Une nouvelle étude dévoile la rentabilité des véhicules électriques dans les pays en développement

Une nouvelle étude dévoile la rentabilité des véhicules électriques dans les pays en développement

La transition vers la mobilité électrique doit être préparée dès maintenant

WASHINGTON, 11 novembre 2022 – Une nouvelle étude de la Banque mondiale souligne les opportunités de la mobilité électrique dans les pays en développement. Les bus électriques, qui parcourent de longues distances avec un nombre élevé de passagers, ainsi que les véhicules électriques à deux ou trois roues, qui assurent la couverture des derniers kilomètres, offrent désormais une option réalisable et rentable pour une transition vers la “e-mobilité”, tout en favorisant le développement.

L’électrification des moyens de transport est souvent évoquée comme l’une des solutions pour atteindre la neutralité carbone. Pour les pays en développement à faibles émissions, passer des véhicules conventionnels aux véhicules électriques offre des avantages supplémentaires : amélioration de la qualité de l’air, desserte des zones isolées et réduction de la dépendance aux importations de carburants. Malgré ces avantages, les véhicules électriques restent relativement rares dans ces pays. En 2021, la grande majorité des 6,6 millions de véhicules électriques vendus dans le monde ont été écoulés sur quelques grands marchés tels que la Chine, l’Europe ou les États-Unis. Leur coût d’achat est plus élevé que celui des véhicules thermiques, avec une différence pouvant atteindre 70 %, ce qui constitue un obstacle financier pour de nombreux consommateurs des pays en développement.

Cependant, un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé “L’économie de l’e-mobilité pour le transport de passagers”, démontre que dans de nombreux marchés, les économies réalisées sur le carburant et l’entretien tout au long de la durée de vie d’un véhicule électrique compensent largement la différence de coût à l’achat. De plus, dans environ la moitié des pays étudiés, la rentabilité économique de la mobilité électrique est déjà élevée lorsqu’on prend en compte et valorise ses bénéfices pour la santé et l’environnement. Sa viabilité devrait également augmenter d’ici 2030 grâce à la baisse des prix et à la multiplication des points de recharge.

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“Nous étions déjà conscients de l’importance de la transition vers la mobilité électrique”, souligne Riccardo Puliti, vice-président chargé des Infrastructures à la Banque mondiale. “Cette étude nous confirme qu’elle est réalisable. Notre rapport est clair : tous les pays doivent intégrer les véhicules électriques dans leur stratégie de mobilité durable.”

En plus de souligner l’intérêt économique de la mobilité électrique, ce rapport met en avant plusieurs actions que les gouvernements et les institutions financières pourraient entreprendre pour accélérer la transition vers les véhicules électriques. Il indique notamment que les investissements dans les infrastructures de recharge sont jusqu’à six fois plus efficaces que les subventions incitant à l’achat de véhicules électriques. De plus, il est nécessaire de développer des modèles innovants de location-vente et de recyclage des batteries afin de réduire le coût des véhicules, et de favoriser une augmentation des financements bancaires. Les États doivent également examiner les implications budgétaires de la transition vers la “e-mobilité”, notamment lorsque les taxes sur les carburants représentent une part importante de leurs recettes fiscales, ou lorsque la viabilité financière des fournisseurs d’électricité est déjà fragile.

La Banque mondiale travaille déjà sur des projets favorisant la mobilité électrique avec de nombreux pays tels que le Sénégal, l’Inde, l’Égypte, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Rwanda et les Philippines. De nombreux projets visent à intégrer des bus électriques dans les réseaux de transports publics des grandes villes. D’autres initiatives cherchent à rendre les véhicules électriques à deux et trois roues plus abordables, en tant qu’alternatives non polluantes à la motorisation thermique.

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“La mobilité joue un rôle vital en connectant les personnes à l’emploi et à l’éducation, en leur donnant accès à des services essentiels et de nouvelles perspectives. Mais chaque année, en raison des problèmes de santé liés à la pollution de l’air, 7,8 millions d’années de vie sont perdues. Il est urgent de réduire les émissions produites par les transports, et pour cela, il est nécessaire de mobiliser tous les moyens à notre disposition pour décarboner ce secteur, notamment grâce à la mobilité électrique”, affirme Cecilia M. Briceno-Garmendia, économiste principale au pôle Transports de la Banque mondiale et auteure principale du rapport. “Pour les pays en développement, la question aujourd’hui n’est plus de savoir ‘si’ ils doivent entreprendre cette transition, mais plutôt ‘comment’ et ‘quand’ ils y parviendront.”