Dénicher le billet d’avion le moins cher possible, faire des économies sur ses services bancaires ou trouver la meilleure offre pour assurer son véhicule… Les comparateurs de prix fleurissent sur internet et investissent aussi le monde de la beauté.
Lancé il y a deux ans, Skinskool s’adresse aux accros de cosmétiques qui cherchent à s’offrir des soins ou du maquillage ayant des caractéristiques similaires à des produits de beauté cultes, exception faite du prix.
Un algorithme capable de déchiffrer la liste INCI de nos produits de beauté
En 2016, lorsque l’idée de Skinskool est née, il n’y avait aucun moyen de comparer des produits de beauté en utilisant l’information la plus évidente et pertinente pour les consommateurs : la composition. Monieka Bos et Terry Chan, les deux co-fondatrices du site, expliquent dans leur blog que contrairement à d’autres comparateurs qui promettent de décortiquer la formulation de nos cosmétiques, Skinskool ne se fie pas aux termes indiqués par les marques sur les packagings mais scrute à la loupe la liste INCI, qui inscrite au dos du produit liste très précisément les ingrédients. Une différence de taille puisque les marques n’utilisent pas toutes les mêmes termes pour désigner un même ingrédient.
Par exemple, certaines pourront indiquer utiliser de l’algue alors que d’autres utiliseront le terme de “carrageenan”. L’algorithme, développé avec l’aide d’un biochimiste et d’un ingénieur logiciel, comprend alors que ces deux ingrédients sont identiques et lance une recherche dans sa base de données pour déterminer un “Match Score”, soit un pourcentage qui indique le taux de correspondance avec le produit cible. À ce jour, plus de 33 000 références ont intégré le site : des crèmes de jour aux shampoings en passant par les mascaras.
Un système imparfait ?
Concrètement, si je souhaite par exemple trouver une alternative à la Crème Régénération Intense de La Mer (175 € les 30 ml), je lance la recherche et l’algorithme me présente plusieurs produits avec des taux de correspondance différents : la Skin Repair Light Cream de Liz Earle est le produit avec le plus haut “Match Score” (62 points). Il est affiché le e-shop de la marque à 28,50 € les 50 ml.
Bien évidemment, impossible de trouver un produit correspondant à 100 % puisque chaque formule est unique. Aussi, si deux crèmes sont similaires sur le papier, la qualité, la concentration des ingrédients, leur provenance et la sensorialité (parfum, texture…) ne rentre pas dans l’équation. Un système imparfait donc, mais qui peut se révéler intéressant si une marque arrête la commercialisation d’un produit que vous adorez : vous pourrez toujours vous rabattre sur un produit à la composition au moins similaire.
“Similaire et moins cher”, le phénomène des “dupes”
Avec une génération X, Y et Z au budget limité – selon une étude YouGov publiée en avril dernier, les Françaises entre 18-37 ans consacrent en moyenne 37 € par mois à leur routine beauté – s’offrir des crèmes ou des fonds de teint premium n’est pas donné à toutes les bourses. Et avec un syndrome du FOMO (ou Fear Of Missing Out, la peur constante de rater quelque chose) particulièrement fort dans l’industrie de la beauté, difficile pour les consommateurs.trices (toujours à l’affut de LA dernière nouveauté) de ne pas vouloir tester le dernier rouge à lèvres ou soin skincare à la mode.
Un phénomène qui a donné naissance à un autre : celui des “dupes” (contraction de l’anglais “duplicate”), comprenez : un produit de beauté abordable dont la qualité est à la hauteur de celle d’un produit plus haut de gamme. Souvent associés à de la contrefaçon, popularisés via les réseaux sociaux, on retrouve parmi les dupes les plus fréquents des parfums ou encore des palettes de maquillage.