Un procédé innovant pour le recyclage des cartes électroniques

Un procédé innovant pour le recyclage des cartes électroniques

Les cartes électroniques sont des composants présents dans de nombreux appareils tels que les ordinateurs, les téléphones, les distributeurs automatiques, les réfrigérateurs et les voitures. En France, environ 60 000 tonnes de cartes électroniques sont recyclées chaque année, ainsi que 575 050 tonnes de déchets électroniques en tous genres, soit une moyenne de 10 kg par personne selon le bilan annuel de l’éco-organisme agréé Eco-systèmes.

Valorisation des métaux contenus dans les cartes électroniques

Les métaux contenus dans les cartes électroniques peuvent être récupérés à hauteur de 98%, notamment des métaux précieux tels que l’or, l’argent, le cuivre, le tantale, le palladium, le cobalt et l’étain. En France, trois petites et moyennes entreprises (PME) se chargent du recyclage de ces déchets électroniques. Selon Christian Thomas, dirigeant de la société Terra Nova Développement, une tonne de cartes électroniques peut contenir jusqu’à 1 kg d’or, 5 kg d’argent, 250 kg de cuivre et 9 kg de tantale. Les déchets sont d’abord broyés, puis introduits dans des fours pour extraire par pyrolyse les métaux et éliminer les plastiques et les résines. Cependant, cette méthode nécessite une grande quantité d’énergie, car les fours doivent être chauffés à 500 degrés. Une autre méthode consiste à dissoudre les métaux à l’aide de différents acides, mais elle entraîne la libération de dioxines et de furanes, des gaz nocifs pour l’environnement.

La micronisation, une alternative prometteuse

Depuis 2012, un autre procédé appelé micronisation a été développé grâce à des années de recherche menées par la société Bigarren Bizi en collaboration avec trois laboratoires universitaires en Aquitaine et à Toulouse. Cette solution a été saluée par Reporters d’Espoirs lors de la semaine de la France des Solutions. Les cartes électroniques sont broyées très finement, permettant de séparer les métaux en fonction de leur densité, sans utiliser de produits chimiques ni de chaleur. Stéphane Peys, le créateur de l’entreprise, explique que les métaux sont réduits en grains d’une granulométrie d’environ 20 microns, soit 10 à 15 fois plus fins qu’un grain de farine. La micronisation est une méthode purement mécanique qui pourrait être facilement exportée vers les pays en voie de développement, qui devront faire face à une augmentation de la quantité de déchets électroniques à gérer.

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Malgré ses avantages, la micronisation présente quelques défauts. Elle permet de récupérer seulement 90% des métaux, contre 98% obtenus grâce à la pyro-métallurgie et à l’hydro-métallurgie. De plus, les plastiques et les résines contenus dans les cartes électroniques ne sont pas détruits et demeurent des déchets dangereux pour l’environnement. Malgré ces limitations, Bigarren Bizi a été récompensée par le programme d’investissement d’avenir en 2015, par la Commission européenne pour ses projets d’éco-innovation en 2013 et par le concours mondial de l’innovation en 2014.

Dans un monde où la société, la santé, l’environnement, l’éducation et l’énergie sont des enjeux cruciaux, il est essentiel de découvrir les acteurs et les initiatives tournés vers le changement.