La réputation de Toyota est mise à mal en Californie suite à son soutien ouvert à l’administration Trump dans sa tentative de geler les normes d’émissions de CO2. En réponse, le département des services généraux de l’État vient d’interdire à ses agences d’acquérir des modèles de ce constructeur, y compris ceux à motorisation hybride.
Soutien contesté aux normes d’émissions gelées
Autrefois en tête des fervents partisans de l’État lors de l’introduction de la loi “zéro émission” dans les années 1990, Toyota a perdu une partie de sa clientèle au profit de Tesla et de sa Model 3 électrique. Aujourd’hui, l’entreprise japonaise fait face à un appel au boycott en Californie.
C’est en affichant ouvertement son soutien à l’administration Trump, qui a gelé les normes d’émissions des véhicules particuliers et utilitaires légers jusqu’en 2026, que Toyota a contribué à cette situation. Ce faisant, la Californie est contrainte de renoncer à son droit de définir ses propres règles environnementales.
Si General Motors, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et d’autres constructeurs ont également soutenu cette décision, des entreprises telles que BMW, Ford, Honda et Volkswagen ont signé un accord avec la California Air Resources Board (CARB) afin de poursuivre leurs efforts en matière de réduction des émissions de CO2.
Les clients appellent au boycott
La position surprenante de Toyota, désormais engagé dans un plan ambitieux d’électrification, a déçu ses clients et les résidents californiens. Sur les réseaux sociaux, ces derniers appellent au boycott de la marque.
Le 15 novembre, le département local des services généraux a publié une note interdisant aux agences de l’État d’acquérir des voitures fonctionnant uniquement avec un moteur à combustion interne, à l’exception de certains véhicules de sécurité publique. Une deuxième politique, actuellement en cours de développement, demandera aux agences de l’État d’acheter des véhicules uniquement auprès de constructeurs soutenant le CARB et s’engageant à maintenir des objectifs de réduction des émissions rigoureux pour leurs flottes.
En d’autres termes, seuls les modèles à motorisations alternatives provenant de constructeurs soutenant la politique de l’État pourront être acquis par les services territoriaux. Cela exclut notamment les Chevrolet Bolt EV, Chrysler Pacifica PHEV et les Toyota Prius.
Ce sont des revers pour la marque aux trois ellipses, qui paie probablement ses investissements tardifs dans la mobilité électrique et craint de voir ses parts de marché reculer sous l’effet des nouvelles normes. Pourtant, en Europe, Toyota subventionne l’ONG Deutsche Umweltshilfe, qui poursuit en justice les grandes villes allemandes pour non-respect des réglementations sur la qualité de l’air.
Dans ce contexte, Toyota doit maintenant faire face aux conséquences de ses choix, en espérant pouvoir regagner la confiance des clients californiens et rétablir sa réputation en matière de véhicules hybrides.