventes de voitures d’occasion, en particulier les diesel, seraient chaotiques. Pourtant, la réalité est tout autre ! Bien sûr, la crise mondiale des composants électroniques a contribué à détourner les acheteurs du marché des véhicules neufs vers celui des occasions. Mais en réalité, les Français retardent leurs achats de véhicules “propres”. La dépréciation des voitures électriques est particulièrement notable. En effet, leur valeur résiduelle en euros est bien inférieure à celle des voitures diesel et essence. Cette valeur résiduelle est d’autant plus basse en pourcentage, étant donné que le prix de départ des voitures électriques est plus élevé. C’est ce qu’a constaté Yoann Taitz, directeur des opérations d’Autovista, une société spécialisée dans la cotation des véhicules.

Des simulateurs en ligne pour se faire une idée

Si vous souhaitez avoir une idée de ces décotes, il existe des simulateurs en ligne. Par exemple, pour une Renault Zoé de 3 ans et ayant parcouru 30 000 kilomètres, une société propose un rachat à 7 553 €. Pour une Clio TCe 75 dans les mêmes conditions, le site propose 7 613 €, tandis que pour une Clio dCi 110, la valeur de rachat grimpe à 10 269 € !

Quelles sont les raisons de cette décote ?

Pourquoi donc les voitures électriques sont-elles boudées sur le marché de l’occasion ? Selon Yoann Taitz, le marché de l’occasion peine à décoller en raison de son coût élevé et des autonomies jugées insuffisantes. Régis Morisson, président de Véhiposte, la société qui gère les voitures de La Poste, constate également qu’il y a très peu de voitures électriques d’occasion disponibles sur le marché. Selon lui, une augmentation de la demande sur le marché de l’occasion devrait logiquement entraîner une hausse des prix. Cependant, l’agence de notation financière Fitch estime que le problème est purement technique. Selon elle, la réduction des coûts des batteries et une meilleure standardisation sont des facteurs clés dans la détermination des valeurs résiduelles. En d’autres termes, le prix de la batterie aura moins d’impact sur le prix global du véhicule.

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Le manque de confiance de l’acheteur

Le directeur des opérations batteries de Renault, Amaury Gailliez, explique qu’”à chaque fois qu’une nouvelle technologie émerge sur les véhicules électriques, cela a un impact négatif sur la génération précédente de batteries”. Pour rassurer les clients sur l’état de santé des batteries plus anciennes, Renault a mis en place le “certificat de batterie”, valable 3 mois pour les véhicules d’occasion et accessible via l’application My Renault. Cette initiative permet aux acheteurs de connaître le pourcentage de performance restant de la batterie. Cependant, il est important de souligner que les constructeurs doivent éviter de tricher en augmentant artificiellement l’état de santé de la batterie. Si la batterie peut effectivement se décharger en dessous du seuil de sécurité prévu, elle risque de se détériorer plus rapidement par la suite.

Dans une moindre mesure, l’influence des bonus étatiques joue également contre la valorisation des voitures électriques d’occasion. Les aides gouvernementales permettent de réduire le prix d’achat des véhicules neufs, mais elles ont également pour effet de faire baisser la valeur de revente des voitures d’occasion, car celle-ci est calculée sur le prix hors bonus.

Tesla et Mini, les exceptions qui confirment la règle

Toutes les Tesla se distinguent par des valeurs élevées et stables. Même l’absence de réseau de distribution n’a pas d’impact sur la valeur résiduelle de ces voitures. Cependant, Yoann Taitz se demande combien de temps cette exception durera, car il prévoit une accentuation de la décote lorsque le volume de Tesla sur le marché augmentera. La Mini Electric connaît également des valeurs élevées sur le marché de l’occasion. La clientèle urbaine de Mini est prête à payer un prix plus élevé pour ces véhicules. Cependant, selon Yoann Taitz, cette situation durera moins longtemps que pour Tesla.

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En conclusion, si vous envisagez d’acheter une voiture électrique d’occasion, il est important de garder à l’esprit la décote plus rapide de ces véhicules par rapport aux voitures diesel et essence. Il est également important de s’assurer de la transparence des constructeurs quant à l’état de santé des batteries. Malgré cela, la transition vers les voitures électriques reste inéluctable et de plus en plus de modèles apparaissent sur le marché de l’occasion, offrant ainsi davantage de choix pour les futurs acheteurs.