84 % de la population française souffre de douleurs en bas du dos, communément appelées lombalgies. Ces douleurs peuvent avoir différentes origines, ce qui détermine le traitement approprié. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la lombalgie.
Qu’est-ce que la lombalgie ?
La lombalgie est le terme médical utilisé pour désigner les douleurs au bas du dos. Elle est également connue sous d’autres noms, tels que “mal au dos”, “lumbago” ou “tour de reins”. Ces douleurs se caractérisent par une intense douleur située au niveau des vertèbres lombaires, pouvant aller jusqu’à rendre certains mouvements difficiles voire impossibles.
La colonne vertébrale, protagoniste de la lombalgie
La colonne vertébrale, aussi appelée rachis, se compose de quatre parties, du haut vers le bas du corps :
- Le rachis cervical : composé de 7 vertèbres, cette partie est en relation avec la tête et le rachis dorsal.
- Le rachis dorsal : constitué de 12 vertèbres, il représente la partie la plus longue de la colonne vertébrale. Il s’articule avec le rachis cervical, le rachis lombaire et latéralement avec les côtes.
- Le rachis lombaire : composé de 5 vertèbres, il est en relation avec le rachis dorsal et le sacrum.
- Le sacrum est constitué de 5 vertèbres soudées entre elles. Il est en relation avec le rachis lombaire et le coccyx, vers le bas.
Chaque partie de la colonne vertébrale est sujette à des douleurs spécifiques : cervicalgie, dorsalgie… et lombalgie. En plus des vertèbres, la colonne vertébrale est constituée de disques intervertébraux, de nerfs, de ligaments, de muscles et de vaisseaux sanguins.
Les facteurs de risques des douleurs au dos
Plusieurs causes peuvent expliquer l’apparition d’une lombalgie, qu’elle soit aiguë ou chronique :
- Dans la plupart des cas, la lombalgie est due à un problème mécanique affectant l’une des structures de la colonne vertébrale. Les douleurs se manifestent principalement lors de l’effort.
- Adopter une mauvaise position ou effectuer un “faux mouvement” peut également entraîner une lombalgie, surtout si la douleur survient pendant ou juste après l’effort.
- Un épisode de stress peut également être à l’origine de ces douleurs.
- Des facteurs psychosociaux tels que le manque de soutien, les difficultés professionnelles ou affectives, la négativité, etc., peuvent également contribuer à l’apparition de la lombalgie.
- La sédentarité et le repos prolongé affaiblissent les muscles du dos et ne les préparent pas à soutenir les pressions exercées sur la colonne vertébrale.
- L’âge est également un facteur de risque, les lombalgies étant plus fréquentes après 40 ans.
Différences entre lombalgie commune et lombalgie symptomatique
La lombalgie commune est le terme médical utilisé pour désigner les douleurs les plus fréquentes au bas du dos, qui peuvent être déclenchées par diverses causes. La principale cause de ces douleurs est généralement d’origine mécanique, d’où parfois l’appellation de “lombalgie mécanique”. Elle s’oppose à la lombalgie dite “symptomatique”, qui est liée à une maladie sous-jacente. Dans ce cas, la lombalgie est un symptôme de cette pathologie.
Les causes de la lombalgie symptomatique
Lorsque la lombalgie est symptomatique, elle est nécessairement liée à l’existence d’une pathologie.
La fracture vertébrale
Même sans traumatisme, une lombalgie peut survenir suite à la fracture d’une vertèbre. Cela est plus courant chez les personnes de plus de 60 ans. Des mouvements brusques, une quinte de toux ou même un éternuement peuvent provoquer cette fracture. Les douleurs sont intenses et surviennent particulièrement lors des changements de position. Pour diagnostiquer une fracture vertébrale, une radiographie est nécessaire. Ensuite, un dépistage de maladies osseuses telles que l’ostéoporose doit être effectué.
La spondylarthrite ankylosante
La spondylarthrite ankylosante (SPA) est une inflammation chronique des articulations qui affecte principalement la colonne vertébrale et le bassin. Cette pathologie se manifeste généralement entre 20 et 30 ans. Elle est fortement liée à des facteurs génétiques, notamment avec la présence du gène HLA B27 chez une grande partie des patients (80 à 90 % selon l’Assurance maladie). La spondylarthrite ankylosante se caractérise par des poussées douloureuses suivies de périodes d’accalmie. Ces crises laissent des cicatrices de tissu fibreux qui s’ossifient progressivement.
La tumeur osseuse
Relativement rare, la tumeur osseuse se divise en deux principaux types : l’ostéosarcome et le sarcome d’Ewing. Ces tumeurs touchent principalement les adolescents et les jeunes adultes. La douleur persistante, plus ou moins intense, est le principal symptôme de cette pathologie, avant l’apparition d’une grosseur significative. Lorsque le cancer se développe et produit des métastases, celles-ci peuvent se localiser principalement sur la colonne vertébrale, provoquant de fortes douleurs associées à des troubles neurologiques.
La spondylodiscite infectieuse
Moins courante, la spondylodiscite infectieuse est une inflammation d’une ou de plusieurs vertèbres et des disques intervertébraux qui leur sont reliés. Elle est généralement causée par une infection bactérienne par voie sanguine (à la suite d’une septicémie) et nécessite une prise en charge médicale d’urgence. Tous les rachis peuvent être touchés, mais le rachis lombaire est le plus souvent atteint. Les symptômes comprennent des douleurs irradiantes, une raideur du rachis ainsi qu’une fièvre accompagnée de frissons.
Comment soulager les douleurs au dos ?
Le traitement de la lombalgie dépend de son type : commune ou symptomatique. Dans le cas le plus courant, la prise de médicaments n’est pas toujours nécessaire.
L’importance de l’activité physique
En bougeant, les muscles sont étirés et renforcés, le dos reste en mouvement et a moins de chances de “se rouiller” ! Il est donc important de maintenir une activité physique régulière en mobilisant les articulations. En cas de douleurs au bas du dos, ce n’est pas le repos dont vous avez besoin, mais plutôt d’une activité physique régulière !
Si vous n’avez pas été physiquement actif depuis un certain temps, il est recommandé de reprendre progressivement une activité physique adaptée. Parlez-en avec votre médecin pour déterminer les mouvements les plus appropriés pour vous, si vous ne souhaitez pas pratiquer de sport. Marcher, faire du vélo, jardiner, bricoler… tout mouvement est bénéfique pour votre dos !
Les médicaments pour soulager la lombalgie
En cas de douleurs insupportables, votre médecin peut vous prescrire des anti-inflammatoires et/ou des antalgiques. L’objectif est de réduire ou d’éliminer la douleur, afin que vous puissiez pratiquer une activité physique régulière, qui reste le principal traitement contre la lombalgie. Si malgré le traitement médicamenteux, les douleurs persistent, parlez-en à votre médecin qui pourra ajuster le traitement en fonction de votre situation.
Traitement des lombalgies symptomatiques
Chaque pathologie pouvant provoquer une lombalgie a son propre traitement, qui varie en fonction du patient :
- En cas de fracture vertébrale “simple” (non due à l’ostéoporose, par exemple), le traitement consiste en la prescription d’anti-inflammatoires, d’antalgiques et de repos (bien qu’une activité légère soit nécessaire pour maintenir la tonicité musculaire). Une contention à l’aide d’un corset peut également être nécessaire, associée à des séances de rééducation. La chirurgie est recommandée si la fracture ne se stabilise pas malgré les traitements de première intention ou en cas de déformation importante de la colonne vertébrale liée à cette fracture.
- Le traitement de la spondylarthrite ankylosante comprend généralement des anti-inflammatoires (parfois le seul traitement selon les cas) et des antalgiques, afin de réduire l’inflammation, prévenir la raideur et les complications éventuelles. Dans certains cas, la prescription de corticoïdes peut être nécessaire lorsque l’inflammation est particulièrement douloureuse ou lorsque l’arrêt des anti-inflammatoires est nécessaire. Si la douleur persiste, d’autres traitements spécifiques à la forme de la maladie peuvent être envisagés. La kinésithérapie et les appareils orthopédiques peuvent également être nécessaires. La chirurgie est indiquée en cas d’atteinte importante d’une grande articulation. Elle consiste généralement en la mise en place d’une prothèse.
- Le traitement de la tumeur osseuse dépend du type, de la localisation, de l’étendue de la tumeur, ainsi que de l’âge et des antécédents de chaque patient. Comme pour tout cancer, le traitement est personnalisé. Selon le résultat de la biopsie, une chimiothérapie dite “néoadjuvante” peut être prescrite pour réduire les métastases et rendre possible une chirurgie conservatrice. Après cette intervention, de nouvelles séances de chimiothérapie sont administrées pour prévenir toute récidive éventuelle. La radiothérapie peut également être envisagée selon les cas.
- En cas de spondylodiscite infectieuse, il est essentiel de traiter l’inflammation rapidement. Il est recommandé de porter un corset pour soulager la douleur et éviter toute déformation, ainsi que de prendre des antibiotiques. Dans certains cas de compression vertébrale ou de présence d’un abcès, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, bien que cela reste exceptionnel.
5 conseils pour prévenir la lombalgie
Au quotidien, quelques gestes simples peuvent vous aider à prévenir l’apparition ou le retour de la lombalgie :
- Changez fréquemment de position. Lorsque vous vous levez, étirez-vous, marchez… Ces mouvements doivent être effectués autant que possible, sans forcer ni vous faire mal. Par exemple, si vous devez vous baisser pour ramasser un objet, accroupissez-vous face à lui et utilisez vos jambes pour vous relever, afin de maintenir votre colonne vertébrale droite.
- Répartissez les charges si vous devez porter des objets lourds, comme des sacs de courses par exemple.
- Adoptez une bonne posture au travail : gardez vos pieds bien à plat sur le sol ou sur un repose-pied, vos coudes à angle droit ou plus ouverts, vos avant-bras proches du corps et votre dos droit ou légèrement incliné en arrière, soutenu par le dossier de votre chaise.
- Choisissez une activité adaptée à vos capacités et à vos préférences, afin de la pratiquer régulièrement avec plaisir.
- N’hésitez pas à discuter avec votre médecin de sujets tels que l’adaptation de certains mouvements, le choix d’une activité physique, ou des conseils pour améliorer votre bien-être ou votre environnement de travail. Votre médecin est votre meilleur allié dans la prévention de la lombalgie.
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