Le groupe PSA annonce une offensive en matière d’électrification avec une ambition claire : à partir de 2019, tous les nouveaux modèles de voitures seront disponibles en version électrique ou hybride. D’ici 2021, 15 nouvelles voitures seront lancées, dont 7 entièrement électriques.
En 2019, Alexandre Guignard, responsable de l’unité d’affaires “Véhicules à Faibles Émissions” de PSA, a déclaré lors d’un événement organisé avec la presse à Sochaux que “100% des nouveaux modèles mis sur le marché auront une version électrique disponible, soit hybride rechargeable, soit électrique”. Il a également ajouté que d’ici 2025, toutes les voitures PSA en circulation auront une offre électrifiée.
Selon le représentant du groupe, “le marché des voitures électriques sera multiplié par dix en Europe d’ici 2025”. Cette transformation des technologies dans le secteur de l’automobile est donc considérée comme extrêmement rapide et profonde.
Deux plateformes pour conquérir le marché
Bien que PSA n’ait pas été parmi les pionniers de la mobilité électrique, en se contentant jusqu’à présent de partenariats pour développer son offre électrique, le constructeur prévoit de rattraper rapidement son retard. Deux plateformes sont au cœur de cette stratégie. La plateforme eCMP, développée en partenariat avec Dongfeng, est dédiée aux véhicules des segments B et C et possède une batterie de 50 kWh. La plateforme EMP2, disponible avec un ou deux moteurs électriques, est réservée aux véhicules des segments C et D, c’est-à-dire les berlines et les SUV.
Ces plateformes, révélées il y a déjà deux ans, sont dérivées des plateformes thermiques existantes, ce qui offre un avantage industriel important pour le groupe PSA. Cela signifie qu’ils peuvent assembler facilement des véhicules thermiques, électriques ou hybrides rechargeables sur une seule et même ligne de production, s’adaptant ainsi facilement aux évolutions du marché sans prendre le risque de développer des lignes de production spécifiquement dédiées à l’électrique.
Cette flexibilité industrielle pourrait même permettre à PSA de surpasser Renault, dont la plateforme électrique commune, annoncée avec Nissan et Mitsubishi, tarde toujours à se concrétiser.
DS en fer de lance
Ce sont les marques du groupe PSA qui suivent ensuite DS dans cette nouvelle aventure électrique. La marque premium prévoit de lancer ses deux premiers modèles électriques en 2019. La DS 3 Crossback e-Tense sera assemblée à Poissy et devrait arriver dans le courant du second semestre, tandis que la DS 7 Crossback e-Tense, assemblée à Mulhouse, sera lancée en fin d’année.
Les autres marques du groupe suivront ensuite. Six autres modèles électriques sont prévus, dont l’Opel e-Corsa, la Peugeot e-208 et probablement la Citroën C3 électrique. En ce qui concerne les hybrides rechargeables, la Peugeot 508 et la 3008, l’Opel Grandland X, la Citroën C5 Aircross et deux autres modèles dont l’identité est encore inconnue seront proposés.
L’importance de la recharge
Alors que PSA se prépare à inonder le marché avec des voitures électriques et hybrides rechargeables, Alexandre Guignard souligne plusieurs enjeux pour l’industrie. Il regrette l’absence d’aides publiques pour les véhicules hybrides rechargeables et encourage les autorités publiques à réfléchir également à la mise en place d’incitations pour les hybrides rechargeables. Il insiste également sur l’importance du déploiement des infrastructures de recharge.
Il est nécessaire que la recharge publique se multiplie pour accompagner la croissance du marché. L’objectif est d’avoir 100 000 bornes de recharge en France d’ici 2022 et un million en Europe d’ici 2025. Ce défi relève aujourd’hui des autorités. “Si chacun fait sa part du travail collectivement, je pense qu’il y a un bel avenir pour cette transition vers la mobilité électrique”, conclut-il.