Trouver une voiture comme celle-ci, nous confirme l’importance de la communauté et enrichit notre expérience chez CC. En effet, il est peu probable de tomber sur une première génération de la berline Audi 100 lors d’une simple promenade. C’est pourquoi nous élargissons notre champ d’action et recherchons ces trésors rares disséminés un peu partout en Amérique du Nord.
Probablement très peu à vrai dire. Bien que ces voitures aient connu un certain succès commercial, grâce notamment au soutien de Volkswagen, elles n’étaient pas particulièrement durables. Pourtant, malgré leur rareté sur ce côté de l’Atlantique, ces véhicules ont une importance historique considérable. En réalité, ils ont jeté les bases des efforts d’Audi jusqu’à nos jours, même si à première vue, on ne s’en rend pas compte. Cette version post-restylage de 1973 conserve les influences de son ancien parent souabe, notamment lorsque l’on regarde sa silhouette arrière et latérale : conservatrice, certes, mais également élégante.
De l’arête de toit jusqu’à l’arrière, cette voiture pourrait facilement être confondue avec une Mercedes W114 ou une Rootes Arrow, entre autres. Lorsqu’on s’éloigne suffisamment, on peut même distinguer des similitudes avec les Chrysler de 1966. Heureusement, l’emblème à l’avant lui donne un aspect moins générique. Bien qu’il s’agisse d’une voiture développée secrètement par le chef du design avancé de Mercedes, le Dr Ludwig Kraus, cette modestie a sans doute joué un rôle dans son acceptation par la direction réticente de Volkswagen (quels développements futurs avaient-ils en tête en interdisant le développement de cette voiture ?).
Ce n’est pas un design qui se vante d’innovations techniques, mais avec sa traction avant et ses freins à disque avant intégrés, la 100 n’était pas nécessairement conventionnelle. Il faudra encore quinze ans avant que le célèbre slogan “Vorsprung durch Technik” ne soit adopté, mais quand on regarde cette voiture, il est beaucoup plus facile de comprendre l’apparence délibérément aérodynamique de la C3.
Mais sans cette voiture, les turbos et le Quattro n’auraient peut-être pas été aussi probables. Le moteur quatre cylindres à soupapes en tête, issu de l’Audi F103 (Audi 60, 72, 75, Super 90), avait une cylindrée de 1,9 litre et produisait une puissance de 91 chevaux, validant ainsi son concept à haute compression. Cela a contribué à faire de la nouvelle Audi une berline agile et performante qui a changé la perception de la traction avant, aux côtés de la Saab 99.
La 100 était une évolution de l’Audi F103, légèrement plus petite. À l’origine, elle portait le nom de DKW F103 et était la dernière voiture à être équipée de ce moteur, étroitement associé aux moteurs deux temps. Lorsque Mercedes a acheté DKW en 1964, le premier objectif était de développer un nouveau moteur quatre temps et de le rebaptiser Audi. C’est ainsi que la lignée moderne d’Audi a commencé en 1965. La 100 est ensuite arrivée, plus grande et plus moderne.
En dehors des petites voitures Fiat, des créations problématiques de BMC et de quelques modèles français imposants, la traction avant était rarement aussi acceptée. Parmi toutes les voitures mentionnées, l’Audi était celle qui correspondait le mieux aux sensibilités traditionnelles. Elle était à la fois nouvelle, mais jamais étrange.
L’assimilation de NSU et les contributions de Hartmut Warkuss, Claus Luthe et Giugiaro ont peut-être en partie redirigé les efforts de stylisation des successeurs, mais ce sont ces voitures qui ont établi les bases technologiques solides des VW et Audi refroidies par eau que nous aimons tant aujourd’hui.
Pour un modèle pratiquement inconnu, cette Audi a fait une entrée en scène vraiment élégante. Cependant, ce n’est qu’avec la 5000, beaucoup plus grande et plus moderne, que la voiture a réellement connu un succès aux États-Unis, avec de nombreux acheteurs de voitures américaines qui sont passés à cette nouvelle marque allemande tant convoitée. Bien sûr, nous connaissons tous la suite et il est rare de croiser une Audi 5000 de n’importe quelle génération de nos jours. C’est pourquoi la vue de cette curiosité des années 1970 doit être particulièrement remarquable. Même en Europe, où la C1 a suscité l’intérêt des adeptes de la personnalisation, trouver un modèle d’origine est un véritable défi. Le propriétaire de cet exemplaire blanc et rouge mérite donc d’être félicité pour avoir pris à cœur le slogan figurant sur la plaque d’immatriculation de sa voiture.
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