Un Grand Prix électrique palpitant au cœur de Paris !

Un Grand Prix électrique palpitant au cœur de Paris !

« Préparez-vous à assister à la course la plus époustouflante de l’année ! » s’exclame Alain Prost, quadruple champion du monde de Formule 1 et co-propriétaire de l’écurie Renault-eDams, déjà couronnée en Formule E l’année précédente. En effet, les monoplaces ont été spécialement conçues pour participer à des courses en milieu urbain. Leur caractère respectueux de l’environnement – une voiture électrique ne produit aucune pollution locale – ainsi que leur contribution à l’innovation dans le domaine de la mobilité ont convaincu la maire de la capitale, Anne Hidalgo, en juillet 2015. Une décision qui s’est avérée être une victoire pour Prost, qui voit en Paris le cadre idéal de la saison avec son circuit tracé sur l’immense esplanade des Invalides et l’hémicycle de la place Vauban, à deux pas de la tour Eiffel. « Les images diffusées marqueront l’imaginaire du public du monde entier », déclare l’ancien champion.

À 225 km/h dans les rues de Paris

Alain Prost apprécie d’autant plus l’événement pour la concrétisation qu’il représente après de nombreux projets de Grand Prix avortés dans Paris et ses environs. « En 1985 déjà [année de son premier titre en F1], un projet de circuit tracé autour de la place de la Concorde, mis sur pied avec la complicité de Jacques Chirac, n’a jamais vu le jour en raison des travaux nécessaires refusés par les Bâtiments de France. » Si ces obstacles ont été surmontés pour l’ePrix des Invalides, c’est grâce aux progrès techniques réalisés depuis lors. En plus de nombreux systèmes de protection temporaires, un revêtement synthétique sera temporairement appliqué sur certaines portions dangereuses du circuit (pavés, plaques d’égout ou déformations marquées) afin de tenir compte de la faible garde au sol des monoplaces, sans nécessiter de longs et coûteux travaux de voirie.

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Cela sera nécessaire pour permettre aux monoplaces de Formule E, dotées de 270 chevaux et atteignant une vitesse de pointe de 225 km/h, d’évoluer en toute sécurité. De plus, les courses de Formule E sont particulièrement disputées. « Elles rassemblent certains des meilleurs pilotes du monde », note Prost. Et ce n’est pas simplement parce que son fils Nicolas fait partie de la compétition. En effet, de nombreux concurrents du championnat électrique sont des anciens pilotes de Formule 1, la catégorie reine du sport automobile, ou évoluent à un niveau élevé dans le monde de l’endurance (catégorie LMP1, notamment aux 24 Heures du Mans) au sein des équipes les plus prestigieuses. Parmi eux figurent les Français Sarrazin et Duval, le Suisse Buemi, les Brésiliens Senna, Di Grassi ou encore Piquet Jr. Bien que la parité ne soit pas encore tout à fait atteinte, la Formule E compte déjà une femme pilote : l’Italo-Suisse Simona De Silvestro, qui a cinq ans d’expérience en Indycar, la catégorie américaine de monoplaces la plus compétitive.

Votez pour votre pilote préféré

Si les courses sont si spectaculaires, c’est également grâce à un règlement astucieux : le manque d’autonomie de la batterie des monoplaces de Formule E a été utilisé à bon escient pour organiser un changement de voiture, ce qui entraîne généralement de nombreux bouleversements au classement à mi-course. Bien sûr, cela n’empêche pas les pilotes de devoir gérer rigoureusement le niveau d’énergie de leur batterie. Selon Prost, « cela rappelle beaucoup ce que nous devions faire dans les années 80 pour surveiller la consommation gargantuesque de nos puissants moteurs turbo de Formule 1 ». L’une des particularités de la Formule E réside dans le « FanBoost », qui assure à lui seul une fin de course palpitante. Fondé sur le vote du public via les réseaux sociaux pendant la première partie de l’épreuve, ce système accorde aux trois pilotes les plus populaires du peloton une augmentation de puissance ponctuelle de 40 chevaux pour favoriser les dépassements dans la seconde moitié de la course. Du suspense garanti !

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Certes, ces règles innovantes peuvent choquer les puristes de la course automobile dite « classique ». Cependant, elles démontrent bien l’évolution du sport qui est en phase d’accélération. Nos puristes seront peut-être horrifiés d’apprendre que dès la fin de l’année, les premières manches du championnat Roborace opposant des monoplaces de Formule E autonomes, c’est-à-dire sans pilote, seront organisées…