La mobilité urbaine est un enjeu crucial pour notre société. Cependant, le modèle actuel, centré sur la voiture, présente de nombreux défis, bien au-delà des problématiques climatiques.
Les enjeux cachés de la mobilité automobile
Outre les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de voitures pose d’autres problèmes majeurs :
Les métaux : Les batteries utilisées dans les voitures électriques nécessitent des matériaux rares et critiques comme le lithium, le cobalt et le cuivre. Leur extraction engendre des enjeux géopolitiques, environnementaux et sociaux importants.
La santé : Les émissions de particules nocives, même avec les voitures électriques, restent un problème. Le freinage et l’abrasion des pneus libèrent des particules fines qui affectent la qualité de l’air. De plus, la dépendance à la voiture contribue également à un manque d’activité physique préjudiciable à notre santé.
L’espace : Les infrastructures routières et les parkings occupent une place considérable dans nos villes, entraînant l’imperméabilisation des sols et la dégradation de l’environnement.
La sécurité : Les accidents de la route sont une réalité tragique. Chaque année, des milliers de personnes perdent la vie sur les routes françaises.
Des alternatives durables existent !
Pour sortir du tout-voiture, plusieurs solutions émergent. Les transports en commun et les déplacements actifs tels que la marche, le vélo et le vélo électrique s’avèrent efficaces pour les trajets de moins de 5 km, qui représentent 60% des déplacements en voiture[10].
Cependant, pour certains trajets où ces options ne sont pas possibles, il est nécessaire de réfléchir à d’autres leviers pour rendre nos déplacements individuels plus durables. Malgré les progrès en matière d’efficacité énergétique, les voitures actuelles demeurent énergivores, principalement en raison de leur poids mort élevé (92% de leur masse)[11]. Ainsi, les petites voitures sont intéressantes, tout comme les véhicules intermédiaires, une alternative novatrice entre le vélo et la voiture qui reste méconnue du grand public. Ces derniers pourraient répondre de manière durable à la majorité de nos besoins de déplacements.
Et pour les vacances, sans voiture ?
Toutefois, même si les véhicules intermédiaires ne peuvent pas répondre à tous les usages de la voiture, il n’est pas nécessaire d’en posséder une pour autant. Les trajets de plus de 80 km ne représentent que 1,3% des déplacements des Français[12]. Pour ces longues distances, il existe des alternatives écologiques telles que les voyages en train combinés avec les transports en commun, l’autopartage et la location de voiture.
En plus d’être plus respectueuses de l’environnement, ces options sont également moins coûteuses que la possession d’une voiture, qui représente en moyenne 5000 € par an pour l’utilisateur, sans compter les frais de carburant et de péage[13]. Ce budget pourrait permettre de parcourir 26 500 km en train (soit environ 30 allers-retours Paris-Lyon !)[14] ou de louer un véhicule pour plusieurs longues périodes.
Repenser notre façon de nous déplacer permet également de remettre en question notre hypermobilité. Voyager de manière fréquente sur de longues distances consomme une quantité considérable d’énergie. Ne pourrions-nous pas grouper nos voyages ou réduire la distance de nos vacances ? Sortir du modèle centré sur la voiture nous amène à réfléchir à nos habitudes de mobilité et à revoir la pertinence de nos déplacements pour ne garder que ceux qui sont réellement essentiels.
En somme, sortir du modèle de mobilité centré sur la voiture est crucial pour construire un avenir durable et résilient. En adoptant des solutions alternatives et en remettant en question nos habitudes de déplacement, nous pouvons créer des villes plus agréables à vivre, plus respectueuses de l’environnement et plus saines pour tous.
