Par Lauren Pidgeon
Entre novembre 1918 et juin 1919, Garey et les soldats américains restants avaient beaucoup de temps libre. L’armée essayait de les occuper mais le travail devait être assez ennuyeux.
Le 27 janvier 1919, au Camp de Meucon, nous avons été très occupés aux écuries le lundi et le mardi. Le mercredi, nous sommes partis en randonnée, emportant tout comme si nous ne revenions pas… Le lendemain, j’étais à la cuisine et le jour suivant, presque tous les membres de la Batterie étaient de garde au camp.
À Noël, Garey et les soldats ont réalisé qu’ils ne rentreraient probablement pas chez eux de sitôt. Garey a suggéré à ses parents d’écrire à leur sénateur pour rappeler au gouvernement que tous les soldats américains étaient encore en France. Ils devaient être désespérés de rentrer chez eux ! Ils ont néanmoins passé un Noël amusant, bien que ce soit probablement le premier Noël de Garey loin de chez lui.
Le 27 décembre 1918, au Camp de Meucon, après le dîner, la plupart de la Batterie est allée voir un spectacle donné par le 80e régiment à l’YMCA. Ils avaient également l’orchestre du 80e régiment. J’ai trouvé le spectacle formidable… Je vais vous dire ce que nous avions à manger : du café, une sorte de soupe si vous vouliez, une oie, de la purée de pommes de terre, de la sauce, de la farce, du pain, du beurre, du gâteau et de la tarte aux pommes… Le matin après le petit-déjeuner, ils nous ont donné 3 paquets de bonbons chacun.
En février, la Batterie de Garey s’est déplacée vers l’est, là où les combats avaient eu lieu précédemment. Ils se sont installés dans une ville appelée Pont à Mousson et ont été logés chez les habitants. Imaginez être un villageois français et survivre à la Première Guerre mondiale pour ensuite avoir l’armée américaine envahir votre ville pendant 5 mois !
Maintenant que Garey était près du front, il a écrit à ses parents pour leur raconter à quoi ressemblaient les tranchées.
Le 18 février 1919, toutes les quelques minutes, toute la terre et la maison tremblent. Ils font exploser des mines et des obus qui n’ont pas explosé. Le no man’s land est à moins d’un mille d’ici. Il y a des tranchées et des barbelés le long des routes et dans les champs, mais bien sûr, ce ne sont pas les tranchées de première ligne.
La guerre a dû être très difficile pour les habitants de Pont à Mousson. Avec les bruits des tranchées et les bombardements allemands sur la ville, les gens ont perdu leurs maisons et leur vie.
En avril, les soldats se sont installés à Commercy, qui se trouve dans la même région que Pont à Mousson. En mai, Garey et d’autres soldats ont emménagé dans un château.