Dans sa quête pour réduire son empreinte carbone, Eric a entièrement repensé sa mobilité et sa consommation énergétique.
Une Volkswagen ID.3 en premier lieu
Basé à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, Eric est un grand voyageur : “Avec mes deux voitures, je parcours entre 35 000 et 45 000 kilomètres par an”. Et sont-elles toutes deux électriques ? “Oui, ce sont toutes les deux des Tesla Model 3 propulsion. La blanche pour mes déplacements professionnels, et la grise pour ma vie personnelle. Ce n’est pas que je sois un fan de la marque, mais plutôt que je suis très attaché à l’efficacité. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi le modèle avec une petite batterie et deux roues motrices”.
Pourtant, Eric a été pendant longtemps un client fidèle de Volkswagen : “J’ai eu des Golf, Scirocco, Tiguan, T-Cross, etc. Ma première voiture électrique a logiquement été une Volkswagen ID.3, pour mes besoins professionnels. Je l’ai commandée dès sa sortie. J’ai parcouru 56 000 km avec, mais je n’ai eu que des problèmes avec cette voiture. C’était vraiment catastrophique. C’est dommage, sinon c’était un modèle sympa”.
Sa déception a été telle qu’il a rendu le véhicule en location longue durée de manière anticipée : “Il y avait des problèmes d’affichage, de propulsion, etc. Elle a même été immobilisée pendant 3 mois chez Volkswagen. Au bout d’un an et demi, elle avait perdu 100 km d’autonomie. Quand elle est revenue du centre spécialisé en batteries, la situation ne s’est pas améliorée”.
Guidé par l’efficacité
Pour remplacer l’ID.3, la Tesla Model 3 s’est imposée : “J’ai bien sûr essayé d’autres voitures, comme la Kia EV6 ou la Hyundai Ioniq 5, mais elles consommaient trop. La berline américaine est remarquable à cet égard. Là où je consommais 22-23 kWh/100 km l’été sur autoroute avec l’ID.3, je consomme seulement 15-16 kWh avec la Model 3. Sur route, ma consommation est entre 11 et 13 kWh/100 km, contre 15-16 avec la compacte allemande”.
Cela se traduit par une consommation moyenne très faible : “C’est simple, en tenant compte de la ville, de la route et de l’autoroute, ma consommation n’est que de 13 kWh/100 km. Et pourtant je suis au pied des Pyrénées. J’ai commandé cette voiture début 2022, profitant d’une première baisse significative. J’ai dû attendre 6 mois pour l’obtenir”.
Passer à l’électrique pour son usage professionnel a conduit Eric à également adopter cette technologie pour ses besoins personnels : “J’ai pu l’obtenir après les différentes baisses de prix. J’ai même bénéficié de 5 000 km gratuits aux superchargeurs. Dans les deux cas, j’ai eu la chance d’obtenir les deux Model 3 avec la batterie LFP [NDLR : Lithium fer phosphate] 60 kWh aux meilleurs prix”.
Les avantages de la recharge
Désormais, Eric n’a plus peur de faire de longs trajets en voiture électrique : “Avant, avec l’ID.3, entre les problèmes et le réseau de recharge qui n’était pas aussi développé en France qu’aujourd’hui, j’étais très inquiet lorsque je devais me déplacer loin. Ce n’est plus le cas maintenant. Il y a bien sûr la sécurité des superchargeurs Tesla, mais les autres réseaux se sont également bien développés”.
Il a également observé une grande différence de vitesse de recharge entre les deux voitures électriques : “Au mieux, j’ai vu la recharge atteindre 77 kW avec la Volkswagen ID.3. La Tesla Model 3 atteint régulièrement les 170 kW. Avec la compacte allemande, je pouvais prendre tranquillement un repas au MacDo et visiter quelques boutiques ensuite. Ce n’est plus possible avec la berline américaine : la batterie se charge entièrement avant la fin du repas”.
Pour lui, les voitures diesel ou essence, c’est terminé : “Certains automobilistes veulent encore s’y accrocher en raison de quelques longs trajets par an. Mais est-ce raisonnable de payer plusieurs milliers d’euros de carburant pour quelques déplacements importants ?”.
La révolution de septembre 2022
La motivation d’Eric est très claire lorsqu’il s’agit de passer à l’électrique : “Nous avons épuisé toutes nos bêtises en matière d’environnement, avec 50 ans d’immobilisme. Il est maintenant temps de prendre nos responsabilités. Si nous ne faisons rien, il ne sert à rien de se plaindre par la suite. C’est pourquoi ma démarche ne se limite pas aux voitures électriques. Elle comprend également des choix énergétiques chez moi”.
Aujourd’hui, le toit de sa maison est recouvert de panneaux solaires : “J’ai 16 panneaux solaires d’une capacité de crête de 6 kW. Cela représente une surface d’environ 30 m². Cependant, je ne revends pas ma production à EDF. J’ai une unité de stockage de 15 kWh composée de batteries LFP”.
Une rencontre avec un installateur a été décisive : “Il ne s’agit pas d’un vendeur ou d’un démarcheur, mais d’un véritable artisan passionné. Il m’a très bien expliqué ce que je ne comprenais pas jusque-là. C’est lui qui m’a présenté cette solution qui me permet de consommer ma production de manière autonome”.
L’installation en détail
Tous les systèmes ont été revus chez Eric : “J’ai retiré la chaudière à gaz. Après 22 ans, elle était en fin de vie. À sa place, j’ai une pompe à chaleur air-eau de 12 kVA qui assure le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Le système électrique comprend 2 onduleurs hybrides de 10 kVA chacun. Ce sont eux qui me permettent de ne pas injecter ma production sur le réseau. Je peux délivrer jusqu’à 180 A en cas de besoin”.
Le fonctionnement de l’ensemble peut être illustré simplement : “Si je n’ai pas suffisamment de luminosité chez moi, ce sont les batteries qui fournissent l’éclairage. Après une nuit avec la climatisation en marche, il me reste encore 35% des 15 kWh de stockage. La production des panneaux solaires compense. Avec seulement un faible rayon de soleil, j’ai déjà une puissance de 2 500 W. L’excédent recharge les batteries”.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : “J’ai une grande maison de 200 m² avec une piscine et un spa, et les 2 Model 3 à recharger. Ma dernière facture EDF sur 2 mois s’élève à 76 euros TTC, dont 36 ou 37 euros au titre de mon abonnement 12 kVA”.
Objectif : économiser 2 000 euros par an
Au bout d’un an avec son installation, Eric peut déjà chiffrer les économies réalisées : “En un an, j’aurai déjà économisé 1 300 euros de gaz et 500 euros d’électricité. Soit environ 1 800 euros d’économies. Mon objectif est d’atteindre les 2 000 euros. Cette performance repose également sur le passage au tarif Tempo d’EDF, recommandé par mon installateur”.
Est-ce adapté d’utiliser le tarif Tempo avec un chauffage électrique ? “Oui, dans mon cas, c’est parfaitement adapté. En hiver, je chauffe presque exclusivement la nuit, en utilisant principalement l’énergie stockée dans les batteries. Je profite de l’inertie thermique pendant la journée et je mets un pull le soir. De plus, une climatisation réversible est beaucoup moins gourmande en énergie. Les jours rouges du tarif Tempo ne s’appliquent pas les jours fériés ni les week-ends. Les 22 jours concernés, la gestion de l’énergie est un peu plus particulière à la maison”.
Et pour la recharge des Tesla ? “Si c’est pendant la journée, une grande partie de l’électricité provient potentiellement du solaire. Si c’est pendant la nuit, avec le tarif bleu Tempo pendant les heures creuses, un plein de 60 kWh me coûterait environ 6 euros”.
Une installation complète pour 19 000 euros
Eric est vraiment satisfait de son installation : “J’ai reçu des devis pour des systèmes d’injection d’électricité et des batteries d’une capacité de seulement 5 kWh pour un montant de 30 000 à 32 000 euros. J’ai payé seulement 19 000 euros pour la mienne”.
Le fonctionnement de cet ensemble serait-il meilleur si les Tesla Model 3 étaient dotées de fonctionnalités V2H ou V2L ? “Oui, ce serait très intéressant. Cela me permettrait d’utiliser l’une des voitures comme source d’énergie. Je pourrais même envisager d’être totalement autonome en termes d’électricité. Les jours d’hiver les plus froids, je ne conduirais qu’avec une seule voiture. Si l’on veut aller plus loin dans la décarbonation, on peut aller très loin”.
Eric avance sereinement : “Je sais bien que tout le matériel de l’installation et les deux Model 3 ont généré du CO2 lors de leur production. C’est par la suite, au fil du temps, que l’on y gagne. Je considère avoir apporté ma contribution à mon niveau pour améliorer la situation de la planète, en pensant à nos enfants dans leur ensemble”.
Un grand merci à Eric pour sa réactivité, son accueil téléphonique et son témoignage très intéressant.