Stellantis et les moteurs “Bio-Hybrid” : une vraie alternative à la voiture électrique ?

Stellantis et les moteurs “Bio-Hybrid” : une vraie alternative à la voiture électrique ?

La course à l’électrification a pris d’assaut tous les constructeurs et marchés, avec des réglementations plus ou moins strictes. Alors que l’Europe prévoit d’arrêter la vente de voitures neuves thermiques (y compris les hybrides) en 2035, les carburants de synthèse sont venus chambouler la donne en Europe.

Pour certains marchés où la voiture électrique n’est encore qu’une utopie, les biocarburants pourraient être une alternative crédible. Plusieurs constructeurs proposent déjà ce type de carburant, à l’instar de Ford et de ses motorisations E85.

Cependant, l’Europe n’est pas le centre du monde. Dans d’autres régions, des stratégies sont mises en place pour stimuler les investissements dans les mobilités “propres”. C’est notamment le cas du Brésil, où Stellantis, leader du marché sud-américain, compte contribuer avec une nouvelle génération de moteurs électrifiés appelés “Bio-Hybrid”.

Les moteurs “Bio-Hybrid” de Stellantis : qu’est-ce que c’est ?

A la base, ces moteurs utilisent la technologie Flex, qui permet aux moteurs thermiques classiques de fonctionner également avec des biocarburants. Stellantis a ensuite ajouté des moteurs électriques et des batteries de différentes puissances et capacités, créant ainsi des groupes motopropulseurs micro-hybrides, hybrides complets et PHEV.

L’offre commence par le modèle Bio-Hybrid de base, qui est un moteur micro-hybride équipé d’un petit générateur de 4 ch, servant également d’alternateur et alimentant une batterie de moins de 1 kWh. Ce système fournit un couple supplémentaire à la voiture à bas régime, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions. Il devrait être adopté par les modèles d’entrée de gamme, comme la Fiat Argo.

Cependant, selon les tests du magazine Auto Plus, ces systèmes micro-hybrides n’apportent pas de gains significatifs en termes de consommation dans la vie réelle. Sur certains modèles, cela ne se traduit même pas par une réduction de 0,1 l/100 km.

Ensuite, il y a le système Bio-Hybrid e-DCT, un hybride classique équipé d’un moteur électrique de 22 ch, permettant à la voiture de parcourir quelques kilomètres en mode 100 % électrique, grâce à une petite batterie de 1 kWh. Ce moteur devrait équiper des modèles tels que la Fiat Pulse et la Peugeot 2008.

En tant que porte-étendard, Stellantis proposera un groupe motopropulseur hybride rechargeable, doté d’un moteur électrique de 60 ch et d’une batterie d’une capacité de 12 kWh. Ce système équipe déjà des modèles connus, comme le Jeep Compass 4xe, mais il sera adapté pour fonctionner avec des moteurs thermiques utilisant de l’éthanol.

Márcio Tonani, vice-président du développement des produits chez Stellantis, a expliqué que la gamme Bio-Hybrid sera compatible avec les moteurs Firefly de 1,0 litre et 1,3 litre, à la fois turbo et atmosphérique. Les premiers modèles seront commercialisés en 2024.

Peu de chances d’arriver en Europe

Malgré l’évolution vers le tout électrique dans l’industrie automobile, cette alternative pourrait être intéressante dans de nombreux marchés où les infrastructures électriques ne sont pas encore développées.

Cependant, il est peu probable que ces groupes motopropulseurs voient le jour en Europe, puisqu’ils seront interdits à la vente d’ici quelques années. Pendant ce temps, les voitures électriques gagneront de plus en plus de parts de marché, les infrastructures se multiplieront et les voitures thermiques et hybrides disparaîtront progressivement des gammes des constructeurs en Europe.

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