Sortie d’usine – Récits captivants du monde ouvrier

Sortie d’usine – Récits captivants du monde ouvrier

Tout le monde peut s’identifier à partir de 10 ans.

Un hommage vibrant à la classe ouvrière

En 2006, Nicolas Bonneau, écrivain et conteur, a lancé un projet de collecte de témoignages d’ouvriers dans la région Poitou-Charentes, en particulier dans les Deux-Sèvres, une zone rurale. Pendant plusieurs mois, certains ont accepté de partager leur histoire : des retraités, des actifs, des syndicalistes de tous horizons, des hommes, des femmes, des militants, des résistants, des cheminots, des infirmières, des cadres, des chefs d’entreprise… D’autres ont refusé : “C’est déjà assez pénible en ce moment, avec les licenciements, alors pas besoin d’en parler le soir”. Et différentes usines de secteurs divers ont accepté d’être approchées : métallurgie, pétrochimie, automobile, plasturgie, confection, chaîne du froid, laiterie, tuilerie, usines désaffectées. Voici “Sortie d’Usine” !

Dans ce spectacle, le monde ouvrier rencontre l’histoire, à travers les récits de ceux qui l’ont vécu. Gilbert sort de son lotissement chaque matin pour se rendre à l’usine. Il travaille dans un atelier d’usinage dans une usine de produits chimiques lourds. Sa femme travaille dans la confection. Juste à côté, dans le marais, presque toutes les tuileries ont fermé. Ce matin-là, l’agence d’intérim appelle Sylvia, qui trouve le travail de sa mère “vraiment infernal”. Hier soir, dimanche, la veille de la reprise du travail le lundi matin, Marie-Claire a encore vomi. Il faut souder la cuve dans la poussière de chrome et de nickel. Parfois, l’usine est synonyme de mort. Parfois aussi, on rit. Il y a des usines désaffectées, des manifestations à Paris, des syndicats et des piquets de grève, des coups de gueule et des coups à boire, des matins difficiles et un quotidien qui ne demande qu’à chanter.

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Ces mots sont une révolte, des histoires pour ne pas se laisser contaminer par le monde tel qu’il va, des personnages qui rendent hommage à la classe ouvrière.

Ce spectacle, intitulé “Sortie d’usine”, est également une enquête, celle d’un fils d’ouvrier qui cherche à comprendre pourquoi son père a quitté l’usine après 35 ans. “Un soir, mon père est rentré en disant : – C’est fini, j’arrête l’usine, je pars. On a ri. Il dit ça depuis dix ans. – C’est fini, j’arrête, j’en ai marre d’être pris pour un idiot. – Il te reste encore dix ans à faire, tu peux bien tenir jusqu’à la retraite, pourquoi tu fais des histoires ?”, a dit ma mère.

Et il a arrêté son métier de soudeur. J’ai trouvé ça tellement courageux. Je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais demandé ce qu’il avait fait pendant ces 35 dernières années. Je me souviens qu’à l’école, en face de la profession de mes parents, j’écrivais “Employé d’usine”, car j’avais honte d’écrire “ouvrier”.

Nicolas Bonneau

Encensé par la presse

“Sortie d’usine est un hommage, un cri du cœur qui mérite d’être entendu”, selon L’Express.

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