Un sous-traitant de l’aéronautique se lance dans la production de masques FFP2

Un sous-traitant de l’aéronautique se lance dans la production de masques FFP2

Même après la crise, la production de masques a un bel avenir. Les Ateliers de Haute-Garonne en sont convaincus, au point d’investir près de 24 millions d’euros, dont 5 ont été obtenus de la Région et de l’État, pour développer une nouvelle ligne de production. Ce groupe, spécialisé dans la fabrication de petites pièces pour l’aéronautique, a entièrement réorienté son activité pendant le pic de la crise COVID-19.

“On a vraiment fait le parallèle entre notre métier historique et la fabrication de masques”, raconte Stéphane Auriol, le directeur du groupe, en se remémorant le début de l’année 2020. “C’est le même métier : des volumes élevés, de la technicité et des marges réduites… C’est ce que nous savons faire depuis plus de 100 ans.” En mai de la même année, le groupe lance Auriol Masques à Balma, avant de s’implanter définitivement à Varhiles, en Ariège, quelques mois plus tard.

Une usine sauvée…

Dans cette zone d’activité entre Pamiers et Foix, une usine de près d’un hectare, également confrontée aux difficultés du secteur aéronautique, est mise en vente : celle d’Eric. “J’ai vu les anciennes machines sortir de l’usine et ça fait du bien de voir de nouvelles machines arriver”, confie ce responsable de la maintenance, soulagé d’avoir pu conserver son emploi dans l’industrie.

“C’est une fierté : nous sommes en train de créer une usine depuis le début”, déclare Eric. “Nous essayons de promouvoir le 100% français avec des matériaux fabriqués sur place. Bientôt, nous prévoyons de fabriquer nos propres barrettes nasales et élastiques.” Eric est convaincu de l’avenir du secteur même après la crise, car “nous n’avons pas fini de porter des masques de toute façon”.

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Et un avenir assuré ?

C’est également le pari du groupe, entre l’équipement des professionnels de santé, la reconstitution des stocks et les futurs malades qui auront peut-être l’habitude de se masquer. “Il est fortement recommandé aux entreprises de disposer de 10 semaines de stock de masques par salarié, ce qui représente près de 15 millions de masques par semaine rien que pour le remplacement”, se réjouit Stéphane Auriol, qui a bien calculé son risque.

Le dirigeant d’Auriol Masques estime que nous aurons besoin de 20 à 25 millions de masques par semaine dans un monde futur sans COVID-19, tandis que son usine pourrait atteindre une production de 30 millions de masques par mois.

L’avenir de la production de masques est donc assuré, bien que les Ateliers de la Haute-Garonne comptent sur une reprise du secteur aéronautique dans l’année. Pour l’instant, le chiffre d’affaires reste inférieur de 30% à celui d’avant la crise.

L’activité de fabrication de masques FFP2 et chirurgicaux a été grandement soutenue par une commande d’un milliard de masques sanitaires de Santé Publique France, répartis sur une dizaine de chaînes de production qui ont vu le jour, dont celle de cette entreprise ariégeoise. La filière de meltblown, matière première essentielle à leur production, est donc garantie et indépendante de la Chine, qui détenait le monopole pendant la crise COVID-19.

Cette filière pourra également compter sur les futurs achats publics, notamment de la part des établissements de santé, le gouvernement leur imposant désormais de s’équiper en masques français.