Désormais, il existe plusieurs méthodes pour empêcher la contraction du VIH. Vous êtes déjà probablement familiarisé avec des moyens éprouvés tels que l’utilisation de préservatifs lors des rapports sexuels et l’utilisation de matériel neuf pour la consommation de drogues. Cependant, saviez-vous qu’il existe de nouvelles approches pour prévenir le VIH, telles que la prise de médicaments antirétroviraux ? Avec autant de choix possibles, il n’est pas toujours facile de savoir quelle méthode préventive utiliser dans quelle situation.
Qu’est-ce que le VIH ?
Le VIH est un virus qui affaiblit le système immunitaire, notre système de défense naturel contre les maladies. De nos jours, les personnes vivant avec le VIH et suivant un traitement adéquat peuvent vivre longtemps en bonne santé et éviter de transmettre le virus à d’autres personnes. En fait, lorsque le traitement est efficace, les personnes vivant avec le VIH ne transmettent pas l’infection par voie sexuelle.
Comment le VIH se transmet-il ?
Le VIH se transmet exclusivement par cinq types de liquides corporels : le sang, le sperme (y compris le liquide pré-éjaculatoire), le liquide rectal, le liquide vaginal et le lait maternel. Le virus peut se transmettre lorsque l’un de ces liquides pénètre dans le corps d’une autre personne. Les principales voies de transmission sont les rapports sexuels vaginaux ou anaux et le partage de seringues, d’aiguilles ou d’autres matériels de consommation de drogues.
Il existe plusieurs moyens pour éviter de contracter le VIH lors des rapports sexuels ou de la consommation de drogues.
Comment savoir si vous avez le VIH ?
Comme le VIH ne présente souvent pas de symptômes, le dépistage est la seule façon de savoir si vous êtes infecté ou non. Si vous ne connaissez pas votre statut VIH, il est important de vous faire dépister. Si le résultat est positif, vous pouvez débuter un traitement du VIH qui vous aidera à rester en bonne santé et à prévenir la transmission du virus. Si le résultat est négatif, de nombreuses stratégies de prévention s’offrent à vous pour rester séronégatif.
Lorsque vous vous faites dépister pour le VIH, vous pouvez également faire des tests de dépistage pour d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) et d’autres infections telles que l’hépatite C. N’hésitez pas à demander à un professionnel de la santé la fréquence à laquelle vous devriez vous faire dépister. Vous pouvez consulter votre médecin de famille ou visiter le site VIH411.ca pour trouver un endroit où vous faire dépister dans votre région.
Quelle méthode préventive vous convient le mieux ?
Voici quelques questions à vous poser lorsque vous explorez les différentes options de prévention du VIH :
Quelle est la probabilité que vous contractiez le VIH ?
Il n’existe pas de formule exacte pour déterminer votre probabilité de contracter le VIH, mais vous pouvez estimer votre risque en considérant les éléments suivants :
- Quels types de relations sexuelles avez-vous ?
- Partagez-vous du matériel de consommation de drogues ?
- Combien de partenaires avez-vous et à quelle fréquence avez-vous des relations sexuelles ou partagez-vous du matériel de consommation de drogues ?
- Quelles méthodes préventives utilisez-vous, vous et vos partenaires, et les utilisez-vous systématiquement ?
Le risque le plus élevé de contracter le VIH concerne les rapports sexuels vaginaux ou anaux sans utilisation de méthode préventive et le partage de matériel de consommation de drogues. La personne la plus susceptible de vous transmettre le VIH est une personne qui ne sait pas qu’elle est infectée, car elle ne suit pas de traitement pour maintenir sa santé et prévenir la transmission du virus. Le dépistage est le seul moyen de savoir si une personne est porteuse du VIH.
Si vous êtes à risque de contracter le VIH, il est important de vous préparer en utilisant une méthode de prévention adaptée à votre situation !
Si vous avez des doutes quant à votre risque de contracter le VIH, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé ou à contacter un organisme local spécialisé dans la réponse au VIH.
Quelle est la probabilité que vous contractiez d’autres infections ?
Outre le VIH, d’autres infections peuvent se transmettre lors des rapports sexuels ou du partage de matériel de consommation de drogues. Les infections sexuellement transmissibles les plus courantes sont le virus du papillome humain (VPH), l’herpès, la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis. L’hépatite B peut également être transmise lors des rapports sexuels ou du partage de matériel de consommation de drogues si vous n’avez pas été vacciné. L’hépatite C peut également se transmettre par le partage de matériel de consommation de drogues. La transmission sexuelle de l’hépatite C reste rare, mais elle est possible dans certaines circonstances.
Certaines méthodes de prévention du VIH ne protègent que contre le VIH, tandis que d’autres sont également efficaces contre d’autres infections. Si vous craignez de contracter une autre IST ou infection, vous pouvez utiliser une méthode qui prévient à la fois le VIH et d’autres infections.
Il est fréquent que certaines IST et infections ne provoquent pas de symptômes, il est donc essentiel de se faire dépister pour savoir si vous les avez contractées. Certaines infections, comme la gonorrhée, la chlamydia, la syphilis et l’hépatite C, sont curables, tandis que d’autres, comme l’hépatite B et l’herpès, ne peuvent être guéries mais peuvent être traitées.
Quel degré de risque êtes-vous prêt à accepter ?
Chaque personne a une tolérance au risque différente en ce qui concerne le VIH, les IST et d’autres infections. Vous avez le droit d’établir vos limites personnelles et de décider quelle méthode de prévention vous convient, en respectant ces limites. Vos partenaires sexuels ou de consommation de drogues ont également le droit d’établir leurs propres limites.
Réfléchissez à votre probabilité de contracter le VIH et d’autres infections, ainsi qu’au niveau de risque que vous êtes prêt à accepter. Si vous utilisez actuellement une méthode de prévention, évaluez son efficacité pour vous protéger contre le VIH et d’autres infections. Demandez-vous si vous êtes satisfait du niveau de protection offert. Si vous souhaitez une protection supplémentaire, vous pourriez envisager de changer de méthode.
Quelle méthode de prévention êtes-vous le plus susceptible d’utiliser ?
En tenant compte des options qui s’offrent à vous, demandez-vous quelle méthode vous êtes le plus susceptible d’utiliser. Vous pouvez utiliser différentes méthodes selon vos besoins dans différentes situations. Assurez-vous également d’être capable d’utiliser correctement une méthode de prévention, car son efficacité dépend de son utilisation appropriée.
Votre choix de méthode de prévention peut également être influencé par les méthodes utilisées par vos partenaires. Si vous préférez utiliser une méthode de prévention utilisée par votre partenaire, assurez-vous qu’il l’utilise correctement à chaque fois.
Les méthodes les plus efficaces pour prévenir le VIH
Il existe plusieurs moyens de prévenir le VIH. Certains sont destinés à prévenir le VIH lors des rapports sexuels, d’autres sont utiles lors de la consommation de drogues, et certains sont efficaces dans les deux situations. Selon les circonstances, vous pouvez utiliser une seule stratégie ou plusieurs stratégies combinées.
Examinez les différentes options et déterminez celles qui vous conviennent le mieux dans chaque situation.
Méthode préventive | Prévention lors des relations sexuelles | Prévention lors de la consommation de drogues |
---|---|---|
PrEP pour une personne séronégative | ✔ | ✔ |
PPE pour une personne séronégative | ✔ | ✔ |
Traitement pour une personne vivant avec le VIH | ✔ | ✔* |
Condoms | ✔ | ✘ |
Choisir des types de relations sexuelles à moindre risque pour le VIH | ✔ | ✘ |
Matériel neuf pour la consommation de drogues | ✘ | ✔ |
Consommation de drogues par des méthodes à moindre risque pour le VIH | ✘ | ✔ |
*Nous ne connaissons pas exactement dans quelle mesure le traitement pour le VIH réduit le risque de transmission du VIH lors de la consommation de drogues.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP)
La PrEP est utilisée par les personnes séronégatives pour prévenir l’infection par le VIH. Elle consiste à prendre des médicaments antirétroviraux avant une éventuelle exposition au VIH, puis à les continuer après cette exposition. Pour que les médicaments aient l’effet préventif souhaité, il est important de les prendre conformément aux prescriptions, généralement tous les jours. Lorsqu’elle est utilisée correctement, la PrEP a un taux de réussite élevé pour prévenir la transmission du VIH. En plus de la prise de comprimés, la PrEP nécessite des visites médicales tous les trois mois pour des dépistages (VIH, IST et autres infections), un suivi des éventuels effets secondaires et un soutien continu. La plupart des régimes d’assurance médicaments publics et privés participent au remboursement du coût de la PrEP. Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur la PrEP, rendez-vous dans une clinique spécialisée, parlez à un professionnel de la santé ou consultez le site www.catie.ca/fr/client-publication/la-prep-pour-prevenir-le-vih-reponses-a-vos-questions.
La prophylaxie post-exposition (PPE)
La PPE consiste à prendre des médicaments pour prévenir l’infection après une exposition potentielle au VIH. Par exemple, une personne peut choisir d’utiliser la PPE après un rapport sexuel où un préservatif s’est rompu. Pour être efficace, la PPE doit être initiée dès que possible, et certainement dans les 72 heures suivant l’exposition. Elle doit être prise tous les jours pendant 28 jours après l’exposition. Lorsqu’elle est prise conformément aux directives, la PPE réduit considérablement le risque de contraction du VIH. Le coût de la PPE peut être élevé, mais il est pris en charge par certains régimes d’assurance médicaments publics et privés. La couverture de la PPE peut varier d’une région à l’autre au Canada. Comme il est essentiel de commencer la PPE le plus rapidement possible après une exposition potentielle, les services d’urgence des hôpitaux sont généralement le meilleur endroit pour se rendre.
Le traitement pour les personnes vivant avec le VIH
Le traitement du VIH aide les personnes vivant avec le virus à rester en bonne santé et à éviter de le transmettre. Lorsqu’une personne suit son traitement antirétroviral conformément aux prescriptions, la quantité de virus dans son sang peut devenir si faible qu’elle devient indétectable lors des tests. On parle alors d’une “charge virale indétectable”. Lorsqu’une personne suit son traitement et maintient une charge virale indétectable, elle ne transmet pas le VIH par voie sexuelle. De plus, un traitement efficace du VIH réduit le risque de transmission lors du partage de matériel de consommation de drogues, même si nous ne connaissons pas exactement son degré d’efficacité dans ce cas.
Il est important de noter que la PrEP, la PPE et le traitement du VIH ne réduisent pas le risque de transmission ou de contraction d’autres infections que le VIH.
Les condoms
Les condoms sont efficaces pour prévenir le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. Il existe des condoms externes (parfois appelés “condoms masculins”) et des condoms internes (parfois appelés “condoms féminins”). Lorsqu’ils sont utilisés correctement à chaque rapport sexuel, les condoms offrent une protection contre le VIH. Si vous avez des relations sexuelles avec plusieurs partenaires, utilisez un condom neuf chaque fois que vous passez d’un partenaire à un autre. Si vous partagez des jouets sexuels, assurez-vous de les recouvrir d’un condom et remplacez le condom à chaque changement d’utilisateur. Les condoms doivent être conservés à température ambiante et vérifiez toujours la date d’expiration avant de les utiliser. Utilisez des lubrifiants à base d’eau ou de silicone avec les condoms, car les lubrifiants à base d’huile peuvent les endommager. Renseignez-vous auprès d’un organisme local spécialisé dans la réponse au VIH ou d’une autre organisation communautaire pour savoir si vous pouvez obtenir des condoms gratuits dans votre région.
Choisir des types de relations sexuelles à moindre risque pour le VIH
Certains types de relations sexuelles présentent un risque plus faible de transmission du VIH. Les rapports sexuels buccogénitaux sont considérés comme présentant un risque faible à nul de transmission du VIH. La pénétration digitale, la stimulation manuelle, la masturbation mutuelle et l’utilisation de jouets sexuels non partagés ne comportent aucun risque de transmission du VIH. Cependant, certaines infections sexuellement transmissibles peuvent toujours être contractées lors de certains types de relations sexuelles. Dans certaines situations, vous pouvez choisir d’éviter les rapports vaginaux ou anaux et opter plutôt pour des activités sexuelles présentant un risque plus faible de transmission du VIH.
Le matériel neuf pour la consommation de drogues
Si vous utilisez du matériel neuf à chaque fois que vous consommez des drogues, vous ne risquez pas de contracter le VIH ou l’hépatite C par le biais de cette consommation. Si vous vous injectez des drogues, il est préférable d’utiliser à chaque fois une nouvelle seringue, une nouvelle aiguille, un filtre, un réchaud, un sachet d’acidifiant, un garrot et des tampons alcoolisés neufs, ainsi qu’une nouvelle fiole d’eau. Si vous fumez ou inhalez des drogues, assurez-vous d’utiliser votre propre pipe, tige ou paille à chaque fois. Dans de nombreuses communautés, des programmes d’échange de seringues sont disponibles pour se procurer gratuitement du matériel de consommation de drogues. Certains endroits proposent également des services de consommation supervisée, où vous pouvez apporter vos drogues et les prendre sous la supervision d’un professionnel de la santé ou d’un pair aidant. Ces services fournissent tout le matériel nécessaire à l’injection et un intervenant est présent en cas de surdose. Renseignez-vous auprès d’un organisme spécialisé dans la réponse au VIH ou dans la réduction des risques pour connaître les services disponibles dans votre communauté.
La consommation de drogues par des méthodes à moindre risque pour le VIH
Lorsque vous consommez des drogues par voie orale, nasale ou pulmonaire (en les fumant), le risque de transmission du VIH est faible voire nul. Cependant, il existe un risque d’hépatite C, il est donc important d’utiliser votre propre matériel (paille ou pipe). N’hésitez pas à consulter un intervenant spécialisé dans la réduction des risques pour savoir comment consommer des drogues de manière moins risquée.
Pour en savoir plus
Cette ressource offre un aperçu des méthodes les plus efficaces pour prévenir le VIH. Pour obtenir des informations plus détaillées sur toutes ces méthodes de prévention, vous pouvez parler avec un employé d’un organisme spécialisé dans la réponse au VIH dans votre région ou un professionnel de la santé.
Pour trouver des services de dépistage, de prévention et de traitement du VIH près de chez vous, consultez le site VIH411.ca.
CATIE tient à remercier les organismes suivants pour leur relecture de cette ressource : Edmonton Men’s Health Collective, AIDS Saskatoon, l’Initiative femmes et VIH/sida (IFVS) et Mobile Outreach Street Health Halifax (MOSH Halifax). Nous remercions également le Conseil d’information et d’éducation sexuelles du Canada (CIÉSCAN) et le Dr Paul MacPherson de l’Université d’Ottawa pour leur expertise médicale.
Auteur : Mallory Harrigan / Traducteur : Jean Dussault / Réviseur : Catherine Poëzévara / Design : GravityInc.ca