Témoignage d’une famille originaire d’Évreux évacuée d’un camping incendié en Gironde

Témoignage d’une famille originaire d’Évreux évacuée d’un camping incendié en Gironde

Cet été restera gravé dans les mémoires. La Gironde a été touchée par deux incendies qui ont ravagé plus de 20 800 hectares autour de Landiras et de La Teste-de-Buch. Virginie et Jean-Louis Boitel, résidant à Évreux (Eure), sont partis en vacances avec leurs deux filles âgées de 11 et 15 ans, le 9 juillet 2022, au camping Le Petit Nice, à quelques pas de la dune du Pilat. “Cela fait sept ans que nous y allons. Cette année, nous sommes venus avec des amis qui avaient leur mobil-home juste à côté de nous”, raconte Virginie Boitel.

Mardi 12 juillet, la famille est témoin des débuts des incendies. “Nous étions sur la plage. Nous avons vu un nuage de fumée noire, comme s’il était dans le camping. En remontant, nous avons vu que tout se passait dans la forêt derrière. On nous a dit que c’était à environ deux kilomètres.”

La journée se termine, les Canadairs survolent le camping, effectuant une quinzaine de rotations, et la fumée semble se dissiper. Le personnel du camping rassure tout le monde. “Ils nous ont dit : ‘C’est bon, le feu semble sous contrôle, continuez à prendre l’apéro tranquillement’.”

La panique à 3h30

C’est en pleine nuit que tout bascule. À 3 h 30, le mercredi matin, la panique s’installe. Tout le monde est réveillé et le personnel passe dans les allées pour évacuer les vacanciers.

“Ils nous ont dit de prendre l’essentiel et de partir. L’odeur de brûlé était vraiment présente. Tout le monde est parti très rapidement sans prendre toutes ses affaires. Nous nous attendions à voir les flammes à la sortie du camping.”

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La vue de l’incendie depuis la plage.

La veille, en apercevant la fumée, leurs deux filles avaient déjà préparé leurs bagages et ne voulaient pas aller à la plage sans leurs affaires. Mais le couple n’avait rien prévu. “Nous avons attrapé le sac à main, l’ordinateur, deux t-shirts et nous sommes partis rapidement en pensant que nous allions revenir.”

Direction le Parc des expositions de La Teste-de-Buch, où la famille, faisant partie des premiers touristes évacués, a été bien accueillie. “On nous a donné de l’eau. Les bénévoles de la ville étaient formidables, bien organisés et bienveillants.”

Un logement grâce à des amis

Tous les campings ont ensuite été évacués les uns après les autres. On leur explique d’abord que c’est à cause de la fumée, ce qui les rassure. Mais au fil des heures, les informations indiquent que l’incendie prend de l’ampleur. “On nous a conseillé de visiter la région, d’aller à Arcachon et de revenir au Parc des expositions le soir pour savoir si nous pouvions réintégrer nos campings.”

La famille Boitel passe une partie de l’été en Gironde depuis sept ans.

À midi, Le Petit Nice les appelle pour leur proposer de se rendre sur un autre site appartenant au groupe Capfun, plus au nord, à Andernos, afin qu’ils puissent profiter de la piscine. Les températures étant étouffantes, atteignant les 39 °C.

Le camping essaie de leur trouver une solution pour la nuit, mais tous les établissements sont complets et la priorité est donnée aux parents avec de très jeunes enfants. Finalement, la famille peut compter sur ses amis, qui connaissent quelqu’un en banlieue de Bordeaux. Ils sont donc logés pour la nuit.

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Le jeudi matin, les informations ne sont pas plus rassurantes.

“On a vu sur Internet que la préfète de Gironde avait déclaré que les campings ne pourraient pas être réintégrés avant lundi.”

Virginie, Jean-Louis et leurs filles décident donc de partir vers la Bretagne, chez leurs amis, sans passer prendre les quelques affaires qui leur restaient au camping : un vélo électrique, un paddle, des planches à roulettes, des draps de plage et une trousse de toilette.

“Les animaux commençaient à fuir”

Finalement, le camping n’a pas survécu aux flammes. “Lorsqu’on nous l’a annoncé, toute la famille est restée silencieuse, extrêmement triste. Nous avions tous l’impression que c’était fini, que nous n’aurions plus jamais l’occasion d’y retourner, de revoir ce magnifique endroit. Et puis, nous pensions aux gens de là-bas, à la propriétaire ainsi qu’aux animateurs que nous retrouvons chaque année, car ils sont du coin. C’est un peu leur vie qui part en fumée…”

La famille rencontre quelques “tracas administratifs” pour se faire indemniser des biens perdus, mais cela n’a rien à voir avec ce que les propriétaires d’établissements de Gironde ont perdu. “C’est terrible aussi pour la nature”, se désole Virginie Boitel, qui se souvient avoir parlé à un campeur lors de son passage au Parc des expositions.

“Il y avait un sanglier qui tournait autour de sa tente dans la nuit. Il essayait de le faire partir et ne comprenait pas pourquoi il était arrivé dans le camping. En fait, les animaux commençaient à fuir le feu.”

Même si cette famille a vécu un événement marquant, Virginie et Jean-Louis Boitel assurent qu’ils retourneront en Gironde. “Nous avons hâte qu’ils parviennent à tout reconstruire. Nous voulons les soutenir dans cette épreuve.”

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