Un campement de migrants évacué à Paris : des vies mises à l’abri

Un campement de migrants évacué à Paris : des vies mises à l’abri

Un campement insalubre de migrants situé dans le nord-est de Paris a été évacué mardi matin par les autorités. Cette opération a permis d’abriter environ une centaine de personnes après que la plupart d’entre elles aient refusé d’être envoyées en province. Les images diffusées sur les réseaux sociaux par le Collectif Accès au droit, regroupant plusieurs organisations d’aide aux exilés, montrent les tentes et les matelas retirés de ce campement de fortune qui se trouvait sous un pont le long du canal de l’Ourcq, près du boulevard périphérique, dans le 19e arrondissement de la capitale.

Des migrants qui refusent d’être orientés en région

Environ quatre-vingts personnes ont refusé d’être transférées en région en raison de leurs attaches en Île-de-France. Elles bénéficieront d’une prise en charge d’une semaine seulement dans la région parisienne, selon le Collectif Accès au droit. La préfecture de la région d’Île-de-France a confirmé que “cent personnes ont été mises à l’abri ce matin” dans le cadre de cette opération. Certaines ont accepté d’être transférées vers le “sas” de Strasbourg, tandis que d’autres ont été placées dans un centre d’accueil en région parisienne, a précisé Paul Alauzy de Médecins du Monde.

Un nettoyage social dénoncé par les associations

Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un “nettoyage social” de la région francilienne, qui serait vidé, selon elles, de ses populations les plus précaires vivant à la rue, en vue des Jeux Olympiques de 2024. Les autorités, elles, soulignent que 120 000 personnes sont hébergées chaque nuit en Île-de-France dans le cadre de l’urgence, dans un contexte de saturation chronique de cette offre. Plus de 3 200 personnes ont été orientées vers des structures d’accueil temporaire hors Île-de-France, depuis l’ouverture des “sas” en avril dernier.

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Un problème de destination

Malgré les propositions de transfert vers des lieux de mise à l’abri, certains migrants refusent d’y aller. “Si les gens refusent de monter dans les bus alors qu’ils survivent dans des campements sordides sous un pont en plein hiver, c’est bien qu’il y a un problème de destination”, insiste Paul Alauzy. Cette évacuation est la trente-cinquième du genre menée par la préfecture d’Île-de-France depuis le début de l’année 2023. Au total, plus de 6 300 personnes ont été mises à l’abri dans le cadre de ces opérations.

Video campement de migrants