Shadow : Tout ce que vous devez savoir sur le PC dans le cloud made in France

Shadow : 17 questions pour tout savoir sur le PC dans le cloud made in France

Dossier mis à jour le 19/04/2019.

Shadow : Qu’est-ce que c’est ?

C’est très simple : Shadow est un ordinateur sous Windows 10, situé à distance dans le cloud et conçu pour les joueurs. Avec l’évolution du cloud computing et l’accessibilité croissante des connexions haut débit en fibre, 4G et bientôt 5G, quatre entrepreneurs français ont eu l’idée de créer une offre de cloud gaming axée principalement sur les joueurs PC. Fin 2019, Shadow a lancé son offre grand public en élargissant sa clientèle. Depuis, Google Stadia a également fait son apparition.

Contrairement à GeForce Now ou Google Stadia, Shadow ne se limite pas au cloud gaming, car il offre un accès à une machine complète à distance. Vous disposez de votre propre Windows, de votre espace de stockage, et vous pouvez acheter vos jeux et logiciels sur des plateformes en ligne.

En résumé, l’objectif est de recréer le fonctionnement d’un ordinateur de bureau à distance et de permettre un accès confortable depuis d’autres plateformes (il existe notamment une interface dédiée sur Android TV). C’est ambitieux et difficile à perfectionner, mais cela est désormais possible grâce aux technologies actuelles. De plus, force est de constater que Shadow est en avance sur la concurrence.

Quelles sont les différences avec Stadia ?

Le concept de base est le même entre Shadow et Google Stadia : vous payez un abonnement mensuel pour accéder à une solution qui vous permet de jouer à des jeux vidéo. Dans le cas de Shadow, cette solution est un ordinateur complet sous Windows 10. Pour Stadia, il s’agit d’une plateforme de jeu. Dans les deux cas, les jeux ne sont pas inclus dans l’abonnement. Vous devez les acheter normalement sur les plateformes en ligne (Steam, Uplay, Origin…) pour jouer sur Shadow, et vous pouvez accéder à la boutique Stadia pour acheter des jeux sur Stadia.

À partir de là, les différences sont nombreuses. Stadia n’est pas un ordinateur complet, mais simplement un accès à un catalogue de jeux et à la plateforme pour les exécuter. Vous pouvez consulter un article dédié à ces questions pour plus de détails.

Quelles sont les différences avec le Xbox Game Pass ?

Il est assez courant de confondre un service comme Shadow ou Stadia avec le Xbox Game Pass (également disponible sur PC). L’offre de Microsoft est une sorte de “Netflix du jeu vidéo” : vous payez un abonnement pour accéder à un catalogue de jeux, mais vous devez fournir votre propre plateforme pour les exécuter (console ou PC). L’offre de Shadow (ou de Google) est exactement le contraire : vous payez pour accéder à une plateforme, mais vous devez acheter les jeux séparément.

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Bien sûr, vous pouvez également souscrire un abonnement Xbox Game Pass avec un compte Shadow.

À quoi ressemble le boîtier ?

Le boîtier original ressemble à ceci.

En 2019, un nouveau boîtier appelé Ghost a été dévoilé. Il s’agit d’un petit boîtier avec une connectique classique. On peut regretter l’absence d’un port micro / jack différencié, d’USB-C ou de DisplayPort en 2019.

  • 1 port HDMI
  • 2 ports USB 3.0
  • 2 ports USB 2.0
  • 1 port Ethernet
  • Connectique audio

Cela vous permet de connecter un écran, des périphériques de stockage (clé USB, disque dur externe, etc.) et des accessoires (manettes, souris, claviers, webcam, etc.). La forme de la machine a été conçue pour s’intégrer discrètement sur un bureau (vous pouvez la cacher derrière un écran).

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire du boîtier, Numerama a eu accès aux premières versions bêta :

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Le système sur puce (SoC) intégré est capable de traiter des flux vidéo HEVC conformes à la norme H.265, en plus du H.264 pris en charge par Shadow. Il exécute également le client Shadow de manière fluide. Enfin, le boîtier affiche une enveloppe thermique globale (TDP) de 12 à 25 W.

Quelle(s) configuration(s) de PC sont disponibles ?

Fin 2019, Shadow a repensé son offre et propose désormais trois configurations à trois prix différents.

  • Shadow Boost (jeu en 1080p) : Pour 12,99 € (14,99 € sans engagement), vous bénéficiez d’une configuration Shadow qui vous offre une expérience Full HD. Elle repose sur des cartes graphiques GTX 1080, 12 Go de RAM, 256 Go de stockage et un processeur quad-core de 3,4 GHz.
  • Shadow Ultra (jeu en 4K) : Pour 24,99 € (29,99 € sans engagement), Shadow propose une expérience de jeu en 4K en utilisant les dernières cartes RTX 2080, 16 Go de RAM, 512 Go de stockage et un processeur de 4 GHz.
  • Shadow Infinite (jeu en 4K) : Pour 39,99 € (49,99 € sans engagement), Shadow offre une expérience haut de gamme, presque inutile pour la plupart des utilisateurs, mais qui correspond aux attentes d’une niche exigeante. La carte graphique est une Titan RTX, le processeur passe à 6 cœurs et la RAM est de 32 Go. 1 To de stockage est inclus.

Quels sont les clients Shadow disponibles ?

Il est possible d’accéder à votre machine Shadow via un client, et pas seulement depuis le boîtier fourni. Les clients Windows, macOS et Android sont disponibles. Il suffit de vous rendre sur votre compte client pour trouver les liens de téléchargement. Les clients mobiles permettent d’accéder à Shadow depuis des tablettes et des smartphones. Ils ont été remplacés par des “lanceurs” de jeux simplifiés qui affichent rarement l’interface de Windows 10. Si vous installez Shadow sur une Android TV, telle que la Nvidia Shield, vous obtenez une sorte de “console de salon avec vos jeux PC”.

Le client Mac est particulièrement avancé et permet d’affirmer qu’en 2019, il est possible de jouer à des jeux vidéo sur un Mac. C’est celui que nous utilisons le plus fréquemment à la rédaction. Cependant, nous regrettons que Shadow n’ait pas intégré de mappage intelligent du clavier, ce qui rend parfois certaines actions moins pratiques.

Enfin, Shadow prévoit d’être intégré aux casques de réalité virtuelle autonomes, comme l’excellent Oculus Quest.

Est-ce une machine partagée ?

Certaines ressources, comme le processeur (CPU) et la mémoire vive (RAM), sont partagées, mais la carte graphique et le stockage sont dédiés à votre machine.

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Il s’agit donc d’une offre différente de ce que l’on trouve habituellement dans le cloud. Il est peu probable que Shadow continue indéfiniment dans cette voie, car attribuer une carte graphique par compte est coûteux et inutile (c’est une ressource gaspillée lorsque vous ne l’utilisez pas).

Fin 2019, Shadow a annoncé un partenariat avec OVH pour le déploiement de serveurs dédiés aux clients. Shadow conserve son architecture, mais peut désormais compter sur le géant français de l’hébergement pour soutenir sa croissance.

Qu’en est-il des jeux et des logiciels ?

Le PC est livré avec une licence Windows 10 (incluse) et c’est tout. Vous pouvez ensuite faire ce que vous voulez avec la machine : installer des jeux et des logiciels comme sur un véritable PC, et leur utilisation relève de votre responsabilité.

À quoi peut-on s’attendre en termes de qualité d’image ?

Le système s’adapte à votre écran jusqu’à une résolution 4K et une fréquence de 60 Hz (144 Hz en Full HD). Le flux de données est encodé en H.264 ou H.265 grâce à une compression et une méthode affinées depuis les premiers tests. D’ailleurs, plusieurs brevets ont été ou seront déposés pour les technologies mises en œuvre.

En résumé, si votre connexion le permet, vous bénéficierez d’une qualité d’image optimale en termes de résolution, de fréquence d’images et de compression. En conditions optimales, il est difficile de faire la différence entre Shadow et un ordinateur local. Cependant, des problèmes de connexion ou des éléments spécifiques à votre configuration peuvent entraîner des ralentissements, des lags ou des incompatibilités.

L’offre est disponible pour les connexions ADSL 2+ et VDSL, avec quelques limites, mais reste confortable.

Quelle est la latence en jeu ?

C’était un point sensible. Pour prouver l’efficacité de leur solution, l’équipe de Shadow a fait appel à des joueurs professionnels d’Overwatch, de CS:GO et à un champion français de Street Fighter. Tous ces joueurs professionnels ont validé le concept : dans des conditions idéales, la latence est pratiquement imperceptible et ce que Shadow propose n’affecte en rien l’expérience de jeu.

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La latence (avec une connexion fibre) varie de 1 à 10 ms en fonction de votre fournisseur d’accès à Internet (FAI). Une fibre optique de 10 Gbs/s est directement installée chez Orange et Free. Les problèmes de peering ont été au cœur des préoccupations de l’entreprise. Chaque client dispose d’un débit asymétrique de 1 Gb/s, ce qui permet de télécharger un jeu de 40 Go en quelques minutes.

En pratique, il serait trompeur de prétendre que tout est parfait en permanence. Shadow dépend de votre connexion, et même une bonne connexion fibre en termes de débit peut ne pas l’être en termes de latence. Il est donc recommandé de tester chez vous pendant un mois sans engagement avant de vous décider.

Quel débit est nécessaire pour en profiter ?

Au lancement de Shadow, seuls les clients équipés de la fibre optique pouvaient en profiter. Fin novembre 2017, la société a annoncé avoir travaillé sur ses algorithmes de compression et d’envoi de flux vidéo en temps réel pour rendre sa technologie compatible avec les foyers équipés de l’ADSL à 20 Mb/s. En pratique, nous avons pu afficher des applications bureautiques sans problème avec une connexion de 2 Mb/s, et les jeux tournaient (bien que la qualité visuelle soit moins bonne) à 5 Mb/s.

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Combien cela coûte-t-il ?

Shadow est un abonnement dont le prix diminue en fonction de la durée d’engagement. Trois formules sont disponibles en précommande, avec une option de stockage supplémentaire.

Est-ce rentable pour les joueurs ?

Bonne question. La configuration proposée est estimée entre 1 200 et 2 000 € selon l’offre choisie. Supposons que vous n’utilisiez pas votre propre PC pendant 3 ans. Si vous souscrivez un abonnement d’un an à la formule Shadow la plus chère, cela vous coûtera 600 €. Sur trois ans, vous arrivez à 1 800 €… mais entre-temps, Shadow aura peut-être mis à jour ses composants sans changer le prix de l’abonnement. L’offre à 12,99 € est très attrayante : 3 ans d’abonnement ne vous coûteront que 468 €, ce qui est bien inférieur au prix d’un PC gaming décent pour jouer en 1080p (environ 1 000 €).

Il convient également de prendre en compte les économies d’énergie, bien que relatives. Une machine consommant entre 150 et 250 watts vous coûtera environ 100 euros par an en électricité. La petite box Shadow, quant à elle, ne consomme qu’environ 15 watts, ce qui équivaut à environ 8 à 10 euros par an. Sur trois ans, vous pouvez donc réaliser plusieurs centaines d’euros d’économie.

Qu’en est-il de la sécurité ?

C’est une question qui revient régulièrement : le PC sous Windows 10 fourni par Shadow est soumis aux mêmes règles que celles qui régissent les données dans le cloud. Les machines sont situées à Marcoussis en France ou dans les centres de données d’OVH avec les nouvelles offres.

Il est donc nécessaire de protéger votre PC comme vous le feriez pour un PC “classique” : antivirus, anti-malware, pare-feu, etc. Le flux vidéo est quant à lui chiffré.

Enfin, les fondateurs de l’entreprise se montrent plutôt sereins : les pirates devraient d’abord contourner les systèmes de sécurité du centre de données, puis mettre en œuvre une attaque sur la ou les machines ciblées. Comme chaque machine utilise une protection différente, il semble encore plus difficile de pirater une machine Shadow qu’une machine locale.

Quelles sont les alternatives de cloud gaming orientées gamers ?

Il existe plusieurs options : des solutions BtoB, du jeu à la demande, du cloud computing… Shadow n’est pas le premier à se lancer dans cette aventure, et le cloud computing existe depuis au moins 30 ans.

Par exemple, Nvidia propose son service GeForce Now sur la Nvidia Shield Android TV. Les géants de la tech et du web se lancent également dans le cloud gaming, comme Google avec Stadia et Microsoft avec xCloud.

De son côté, Sony a acquis la société Gaikai et récupéré des brevets lors de la fermeture d’OnLive pour créer son propre service, le PlayStation Now. Celui-ci permet de jouer à environ 150 jeux PS3 en streaming sur PS4.

Quand cela sera-t-il disponible ?

Shadow est disponible sur www.shadow.tech. Les nouvelles offres sont prévues pour 2020.

Qu’en pensons-nous ?

Nous avons testé la première version de Shadow, qui nous a impressionnés par sa réactivité. C’est un produit déjà mature qui conviendra à de nombreux joueurs. En 2018, Shadow a connu quelques problèmes de montée en charge de ses serveurs en raison du succès du produit. La plupart de ces problèmes ont été résolus à la mi-2018. Cependant, en 2019, les problèmes proviennent principalement de la connexion et des bugs du client. Nos derniers tests, fin 2019, ont été beaucoup plus concluants.

Notre conseil reste le même : testez-le chez vous pendant un mois sans engagement avant de vous lancer !

Ulrich Rozier, co-fondateur d’Humanoid, est actionnaire du groupe Blade (Shadow)

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