Joann Sfar, talentueux et prolifique artiste, nous dévoile deux nouvelles œuvres qui ne manqueront pas de captiver notre attention. Avec “A la fin des catastrophes” et “On s’en fout quand on est mort”, l’auteur nous offre une plongée dans son univers créatif, empreint d’humour, de franchise et de nostalgie.
Deux adagios doux-amers
Dans “A la fin des catastrophes”, Sfar nous livre un recueil de dessins publiés dans Match. Avec délicatesse, il croque des scènes de rue, capturant l’air du temps avec un regard ironique. Ses dessins narquois, aux couleurs aquarellées, nous transportent dans un Paris dépeint sous toutes ses coutures, celui des bobos et des terrasses ensoleillées. Mais l’auteur ne s’arrête pas là. Il nous invite également dans un univers plus sombre, avec Voltaire et ses théâtres d’ombre, où les animaux se révèlent parfois plus humains que leurs maîtres. “A la fin des catastrophes” est un témoignage de notre époque, à la fois impitoyable et souriant.
Dans “On s’en fout quand on est mort”, Sfar nous offre un carnet de bord du 15e arrondissement de Paris. Entre texte, dessins et photos, l’auteur nous livre ses réflexions sur la création de “La Synagogue”, avec une pointe de nostalgie et de tendresse. Ce carnet, préparatoire et complémentaire à son précédent ouvrage, nous plonge dans les coulisses de son processus créatif. Sfar jongle avec les contraintes et les ambitions, nous montrant l’envers du décor avec humour et franchise. Une frénésie créatrice qui colle à notre monde, à ses ambiguïtés.
Deux chefs-d’œuvre, un seul auteur
Joann Sfar, tel un chef d’orchestre, nous offre deux adagios à la fois nerveux et profonds. Son trait délicat et son regard narquois captivent notre attention. Son talent pour représenter avec justesse l’air du temps et ses questionnements en font un artiste incontournable. Il traite avec habileté des sujets d’actualité, sans masque, dans un décalage volontaire pour mieux rendre compte de notre époque.
De “La Synagogue” à “A la fin des catastrophes”, en passant par “On s’en fout quand on est mort”, Joann Sfar nous guide dans un univers riche en émotions. Dans ses œuvres, il nous livre un témoignage sincère de notre temps, tout en faisant preuve d’une grande maîtrise dans l’art de la narration visuelle. Son œuvre est un reflet de notre société, à la fois touchant et empreint d’une profonde humanité.
Sources:
- “A la fin des catastrophes” – Gallimard, 24 €
- “On s’en fout quand on est mort” – Gallimard BD, 26 €