Témoignages. “J’ai décidé de faire un bébé toute seule”

Témoignages. “J’ai décidé de faire un bébé toute seule”

Célibataires, elles ont choisi de se lancer seules dans le rôle de maman. Un parcours désormais accessible grâce à une loi qui élargit la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Elles témoignent.

Maternité : quand le désir d’enfant est plus fort que tout

Si auparavant le modèle familial se limitait uniquement à un papa et une maman, il n’est plus rare aujourd’hui de rencontrer des familles monoparentales. À défaut d’avoir trouvé le prince charmant ou le papa idéal, des femmes décident de se lancer seules vers le chemin de la maternité pour créer seules leur famille.

Et depuis septembre 2021, faire un bébé toute seule est dorénavant légal et encadré. La loi bioéthique élargit la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. À 37 ans, Floriane a décidé de se lancer.

“À force de vouloir attendre la bonne personne, l’horloge biologique qui tourne… Je ne voulais plus attendre. Je me suis dit que j’étais capable de me lancer seule.”

C’est le service d’aide médicale à la procréation du CHU de Rouen (CECOS) qui l’accompagne dans sa démarche. Prises de sang, tests génétiques, suivi psychologique… c’est le début d’un long parcours parfois semé d’embûches. “On m’avait annoncé un an d’attente à partir du premier rendez-vous, mais malheureusement, il va falloir attendre encore un peu”, nous explique Floriane.

Le jour de notre rencontre, Floriane apprend une mauvaise nouvelle : elle n’a pas assez d’ovules, ses chances de tomber enceintes sont trop faibles.

“En plus du don de spermatozoïdes, il me faudrait aussi un don d’ovocytes pour que je puisse tomber enceinte. Je n’ai pas assez d’ovules, mais mon utérus est sain.”

Un coup dur pour Floriane qui rêve de devenir maman. Mais elle garde espoir :

“Un enfant, ce n’est pas que de l’ADN, c’est aussi de l’amour. Je l’aurais porté dans mon ventre. Il faut s’accrocher !”

Élodie, 31 ans, maman solo

Mais avant la loi bioéthique, de nombreuses femmes se sont lancées seules dans ce parcours, coûte que coûte. La solution la plus courante était de se rendre à l’étranger (en Espagne ou en Belgique par exemple) dans un pays où la PMA pour les femmes seules était autorisée. Un choix souvent coûteux.

Autre solution : le don de sperme via des sites internet qui mettent en relation les futures mamans célibataires avec des hommes. C’est pour cette solution qu’a opté Élodie, 31 ans, aujourd’hui maman solo du petit Hugo.

“Mes relations n’ont jamais vraiment fonctionné et j’ai toujours su que je voulais être maman avant 30 ans.”

Élodie se lance alors dans la recherche d’un donneur. Sur un site internet spécialisé dans le don de sperme gratuit (dont nous ne communiquerons pas le nom), elle trouve des profils dans la région. “Il y a trois méthodes proposées pour tomber enceinte : soit l’insémination artificielle à l’aide d’une seringue, soit la méthode semi-naturelle où le donneur va venir chez vous, se donner du plaisir seul dans une pièce et introduire son sperme au dernier moment. Et enfin, il y a la méthode naturelle où on a un rapport avec l’homme. J’ai choisi la méthode naturelle”, nous explique la jeune femme.

“Il faut vraiment le vouloir ! C’est comme si on avait un rapport avec un inconnu…”

Après plus d’un an d’essais, rythmés par des dépistages de maladies sexuellement transmissibles et des tests d’ovulation, Élodie finit par tomber enceinte. “On n’y croit pas au début ! Quand il est né, je l’ai tout de suite trouvé très beau. Depuis tout se passe bien. J’apprends à le connaître tous les jours et j’apprends à être maman tous les jours également.”

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Depuis, Élodie assume seule son rôle de maman. Le petit Hugo grandira sans père, mais connaîtra tout de même son histoire. “Je lui expliquerai que pour l’avoir un gentil monsieur a bien voulu donner une petite graine à maman. S’il a des questions, je lui répondrai.”

“Le donneur a accepté de le rencontrer au moins une fois”

Le quotidien, parfois fatiguant, nécessite un minimum d’organisation. “Je me lève à 3h50, je dépose Hugo chez la nounou à 5h30. Je travaille jusqu’à 14h, je le récupère et on passe l’après-midi ensemble. C’est parfois fatiguant, car il ne fait pas beaucoup de siestes. Mais ça vaut le coup. Il faut aller au bout de ses rêves. Même si le chemin est long, difficile, il faut persévérer !”, conclut Élodie.

Le CHU de Rouen appelle aux dons d’ovocytes et de spermatozoïdes

La loi sur la PMA pour toutes était très attendue. Résultat, depuis la parution des décrets en septembre 2021 de loi bioéthique, les demandes ont explosé au service du laboratoire de biologie de la reproduction CECOS du CHU de Rouen. “C’est un tsunami à Rouen comme partout en France, avec des demandes importantes. Notre activité a été multipliée par 9 en un an, il faut essayer de s’adapter“, explique Nathalie Rives, responsable du service CECOS au CHU de Rouen.

En un an, 900 demandes de recours à une PMA avec tiers donneur (ovocytes, spermatozoïdes, accueil d’embryons et double don) ont été enregistrées, pour 90 à 100 demandes annuelles avant les changements de la loi. “Les délais risquent de s’allonger si nous n’avons pas assez de donneurs. Il nous faut plus de donneurs et de donneuses dans les prochains mois.”

Congeler ses ovocytes, mode d’emploi

Depuis plus d’un an, les Françaises peuvent congeler leurs ovocytes ou ovules, sans raison médicale, pour essayer de mener ultérieurement une grossesse. C’est grâce à la loi bioéthique du 2 août 2021. Elle permet notamment d’ouvrir la Procréation Médicalement Assistée pour les couples de femmes et les femmes seules.

Congeler ses ovules permet potentiellement de préserver la fertilité d’une femme et de suspendre pour quelque temps le tic-tac de son horloge biologique. Une méthode accessible aux femmes de 29 à 37 ans, qui peuvent les utiliser jusqu’à leur 45e anniversaire. Il est toutefois conseillé de le faire avant 35 ans, car la réserve ovarienne et la qualité de l’ovocyte diminuent avec l’âge.

Mais congeler ses ovocytes n’a rien d’anodin : Injections d’hormones, prises de sang, échographies… tout un tas d’examens doivent être réalisés avant le jour J : celui du prélèvement des ovules au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale avant la congélation de ceux-ci.

Mais la congélation d’ovocytes ne garantit pas à 100% une fertilité ultérieure. Selon l’Agence de la biomédecine, les chances d’accoucher pour les femmes ayant subi une ponction d’ovocytes sont de :

  • 27 % pour les femmes en dessous de 25 ans ;
  • 20 % entre 35 et 37 ans ;
  • 14,4 % entre 38 et 39 ans ;
  • 7,4 % entre 40 et 42 ans.
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Le dispositif est entièrement remboursé par la sécurité sociale. Seuls les frais de conservation en cuve seront facturés : environ 45 euros par an.

Célibataires, elles ont choisi de se lancer seules dans le rôle de maman. Un parcours désormais accessible grâce à une loi qui élargit la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Elles témoignent.

Maternité : quand le désir d’enfant est plus fort que tout

Si auparavant le modèle familial se limitait uniquement à un papa et une maman, il n’est plus rare aujourd’hui de rencontrer des familles monoparentales. À défaut d’avoir trouvé le prince charmant ou le papa idéal, des femmes décident de se lancer seules vers le chemin de la maternité pour créer seules leur famille.

Et depuis septembre 2021, faire un bébé toute seule est dorénavant légal et encadré. La loi bioéthique élargit la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. À 37 ans, Floriane a décidé de se lancer.

“À force de vouloir attendre la bonne personne, l’horloge biologique qui tourne… Je ne voulais plus attendre. Je me suis dit que j’étais capable de me lancer seule.”

C’est le service d’aide médicale à la procréation du CHU de Rouen (CECOS) qui l’accompagne dans sa démarche. Prises de sang, tests génétiques, suivi psychologique… c’est le début d’un long parcours parfois semé d’embûches. “On m’avait annoncé un an d’attente à partir du premier rendez-vous, mais malheureusement, il va falloir attendre encore un peu”, nous explique Floriane.

Le jour de notre rencontre, Floriane apprend une mauvaise nouvelle : elle n’a pas assez d’ovules, ses chances de tomber enceintes sont trop faibles.

“En plus du don de spermatozoïdes, il me faudrait aussi un don d’ovocytes pour que je puisse tomber enceinte. Je n’ai pas assez d’ovules, mais mon utérus est sain.”

Un coup dur pour Floriane qui rêve de devenir maman. Mais elle garde espoir :

“Un enfant, ce n’est pas que de l’ADN, c’est aussi de l’amour. Je l’aurais porté dans mon ventre. Il faut s’accrocher !”

Élodie, 31 ans, maman solo

Mais avant la loi bioéthique, de nombreuses femmes se sont lancées seules dans ce parcours, coûte que coûte. La solution la plus courante était de se rendre à l’étranger (en Espagne ou en Belgique par exemple) dans un pays où la PMA pour les femmes seules était autorisée. Un choix souvent coûteux.

Autre solution : le don de sperme via des sites internet qui mettent en relation les futures mamans célibataires avec des hommes. C’est pour cette solution qu’a opté Élodie, 31 ans, aujourd’hui maman solo du petit Hugo.

“Mes relations n’ont jamais vraiment fonctionné et j’ai toujours su que je voulais être maman avant 30 ans.”

Élodie se lance alors dans la recherche d’un donneur. Sur un site internet spécialisé dans le don de sperme gratuit (dont nous ne communiquerons pas le nom), elle trouve des profils dans la région. “Il y a trois méthodes proposées pour tomber enceinte : soit l’insémination artificielle à l’aide d’une seringue, soit la méthode semi-naturelle où le donneur va venir chez vous, se donner du plaisir seul dans une pièce et introduire son sperme au dernier moment. Et enfin, il y a la méthode naturelle où on a un rapport avec l’homme. J’ai choisi la méthode naturelle”, nous explique la jeune femme.

“Il faut vraiment le vouloir ! C’est comme si on avait un rapport avec un inconnu…”

Après plus d’un an d’essais, rythmés par des dépistages de maladies sexuellement transmissibles et des tests d’ovulation, Élodie finit par tomber enceinte. “On n’y croit pas au début ! Quand il est né, je l’ai tout de suite trouvé très beau. Depuis tout se passe bien. J’apprends à le connaître tous les jours et j’apprends à être maman tous les jours également.”

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Depuis, Élodie assume seule son rôle de maman. Le petit Hugo grandira sans père, mais connaîtra tout de même son histoire. “Je lui expliquerai que pour l’avoir un gentil monsieur a bien voulu donner une petite graine à maman. S’il a des questions, je lui répondrai.”

“Le donneur a accepté de le rencontrer au moins une fois”

Le quotidien, parfois fatiguant, nécessite un minimum d’organisation. “Je me lève à 3h50, je dépose Hugo chez la nounou à 5h30. Je travaille jusqu’à 14h, je le récupère et on passe l’après-midi ensemble. C’est parfois fatiguant, car il ne fait pas beaucoup de siestes. Mais ça vaut le coup. Il faut aller au bout de ses rêves. Même si le chemin est long, difficile, il faut persévérer !”, conclut Élodie.

Le CHU de Rouen appelle aux dons d’ovocytes et de spermatozoïdes

La loi sur la PMA pour toutes était très attendue. Résultat, depuis la parution des décrets en septembre 2021 de loi bioéthique, les demandes ont explosé au service du laboratoire de biologie de la reproduction CECOS du CHU de Rouen. “C’est un tsunami à Rouen comme partout en France, avec des demandes importantes. Notre activité a été multipliée par 9 en un an, il faut essayer de s’adapter“, explique Nathalie Rives, responsable du service CECOS au CHU de Rouen.

En un an, 900 demandes de recours à une PMA avec tiers donneur (ovocytes, spermatozoïdes, accueil d’embryons et double don) ont été enregistrées, pour 90 à 100 demandes annuelles avant les changements de la loi. “Les délais risquent de s’allonger si nous n’avons pas assez de donneurs. Il nous faut plus de donneurs et de donneuses dans les prochains mois.”

Congeler ses ovocytes, mode d’emploi

Depuis plus d’un an, les Françaises peuvent congeler leurs ovocytes ou ovules, sans raison médicale, pour essayer de mener ultérieurement une grossesse. C’est grâce à la loi bioéthique du 2 août 2021. Elle permet notamment d’ouvrir la Procréation Médicalement Assistée pour les couples de femmes et les femmes seules.

Congeler ses ovules permet potentiellement de préserver la fertilité d’une femme et de suspendre pour quelque temps le tic-tac de son horloge biologique. Une méthode accessible aux femmes de 29 à 37 ans, qui peuvent les utiliser jusqu’à leur 45e anniversaire. Il est toutefois conseillé de le faire avant 35 ans, car la réserve ovarienne et la qualité de l’ovocyte diminuent avec l’âge.

Mais congeler ses ovocytes n’a rien d’anodin : Injections d’hormones, prises de sang, échographies… tout un tas d’examens doivent être réalisés avant le jour J : celui du prélèvement des ovules au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale avant la congélation de ceux-ci.

Mais la congélation d’ovocytes ne garantit pas à 100% une fertilité ultérieure. Selon l’Agence de la biomédecine, les chances d’accoucher pour les femmes ayant subi une ponction d’ovocytes sont de :

  • 27 % pour les femmes en dessous de 25 ans ;
  • 20 % entre 35 et 37 ans ;
  • 14,4 % entre 38 et 39 ans ;
  • 7,4 % entre 40 et 42 ans.

Le dispositif est entièrement remboursé par la sécurité sociale. Seuls les frais de conservation en cuve seront facturés : environ 45 euros par an.