Le marché des assurances en Roumanie est secoué par un scandale sans précédent. La compagnie City Insurance, leader du marché de l’assurance auto obligatoire (au tiers), a été placée sous l’administration spéciale du Fonds de garantie des assurés. En effet, l’assureur n’a pas réussi à rassembler les fonds nécessaires pour couvrir son capital minimum, soit plus de 150 millions d’euros. Cette situation a contraint l’Autorité de surveillance financière (ASF) à prendre des mesures drastiques.
Une compagnie en difficulté
City Insurance, qui a vendu environ 3 millions de contrats d’assurance auto au tiers, ne peut plus poursuivre ses activités en Roumanie en raison de son incapacité à verser les fonds nécessaires. L’ASF a donc demandé à l’assureur de présenter un plan de financement à court terme prouvant sa solvabilité. De plus, pour assurer une gestion prudente de la compagnie, le Fonds de garantie des assurés a été désigné comme administrateur temporaire.
Des irrégularités mises au jour
L’enquête sur la faillite de City Insurance a révélé de possibles fraudes et des opérations dans des paradis fiscaux. Valentin Ionescu, chef de la Direction Assurances de l’ASF, affirme que l’assureur déclarait de l’argent fictif dans ses comptes bancaires et réassurait les risques via des comptes off-shore difficiles à vérifier. Des investigations menées avec les autorités des îles Caïmans et de Barbade ont permis de confirmer les problèmes liés à cette compagnie d’assurances.
Conséquences pour les assurés
L’ASF a retiré l’autorisation de fonctionnement de City Insurance, constaté son état d’insolvabilité et lancé la procédure de faillite. Les préjudices subis par les véhicules assurés auprès de cette compagnie seront couverts par le Fonds de garantie des assurés. Cependant, des dizaines de milliers de dossiers de véhicules endommagés devront être traités.
Des mesures gouvernementales en cours
En parallèle, le gouvernement prépare deux projets de décret d’urgence pour le marché des assurances. Le premier ministre Florin Cîţu a annoncé que ces projets, actuellement examinés par le Conseil de la concurrence, concernent le prix de l’assurance et la protection des clients de City Insurance. Ainsi, les conducteurs malchanceux pourront être remboursés, évitant ainsi les longues procédures judiciaires de faillite auxquelles étaient confrontés les clients des compagnies d’assurances défaillantes par le passé, telles que Carpatica et Astra.
Ce scandale sur le marché roumain des assurances met en lumière les failles du système de contrôle et de régulation. Les autorités devront prendre des mesures pour renforcer la protection des assurés et éviter de tels déboires à l’avenir.
