Même si Toyota traverse des turbulences inédites, le groupe se porte bien avec d’excellents indicateurs commerciaux et financiers. Au cours de l’exercice 2022-2023, Toyota a enregistré un chiffre d’affaires de 263 milliards d’euros (+18,4%) et a vendu 10,6 millions de véhicules dans le monde (+1,7%), malgré un contexte économique difficile et les problèmes du secteur automobile tels que la pénurie de composants électroniques et l’augmentation des prix des matières premières. Ces résultats témoignent de l’agilité industrielle du groupe et de sa capacité à surmonter les obstacles importants.
Toyota veut contenir l’augmentation des prix de ses voitures
La marge opérationnelle de Toyota pour l’exercice 2022-2023 s’est élevée à 19 milliards d’euros, en baisse de 9%. Cette baisse s’explique par le contexte macro-économique difficile, tandis que l’augmentation du chiffre d’affaires est liée à la hausse des prix des voitures. Pour l’exercice 2023-2024, le groupe prévoit un chiffre d’affaires de 281 milliards d’euros (+7%) avec une hausse contenue des tarifs de ses voitures, ainsi qu’une marge opérationnelle de 22 milliards d’euros (+16%). Le volume des ventes mondiales devrait également augmenter de 9% pour atteindre 11,4 millions de véhicules.
Les voitures électriques sont destinées aux pays riches
Toyota mène un profond plan de transformation de ses organisations et opère un réajustement stratégique pour accélérer considérablement les programmes liés aux véhicules électriques à batteries. À l’échelle mondiale, le groupe continue de croire en une pluralité des voies technologiques, en incluant les motorisations à combustion interne hybridées. Selon Frank Marotte, les moteurs à combustion internes hybridés ont un avenir certain sur de nombreux marchés en Afrique, en Amérique du Sud et dans certaines régions d’Asie, tandis que les modèles électriques, qu’ils soient à batteries ou à hydrogène, seront privilégiés dans les pays riches.
Prolonger la vie des voitures thermiques avec l’hydrogène liquide et les e-fuels
Sur les marchés moins développés, Toyota mise sur la transformation des véhicules thermiques grâce à l’utilisation de l’hydrogène liquide et des e-fuels. Cette approche permet de prendre en compte le parc existant et de maîtriser les coûts, une option qui n’est pas disponible avec la mise à niveau (rétrofit) par exemple.
Toyota promet des autonomies supérieures à 1 000 km et des temps de charge rapides
Toyota prévoit trois cycles d’amélioration des batteries, avec notamment l’introduction de batteries solides à partir de 2028. Le groupe cherche à internaliser le savoir-faire des batteries tout en conservant certains partenaires extérieurs, notamment chinois. D’ici 2030, Toyota entend proposer des véhicules électriques à autonomie élevée au prix des hybrides actuels. Dans un premier temps, Toyota prévoit une autonomie de 1 000 km, une durée de charge de 20 minutes (de 10% à 80%) et un coût réduit de 20% par rapport à son SUV bZ4X. Par la suite, l’autonomie devrait atteindre 1 100 km, la durée de charge sera de 30 minutes et le coût sera réduit de 40% par rapport au bZ4X. Finalement, les batteries solides permettront une autonomie de 1 200 km, une durée de charge de 10 minutes (de 10% à 80%) et un coût encore réduit.
Toyota laisse les infrastructures de charge aux énergéticiens
Toyota prévoit de contrôler l’expertise dans la fabrication des batteries, mais ne compte pas investir directement dans les infrastructures de charge. Selon Frank Marotte, les énergéticiens sont mieux placés pour développer ces infrastructures et il est plus judicieux d’établir des partenariats avec eux. De plus, Toyota prévoit de développer des véhicules électriques sur des plateformes natives et adopte de nouvelles solutions industrielles sur le modèle de Tesla.
Enfin, Toyota confirme ses investissements dans l’hydrogène et prévoit de prolonger la durée de vie des véhicules thermiques grâce à l’hydrogène liquide. Le groupe prévoit également de commercialiser une nouvelle génération de la Mirai en 2026, avec une pile à combustible dont le coût aura été réduit de 50%. Toyota se positionne ainsi sur tous les aspects liés à l’hydrogène, du véhicule aux réservoirs, en passant par les piles à combustible et la production d’hydrogène vert.
Dans l’ensemble, Toyota affiche sa confiance dans l’avenir de la mobilité électrique, en investissant dans la production de batteries performantes et en développant de nouvelles technologies pour répondre aux besoins des consommateurs. Le groupe prévoit de baisser les prix des véhicules électriques pour les rendre plus accessibles, tout en explorant d’autres alternatives technologiques pour répondre aux besoins des marchés moins développés.