TOUT COMPRENDRE – Les effets et les dangers du GHB, également connu sous le nom de “drogue du violeur”

TOUT COMPRENDRE – Les effets et les dangers du GHB, également connu sous le nom de “drogue du violeur”

À Grenoble, une enquête a été ouverte la semaine dernière après que la direction de l’École de Management a signalé une possible circulation de GHB, surnommé “la drogue du violeur”, lors de soirées étudiantes. Un étudiant a découvert qu’il avait involontairement ingéré cette substance, et d’autres ont signalé des pertes de mémoire, un effet caractéristique de cette drogue.

Inodore et incolore, le GHB est une drogue qui agit rapidement et dont les effets peuvent durer plusieurs heures. Bien qu’il soit utilisé à des fins médicales, il est principalement connu pour être détourné en tant que stupéfiant, son usage récréatif étant illégal en France.

Qu’est-ce que le GHB?

Le GHB, contraction de la gamma-hydroxybutyrate ou Gamma OH, est une molécule anesthésique utilisée à des fins médicales. Elle a un double effet : euphorisant dans un premier temps, puis sédatif. Elle est généralement vendue sous forme de poudre soluble ou de liquide et doit être ingérée.

Selon une étude de l’Inserm, le GHB a été synthétisé dans les années 1960 dans un but médical, pour obtenir une substance qui pénètre rapidement et facilement dans le cerveau. Cependant, il est surtout connu pour sa consommation illégale et les intoxications qu’il peut causer. Dans les années 1980, il est devenu populaire auprès des body builders californiens.

Le GHB est utilisé en médecine pour traiter la narcolepsie (un trouble du sommeil chronique) et comme anesthésiant préopératoire, mais depuis une vingtaine d’années, il est également utilisé de manière détournée à des fins non médicales, selon le site du ministère de l’Éducation nationale Jeunes.gouv.

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En réalité, lorsque l’on parle de GHB, on peut aussi parler de GBL, qui est un solvant se transformant en GHB dans le corps. Le GBL est un liquide toxique utilisé à des fins industrielles, très acide, qui peut être utilisé seul ou mélangé à d’autres produits chimiques tels que des solvants et des décapants.

Quels sont les effets du GHB en tant que drogue?

Bien que le GHB soit souvent associé aux personnes victimes d’une prise à leur insu, comme dans le cas de l’affaire de Grenoble, cette drogue est également consommée volontairement dans un contexte festif, en raison de ses effets euphorisants et désinhibants.

Comme toute drogue, ses effets varient en fonction de la quantité prise, de l’état de la personne et de ce qu’elle a pu consommer auparavant. Selon Drogues.gouv, les effets se manifestent rapidement (environ 10 à 15 minutes) et durent entre 1h30 et 2 heures. AIDES mentionne des effets pouvant durer jusqu’à quatre heures et souligne que le GBL, étant plus acide, doit être dilué deux fois plus que le GHB pour éviter les surdosages.

L’utilisation du GHB peut entraîner des vertiges, des nausées, des contractions musculaires ou des hallucinations, selon Drogues.gouv. En ce qui concerne le GBL, des doses plus élevées entraînent une sédation et une amnésie. Même une dose infime peut avoir des effets, et les risques de surdosage sont donc facilement atteints, pouvant entraîner des malaises, un coma, une dépression respiratoire, voire la mort.

Quels sont les dangers?

Comme mentionné précédemment, la prise de GHB entraîne une forme de perte de conscience, ce qui permet à une personne de profiter de vous, par exemple sexuellement, sans votre consentement. C’est pourquoi le GHB est surnommé la “drogue du viol”.

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En outre, comme tout produit illégal, la composition de cette drogue n’est pas contrôlée, ce qui signifie que son contenu peut être coupé avec d’autres produits potentiellement toxiques.

Comment repérer cette drogue?

Même si AIDES note que le GHB peut avoir un goût amer, il est difficile de le détecter immédiatement lorsqu’il est mélangé à d’autres liquides. De plus, il est également difficile de le détecter dans le corps humain après sa consommation.

L’addictologue souligne également que des pertes de mémoire inhabituelles ou particulièrement prononcées peuvent être le signe d’une prise de GHB.

Par ailleurs, l’avocate rappelle que bien que cette drogue soit associée aux fêtes et aux boîtes de nuit, elle peut également être administrée dans d’autres contextes, tels que dans un cadre familial. La soumission chimique peut prendre différentes formes, par exemple une mère donnant des médicaments à ses enfants pour les faire dormir ou un mari droguant sa femme pour pouvoir sortir avec ses amis. Elle souligne que si la victime type est généralement une femme, les hommes peuvent également être visés.

Quels gestes adopter?

Pour les personnes qui prennent volontairement cette drogue, bien que sa consommation récréative soit totalement prohibée en France, AIDES propose des conseils pour éviter les surdosages et les éventuels drames.

Pour éviter d’être drogué à son insu lors d’une soirée, certaines associations étudiantes proposent un système de protection des verres sous la forme d’un capuchon à placer dessus afin de boucher l’ouverture. William Lowenstein recommande également de surveiller son verre et de ne pas sortir seul, mais avec des personnes de confiance qui pourraient intervenir en cas d’injection non désirée.

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