Le gaz naturel est une source d’énergie fossile tout comme le pétrole et le charbon. Bien qu’il émette moins de gaz à effet de serre que le charbon pour une même quantité d’énergie délivrée, ses rejets restent significatifs. Ces émissions constituent un véritable frein dans la lutte mondiale contre les changements climatiques. Dans un Québec dominé par l’hydroélectricité, le chauffage des bâtiments et la cuisson des aliments au gaz semblent contre-productifs. Faisons le point.
Les types de gaz utilisés au Québec
Ce que l’on appelle communément gaz est un hydrocarbure léger composé de carbone et d’hydrogène. Au Québec, on utilise deux types de gaz : le gaz naturel, composé à 95% de méthane, et le propane. Quelle est la différence entre ces deux options ?
Gaz naturel et propane : de quoi parle-t-on ?
Le gaz naturel provient de la décomposition de matières organiques emprisonnées dans la roche depuis des millions d’années, tout comme le pétrole. Il s’agit de l’hydrocarbure le plus léger, ne contenant qu’un seul atome de carbone. Le propane, quant à lui, est issu du raffinage du pétrole. Le prix du propane dépend donc du prix du gaz naturel.
Comment le gaz est stocké ?
En raison de sa nécessité d’une forte pression pour être maintenu à l’état liquide, le gaz naturel est difficilement stockable à l’échelle individuelle. Il est acheminé directement depuis les provinces productrices de l’ouest par des pipelines.
Gaz versus propane : quelles options pour le chauffage ?
Le gaz propane, stockable sous forme liquide dans des bouteilles sous pression, est privilégié pour le barbecue et les cuisinières. Une simple modification du système de chauffage au niveau du brûleur permet d’utiliser du propane. Il peut également être utilisé pour le chauffage autonome, livré par citerne chez les particuliers qui n’ont pas accès au gaz naturel. Cependant, le chauffage au gaz propane n’est pas courant car ce combustible est plus cher que le gaz naturel.
Avantages et inconvénients du chauffage au gaz
Le gaz naturel est souvent considéré comme une option intéressante pour le chauffage, car il est efficace dans le secteur résidentiel. Très courant dans les immeubles avec plusieurs logements pour le chauffage de l’eau et des espaces collectifs, le gaz naturel est synonyme de confort et d’instantanéité. Le chauffage central est un atout dans les grands bâtiments du point de vue immobilier. Le gaz est également apprécié pour la cuisson des aliments, car il offre une chaleur instantanée et un contrôle facile.
Cependant, l’utilisation de systèmes de chauffage au gaz présente des inconvénients sur le plan environnemental. Même si la combustion du gaz naturel émet moins de dioxyde de carbone que celle du pétrole ou du charbon, ce n’est pas une énergie verte pour autant, ni la meilleure option pour le chauffage au Québec. Le gaz naturel est une énergie fossile dont l’impact environnemental va à l’encontre des objectifs du gouvernement québécois pour le secteur résidentiel. Son extraction, notamment par la méthode de fracturation hydraulique, crée la controverse en raison de ses risques de contamination de l’eau potable.
De plus, les conduites de gaz au Québec peuvent transporter du gaz de schiste, source de polémiques sur son extraction polluante. Le gaz naturel renouvelable (GNR) est souvent présenté comme l’avenir du gaz naturel, mais son utilisation reste limitée et ses bienfaits sont exagérés par rapport à ses impacts environnementaux. La combustion du gaz naturel émet également du méthane, un puissant gaz à effet de serre, et présente des risques pour la santé en raison des substances toxiques émises lors de la combustion. Les fuites de gaz pendant le transport et l’extraction sont également un enjeu majeur.
De plus, l’utilisation résidentielle du gaz entraîne des coûts supplémentaires en raison des frais et des coûts variables liés à son utilisation, ainsi que des primes d’assurance pour les bâtiments raccordés au gaz naturel.
L’installation des systèmes de chauffage au gaz dans les nouvelles constructions
Nous préconisons l’élimination des systèmes de chauffage au gaz dans les nouvelles résidences du Québec, afin de réduire la consommation de combustibles fossiles. Les systèmes de chauffage mis en place dans les nouvelles maisons devraient prendre en compte la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, auxquelles le chauffage au gaz contribue.
Le chauffage au gaz interdit dans un futur proche au Québec ?
Après l’interdiction du mazout, il est possible que le Québec suive l’exemple de l’Europe et des États-Unis en interdisant progressivement le chauffage au gaz résidentiel. Il est déjà prévu qu’à partir de 2023, il ne sera plus possible de remplacer les chaudières au mazout par des chaudières utilisant des combustibles fossiles. Il est donc plausible que le chauffage au gaz naturel soit également interdit au Québec dans les prochaines années.
Et le gaz pour le chauffage collectif ?
Les réseaux de chaleur et les systèmes de chauffage collectif sont intéressants pour les propriétaires de logements multiples, les éco-quartiers ou les complexes de plusieurs bâtiments. Jusqu’à présent, le gaz est souvent utilisé pour ce type de chauffage. Cependant, il est préférable de privilégier les énergies renouvelables telles que la géothermie ou les chaufferies à la biomasse afin d’éviter les désavantages importants de l’utilisation du gaz pour le chauffage.
Quelles installations pour le chauffage au gaz naturel ?
Au Québec, il existe plusieurs types de chauffage au gaz. Toutefois, il sera bientôt interdit de remplacer un appareil de chauffage au mazout par un appareil au gaz à partir de la fin de l’année 2023.
Les poêles et foyers au gaz
Les poêles et foyers au gaz fonctionnent avec un brûleur atmosphérique. Les foyers au gaz sont encastrés dans le mur, imitant l’âtre d’une cheminée, tandis que les poêles au gaz sont autoportants et adaptés aux petits espaces. Cependant, ces appareils ne sont pas aussi performants que les installations avec de l’air soufflé par un ventilateur. De plus, ils présentent des enjeux environnementaux, des risques pour la santé et des problèmes de sécurité.
Le chauffage au gaz naturel avec une chaudière classique
Les chaudières au gaz naturel à efficacité intermédiaire, associées à un chauffage hydronique, sont souvent utilisées dans les vieux bâtiments qui ne sont pas suffisamment isolés ni étanches à l’air. Cependant, ces chaudières ont un rendement moyen et émettent des substances toxiques si elles ne sont pas entretenues correctement.
Le chauffage au gaz naturel avec une chaudière à condensation
Les chaudières à condensation offrent un rendement élevé, avec des économies d’énergie de 15 à 20%. Elles permettent de limiter la consommation de combustible grâce à la condensation de la vapeur d’eau formée lors de la combustion. Cependant, il est préférable de remplacer un système de chauffage au gaz existant par un système de chauffage électrique lorsque cela est possible.
Remplacer son système de chauffage au gaz
Si vous êtes prêt à remplacer votre système de chauffage au gaz, plusieurs options s’offrent à vous, telles que l’installation d’une thermopompe, d’une fournaise utilisant une autre source d’énergie, la biénergie, les plinthes à convection ou la géothermie. Écohabitation peut vous accompagner dans le choix d’un système de chauffage approprié à votre résidence.
En conclusion, bien que le chauffage au gaz naturel présente des avantages en termes de confort et d’instantanéité, il présente également des inconvénients sur le plan environnemental et pour la santé. De plus, son remplacement par des systèmes de chauffage plus écologiques est préconisé.
