Les courses avec peu de partants posent un véritable problème pour l’ensemble de l’industrie des courses hippiques. En effet, en raison d’une offre limitée (impossibilité de proposer des paris dits “complexes”) et de gains potentiels plus faibles (les paris les plus simples ne génèrent que peu de gains), de nombreux parieurs se désintéressent de ces courses. Il est intéressant de noter que les courses de moins de 10 partants génèrent deux fois moins de recettes que celles de plus de 10 partants !
Bien que le galop et le trot soient tous deux touchés par ce problème, le galop en est davantage affecté, représentant la majorité des 3 000 courses qui, chaque année, réunissent moins de six partants…
Deux actions, un seul objectif
Pour remédier à cette situation, il n’existe que deux solutions : augmenter le nombre de partants ou inventer un pari “complexe” et rémunérateur pour ces courses éthiques. L’Institution a choisi les deux options. D’un côté, France Galop s’efforce d’optimiser le programme afin d’augmenter le nombre de partants. De l’autre, le PMU a dévoilé jeudi matin son nouveau pari : le Super 4.
À partir du 30 novembre, les turfistes et les parieurs réguliers pourront découvrir le Super 4, un nouveau pari spéculatif destiné aux courses de 5 à 9 partants. Le principe est simple : trouver les 4 premiers chevaux dans l’ordre d’arrivée, pour une mise de base de 1 €. Cette formule permettra aux joueurs confirmés de réaliser de “grands coups” à un coût raisonnable, d’autant plus que l’option Flexi 50 % (mise de base : 0,50 €) sera disponible.
Un succès en perspective
Grâce au Super 4, le PMU va renforcer l’attrait des courses avec peu de partants. Cette nouvelle offre s’inscrit dans la stratégie 2020.1 du PMU visant à dynamiser l’activité hippique. En 2017, le PMU a déjà dynamisé son offre avec les lancements du Simple Jackpot et de Hipigo pour le grand public. Notons que le Simple Jackpot a été un succès fulgurant : en seulement six mois, il a atteint son objectif d’un an, soit 145 millions d’euros de chiffre d’affaires. De plus, contrairement aux prévisions, la moitié des mises sont un véritable gain additionnel par rapport au Simple “normal”, ce qui signifie que la cannibalisation est moins importante que prévu.
Le PMU espère réaliser un chiffre d’affaires annuel de 60 millions d’euros avec le Super 4, dont 30 % proviendraient de véritables gains additionnels et 70 % de paris cannibalisés provenant d’autres jeux.
Le Super 4 en quatre questions
Quoi ? Trouver les 4 premiers chevaux dans l’ordre exact d’arrivée. Un seul rapport.
Quand ? Sur toutes les courses de 5 à 9 partants à prise de pari nationale (courses françaises ou étrangères, trot ou galop). Environ 3 000 courses par an.
Combien ? 1 € de mise de base, avec la possibilité de jouer en Flexi 50 % pour les paris en formule. Différentes formules et services seront disponibles : Combiné, Champ Total, Champ Réduit, Dans tous les ordres et Pariez spOt. Le gain médian est estimé à 350 € pour 1 € joué, soit environ 4 fois plus que le Trio Ordre… cependant, les plus gros gains pourront atteindre plusieurs milliers d’euros.
Comment ? Le Super 4 sera disponible dans tous les canaux de jeu : points de vente, hippodromes, SMS, AlloPari, PMU.fr et applications mobiles iOS et Android.
Une innovation audacieuse
La difficulté pour le PMU, lorsqu’il lance un nouveau jeu, est de ne pas fragiliser les autres paris. Au mutuel, la question des masses (enjeux) est cruciale. Si la cagnotte commune n’est pas suffisamment alimentée, le pari perd de son intérêt car les rapports diminuent.
Pour éviter cela, le PMU a innové en créant une masse commune à plusieurs paris différents, une “masse unique”. Grâce à cette innovation, l’introduction du Super 4 ne fragilisera pas les autres paris, car il fusionnera sa masse avec celles du Trio et du Trio Ordre. Les rapports proposés prendront en compte la difficulté relative de chaque pari, en analysant les mises et la position de chaque cheval dans les combinaisons. Les rapports seront donc cohérents entre eux (le Super 4 paiera plus que le Trio Ordre, qui lui-même paiera plus que le Trio) et potentiellement plus attractifs qu’avec des masses isolées.
En 2018 et au-delà, ce principe de masse unique pourrait permettre au PMU de lancer d’autres nouvelles offres sans diluer les masses existantes, tout en conservant des rapports cohérents et attractifs.
Une informatique au service des parieurs
En 2016, le PMU a révolutionné son système d’information central en passant d’une logique d’informatique centralisée à un modèle ouvert et évolutif appelé Easy. Ce projet favorise l’agilité dans le développement de nouveaux produits et services, avec un rythme accéléré. La masse unique est la première application concrète d’Easy, et le Super 4 est le deuxième nouveau pari lancé en 2017, après le Simple Jackpot.
Le lancement du Super 4 sera accompagné d’une campagne de communication multimédia à destination des parieurs, notamment dans les points de vente.
Une récompense spéciale en cas de non partant
Jusqu’à présent, en cas de non partant, le PMU transformait automatiquement les paris. Par exemple, si un parieur joue trois chevaux au Trio et que son troisième cheval est non partant, il touchait le rapport transformé du Couplé Gagnant. À partir du 30 novembre, il touchera un rapport spécial “Trio 1NP”. Cette règle s’appliquera à tous les paris : Couplé, Trio, Tiercé, 2sur4, Super 4 et Pick 5.
De même, si aucun parieur n’a trouvé le Super 4, il n’y aura pas de transformation : le Super 4 ne sera pas payé et toutes les mises seront reversées sur les Trios, ce qui augmentera les rapports Ordre et Sans Ordre. La même logique s’appliquera si le Super 4 et le Trio Ordre ne sont pas payés : toutes les masses seront utilisées pour payer les gagnants du Trio simple. La transformation ne se fera que si aucun des trois paris n’a été trouvé.