Travailler en tant que travailleur social indépendant : 4 conseils pour se lancer

Travailler en tant que travailleur social indépendant : 4 conseils pour se lancer

Après avoir passé plusieurs années en tant qu’éducateur spécialisé en libéral, Grégory Fidile est maintenant le directeur du réseau national Humacitia, une entreprise qui forme les travailleurs sociaux à l’entrepreneuriat social et propose un annuaire de professionnels indépendants certifiés. Dans cet article, il partage ses conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure palpitante.

Se former à la création d’entreprise

Bien que les travailleurs sociaux aient une connaissance approfondie de leur métier, ils ont souvent peu de connaissances en matière d’entrepreneuriat. Il est donc essentiel qu’ils se forment à la création et à la gestion d’entreprise.

La formation permet de construire solidement son projet et de se poser les bonnes questions : quels sont les besoins identifiés ? Comment y répondre ? Quels sont les services que je peux proposer en fonction de mon expérience et de mes compétences ? Où vais-je exercer (cabinet, domicile des familles) ? Quel modèle financier choisir en fonction de mon niveau de vie ? etc.

Choisir le statut juridique adapté à son projet

Il n’y a pas de forme juridique idéale, cela dépend entièrement du projet et de la situation personnelle de chacun (situation patrimoniale, matrimoniale, etc.). Le statut de micro-entrepreneur est souvent privilégié en raison de sa simplicité d’accès et de sa franchise de TVA. Cependant, il est important de prendre en compte les conséquences de ce choix : si l’activité se développe, elle pourra être assujettie à la TVA et il est possible que les clients ne soient pas prêts à accepter une augmentation de 20% des tarifs.

Le recours au CESU est déconseillé. Ce statut de salarié du particulier-employeur soulève en effet plusieurs questions éthiques et déontologiques : principalement parce que c’est au professionnel de prendre entièrement la responsabilité de la prestation et non à la famille. De plus, la relation employeur-employé ne semble pas adaptée à l’accompagnement éducatif ou social.

Fixer un tarif entre 30 € et 50 €

Chaque professionnel est libre de fixer ses tarifs, mais il est intéressant de se baser sur les retours d’expérience. Les travailleurs sociaux indépendants facturent rarement plus de 20 heures d’accompagnement par semaine, en raison du temps supplémentaire de préparation, de déplacements et de gestion de l’entreprise qui n’est pas facturé.

Il faut donc facturer au moins 30 € de l’heure pour atteindre un revenu net de 1 500 € par mois, en tenant compte de la baisse d’activité pendant les vacances scolaires ainsi que des différentes charges et impôts. Au-delà de 50 €, le tarif risque d’être prohibitif.

Le prix des prestations proposées est également conditionné par le volume d’activité : si le professionnel propose des forfaits d’accompagnement (demi-journée, semaine, etc.), il peut diminuer le coût horaire.

Communiquer au sein de son réseau

La communication est essentielle pour créer et développer son activité. Cependant, de nombreux professionnels commettent l’erreur de vouloir informer tous les partenaires potentiels de l’existence de leurs services.

Cette stratégie est une perte de temps, car distribuer des cartes de visite ou des flyers ne suffit pas à instaurer une relation de confiance avec les personnes ciblées. Il est préférable de proposer ses services au sein de son réseau local, composé de personnes qui nous connaissent et qui seront plus enclines à en parler autour d’elles.

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En conclusion, se lancer en tant que travailleur social indépendant demande une bonne préparation. Se former à la création d’entreprise, choisir le statut juridique adapté, fixer un tarif réaliste et communiquer efficacement sont les clés du succès. Alors, n’hésitez plus et lancez-vous dans cette aventure enrichissante !

Sources:

  • Fidile, G. (2021). Travail social en libéral : quatre conseils pour bien se lancer. Original Article