Se passer d’une complémentaire santé… pourquoi pas ?

Se passer d’une complémentaire santé… pourquoi pas ?

La complémentaire santé est considérée par la majorité des Français comme un produit indispensable. Pourtant, il est légitime de se demander s’il est possible de s’en passer volontairement et de prendre en charge soi-même les dépenses habituellement remboursées par l’assurance maladie.

Devenir par choix son propre assureur

Renoncer à une complémentaire santé individuelle, sans contrainte financière, signifie assumer la responsabilité de sa propre santé. Cette décision est le fruit d’une réflexion personnelle, en lien avec notre adhésion ou non aux normes actuelles en matière de soins et de santé. Toutefois, il ne faut pas prendre cette décision à la légère. La grande majorité des dépenses de santé courantes (consultations, médicaments, etc.) ainsi que les dépenses plus importantes (hospitalisation pour une intervention chirurgicale ou une maladie grave) sont actuellement prises en charge par l’assurance maladie obligatoire. Cependant, sans complémentaire santé individuelle, une personne devrait assumer environ un quart de ses dépenses de santé.

Des préalables indispensables

Avant de décider de se passer totalement d’une complémentaire santé individuelle, il est important de prendre en compte certains aspects :

  • Être en bonne santé. Même si cela ne garantit pas l’avenir, c’est un préalable essentiel.
  • Prendre le temps de faire des calculs. Il est crucial de comparer le coût annuel d’une complémentaire individuelle avec les remboursements annuels perçus en fonction de vos besoins en soins. Pour obtenir des résultats significatifs, ce calcul doit être effectué sur plusieurs années. Si les remboursements sont supérieurs aux dépenses, il est inutile d’aller plus loin.
  • Adopter une bonne gestion financière. Vous devez vous engager à épargner les sommes qui auraient normalement été dépensées pour la complémentaire santé. Cette attitude est essentielle pour constituer une réserve financière afin de faire face aux dépenses de soins imprévues. Si vous ne pouvez pas épargner, il vaut mieux souscrire à une complémentaire santé individuelle de base, moins chère, pour bénéficier du remboursement du ticket modérateur et accéder aux offres de santé à 100 %.
  • Savoir que cette décision n’est pas définitive. Vous pouvez souscrire une complémentaire individuelle à tout moment, et jusqu’à l’âge de 70 ans en moyenne selon les contrats. De plus, lorsque vous avez renoncé à une complémentaire santé pendant plusieurs années, vous pouvez réadhérer sans difficulté particulière, à condition de choisir un contrat responsable et solidaire. Vous n’aurez pas à remplir de questionnaire de santé et vous ne serez pas soumis à des pénalités ou des frais supplémentaires, ce qui est interdit par la loi. Cependant, pour certaines garanties coûteuses telles que les frais d’optique ou les frais de prothèse dentaire, il peut y avoir des délais de carence (généralement de 6 à 12 mois) imposés par les organismes d’assurance santé afin de limiter les adhésions opportunistes.
  • Savoir qu’il est possible de se protéger contre le risque d’hospitalisation uniquement. Même si l’assurance maladie prend en charge plus de trois quarts du coût d’une hospitalisation, y compris celle liée au Covid-19, la part restante à la charge du patient (environ 20 % à 25 %) peut être lourde si l’hospitalisation dure plusieurs semaines. Il est donc possible de renoncer à une complémentaire santé “généraliste” et d’opter pour un contrat spécifique couvrant les frais d’hospitalisation.
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En conclusion, se passer d’une complémentaire santé individuelle est un choix qui nécessite une réflexion approfondie. Il est important d’évaluer ses besoins, sa capacité d’épargne et de prendre en compte les risques liés à la santé. Toutefois, il est bon de savoir que ce choix n’est pas définitif et qu’il est possible de souscrire une complémentaire individuelle à tout moment si nécessaire.