Lorsqu’une personne vit dans la précarité, elle est confrontée à des conditions de vie qui réduisent ses capacités et l’enfoncent davantage. Des études récentes confirment ce que les plus pauvres savent depuis des décennies.
Les conséquences de la précarité
Les conditions de vie précaires ont des répercussions négatives dans quatre domaines principaux :
- Le tunnel de survie : la préoccupation quotidienne de la survie absorbe toute l’énergie disponible, laissant peu de place pour envisager l’avenir.
- Le mépris : le regard négatif de la société envers les personnes pauvres affecte leur estime de soi et leur confiance en elles.
- Le manque d’accès à l’éducation et à la culture : la difficulté à accéder à l’école et à la culture limite les possibilités d’améliorer sa situation.
- La mauvaise santé : les conséquences de la pauvreté sur la santé réduisent les chances de s’en sortir.
Ces impacts, chacun à leur manière, réduisent de manière injuste les capacités des personnes plongées dans la misère. Les personnes pauvres ont besoin d’énergie, de confiance et de capacités pour pouvoir sortir de cette situation difficile.
Vivre dans un tunnel
Selon les recherches de Sendhil Mullainathan et Eldar Shafir, confrontées à la rareté de ressources, les personnes concentrent leur énergie sur les tâches immédiates au détriment de celles à plus long terme. Cette focalisation sur l’urgence limite les capacités cognitives et empêche de penser à d’autres aspects importants de la vie. C’est ce que les chercheurs appellent “vivre dans un tunnel”.
Vivre dans la précarité, c’est vivre au quotidien dans un tunnel qui empêche de se réaliser et de voir au-delà du lendemain. C’est une vie stressante et épuisante qui ne permet pas de réfléchir ni d’agir sereinement.
Vivre méprisé
Les personnes en situation de précarité sont souvent victimes de préjugés et de stigmatisation. Les travaux d’ATD Quart Monde montrent que la pauvreté réduit les victimes au silence et les empêche de faire comprendre leur réalité aux autres. Ces préjugés sont ancrés dans la société et sont souvent véhiculés par les médias et les responsables politiques.
Il est essentiel de combattre ces préjugés, non seulement pour le bien-être des personnes pauvres, mais aussi pour permettre à la société de trouver de vraies solutions à la pauvreté.
Vivre sans les acquis traditionnels
De nombreuses personnes en précarité décrochent du système scolaire, ce qui limite leurs chances de trouver un emploi stable par la suite. L’école ne sollicite souvent que certaines formes d’intelligence, ce qui exclut de nombreux talents. Il est nécessaire de mettre en place des méthodes pédagogiques adaptées pour permettre à tous les élèves de réussir.
L’accès à un emploi décent est souvent conditionné à la possession de diplômes, alors que certaines personnes pourraient occuper des emplois sans formation préalable. Il est important de revoir nos représentations de la pauvreté et de l’emploi pour permettre à tous de trouver leur place.
Vivre en mauvaise santé
La précarité a un impact considérable sur la santé des personnes. Les conditions de vie difficiles augmentent les risques de suicide, les comportements à risques et les problèmes de santé en général. Les personnes pauvres ont également moins accès aux soins, ce qui aggrave leur situation.
Trouver des solutions concrètes
Il est important de proposer des solutions qui répondent aux besoins urgents des personnes en précarité. Un emploi décent et correctement rémunéré peut leur permettre de sortir du tunnel de la pauvreté et d’atténuer les autres conséquences négatives. L’accès à la culture est également essentiel pour élargir les horizons et retrouver des capacités.
Il est temps de combattre les préjugés et de montrer qu’une autre société est possible. Les personnes en précarité ont besoin d’aide et de soutien pour pouvoir reconstruire leur vie et sortir du cycle de la pauvreté.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Laissez vos commentaires et questions ci-dessous.
Article traduit et adapté à partir du contenu original publié sur ATD Quart Monde