Une nouvelle approche pour calculer la prime d’assurance automobile

Une nouvelle approche pour calculer la prime d’assurance automobile

La manière dont les primes d’assurance automobile sont calculées est en train de changer. Les compagnies d’assurance cherchent à introduire de nouveaux services pour leurs assurés grâce à des applications ou des capteurs embarqués. Certaines applications ludiques ont déjà vu le jour, mais les offres d’assurance automobile connectée ne sont pas encore pleinement développées. Selon les experts, ces assurances pourraient représenter jusqu’à 7 % des nouvelles souscriptions d’ici 2017 et 34 % d’ici 2025.

Des applications ludiques pour mieux vous connaître

Les assureurs se sont tournés massivement vers les voitures connectées et sont actuellement en phase d’expérimentation. Les applications ludiques, bien que pas forcément utiles pour les assurés, permettent aux compagnies d’assurance de pénétrer l’univers des voitures de leurs clients, de les séduire et surtout, de mieux les connaître. L’application la plus courante est l’assistance à la conduite. Par exemple, Direct Assurances en France a lancé l’application mobile YouDrive en 2015. Cette application permet aux conducteurs d’évaluer leur conduite et de l’améliorer en enregistrant des données telles que l’accélération, la vitesse, la tenue de route et le freinage grâce aux fonctions GPS du smartphone. D’autres assureurs ont également développé des applications similaires, telles qu’Allianz en France avec un boîtier mesurant la conduite.

En échange de leur participation, les assurés peuvent obtenir des points, des bonus et des rabais sur les primes pouvant aller jusqu’à 30 % en fin d’année. Après seulement quatre mois depuis le lancement de cette offre, le groupe Allianz affirme avoir gagné 9 000 souscripteurs supplémentaires.

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L’assurance automobile connectée se développe peu à peu

Bien que la plupart des assureurs en Europe se soient concentrés sur le développement ludique de l’assurance automobile connectée, des expérimentations sont en cours pour proposer des services réellement utiles. Par exemple, Direct Assurance en France vient de lancer la première assurance auto-connectée pour les jeunes conducteurs, se différenciant ainsi des assureurs traditionnels. Grâce à une Drivebox, la conduite des jeunes conducteurs est analysée et l’assureur peut ajuster le montant des mensualités en fonction de la conduite (Pay as you drive). Les bons conducteurs payeront moins cher et pourront même recevoir des récompenses.

De son côté, Amaguiz, la filiale de vente en ligne de Groupama, est la première à proposer une assurance automobile facturée au kilomètre réellement parcouru. Chaque mois, l’assuré reçoit une facture indiquant les kilomètres parcourus, grâce à un boîtier embarqué dans la voiture.

De nombreuses expériences sont en cours, toutes basées sur l’attrait des assurés pour les objets connectés, tout en prenant en compte leurs craintes.

Quelques réticences concernant le partage de données personnelles

Bien que les assurés soient attirés par les objets connectés, ils n’en oublient pas les risques liés à la divulgation de leurs informations personnelles. Une étude récente de L’Automobile Club Association révèle que 88 % des automobilistes européens sont préoccupés par la divulgation de leurs informations personnelles, 86 % craignent que leurs données soient utilisées à des fins commerciales, 85 % craignent le piratage de leur véhicule et 70 % s’inquiètent de la géolocalisation de leur voiture. Tous les assurés, soit 95 % d’entre eux, souhaitent un cadre législatif pour protéger leurs droits. En France, les assureurs rappellent que c’est la Commission Nationale de l’Information et des Libertés (CNIL) qui encadre leurs droits ainsi que les données collectées par les véhicules.

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Il est cependant important de relativiser, car les données liées à l’automobile sont bien moins sensibles que celles liées à la santé. Les assureurs devront néanmoins collaborer avec des experts afin d’offrir à leurs assurés un service sécurisé et adapté à leurs besoins, tout en respectant les réglementations en vigueur.

Martine Borderies (Article publié dans le numéro 78 d’Entreprises Magazine, juillet/août 2016.)