Le nouveau budget du gouvernement libéral met l’accent sur les dépenses visant à favoriser l’accès à la propriété, la formation de la main-d’œuvre, la protection des frontières, l’achat de véhicules électriques ainsi que la réconciliation avec les peuples autochtones. Ces nouvelles mesures représentent une enveloppe de quatre milliards de dollars et portent le déficit prévu à près de 20 milliards de dollars.
La décision du premier ministre Justin Trudeau et du ministre des Finances, Bill Morneau, d’investir immédiatement ces sommes supplémentaires rompt officiellement la promesse de résorber les déficits d’ici la fin du mandat. Ces dépenses s’ajoutent au milliard de dollars déjà inclus dans le précédent énoncé économique, portant ainsi le déficit prévu à 19,8 milliards de dollars, légèrement supérieur aux prévisions initiales.
Malgré cela, M. Morneau défend cette approche, affirmant qu’il est nécessaire d’investir dans la classe moyenne pour maintenir la croissance économique. Il souligne également que le ratio du déficit et de la dette par rapport au produit intérieur brut continuera de diminuer, ce qui allégera le fardeau sur l’économie canadienne.
Accès à la propriété et formation professionnelle
Ce nouveau budget propose plusieurs mesures pour faciliter l’accès à la propriété. Afin d’éviter la surchauffe du marché immobilier, le gouvernement met en place un nouvel “Incitatif à l’achat d’une première propriété”. Ce programme, en collaboration avec la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), consiste en un ajout à la mise de fonds des acheteurs, versé par la SCHL, pour réduire le montant du prêt hypothécaire et les paiements mensuels correspondants. Les modalités de remboursement de cette aide restent à déterminer.
Des ajustements seront également apportés au Régime d’accession à la propriété (RAP), avec une augmentation de son plafond de 25 000 $ à 35 000 $. Ces mesures visent à faciliter l’achat d’une première propriété sans compromettre la stabilité du marché immobilier.
En ce qui concerne la formation professionnelle, le gouvernement introduit l’Allocation canadienne pour la formation. Cette allocation offre aux travailleurs canadiens un crédit annuel automatique de 250 $ pour la formation, pouvant atteindre un maximum de 5000 $ accumulés. De plus, des modifications au régime d’assurance-emploi permettront aux travailleurs de bénéficier d’un congé de quatre semaines tous les quatre ans, accompagné d’un versement correspondant à 55 % de leur salaire, pour suivre une formation.
Investissements dans l’infrastructure et l’électrification des véhicules
Une partie des surplus de l’année précédente, soit 2,2 milliards de dollars, sera versée aux municipalités pour augmenter les versements d’Ottawa dans le cadre de projets d’infrastructure. Cette injection de fonds vise à soutenir le développement des infrastructures publiques et à stimuler l’économie locale.
Les propriétaires et les entreprises intéressés par les véhicules électriques bénéficieront également de mesures incitatives. Le gouvernement offre une subvention pouvant atteindre 5000 $ pour l’achat d’une voiture électrique dont le prix est inférieur à 45 000 $. De plus, les entreprises pourront déduire les coûts d’acquisition de véhicules électriques dès la première année de leur utilisation.
Renforcement de la sécurité des frontières et réconciliation avec les peuples autochtones
Le gouvernement consacrera 1,18 milliard de dollars sur cinq ans pour améliorer la sécurité des frontières, traiter les demandes d’asile et faciliter le renvoi des demandeurs d’asile déboutés. Cette mesure vise à renforcer la gestion des flux migratoires et à assurer la sécurité nationale.
Enfin, un chapitre entier du budget est consacré à la réconciliation avec les peuples autochtones. Des investissements de 3,8 milliards de dollars sur cinq ans seront alloués à l’amélioration de l’accès des jeunes autochtones aux services sociaux et à l’amélioration de la disponibilité de l’eau potable.
Ce budget fédéral met donc l’accent sur les dépenses essentielles pour soutenir l’économie canadienne et répondre aux besoins des citoyens. Malgré l’augmentation prévue du déficit, le gouvernement est confiant dans la gestion de cette situation et dans la diminution progressive du fardeau financier sur l’économie du pays.