Dans la commune rurale de Montpeyroux, dans l’Hérault, une petite usine va prochainement produire des granulés de bois. Cette idée est née de l’amitié entre Julie et Julien Lognon, gérants de l’entreprise d’élagage et de paysagisme Arbor & Sens, et Laure et Didier Desvard, consultants en efficacité énergétique au sein du bureau DES Conseil. Ensemble, ils ont décidé de créer une usine, nommée Granuléro, pour produire des pellets à partir d’écodéchets uniquement.
Valoriser les déchets de bois
Lors de leurs discussions, il est rapidement apparu évident qu’il fallait faire quelque chose des déchets de bois produits par l’activité des Lognon, car ils sont peu valorisés. Une partie de ces déchets est envoyée à la déchetterie, une autre sert à nourrir leur sol, et une autre encore est transformée en plaquettes et transportée loin. Les granulés produits à Montpeyroux seront également fabriqués à partir de déchets des menuiseries des alentours, car celles-ci rencontrent des problèmes pour stocker et évacuer la sciure. Il leur arrive de devoir la transformer en briquettes pour la jeter plus facilement à la déchetterie, ce qui représente une véritable contrainte pour elles.
Répondre à la demande croissante
L’usine, dont l’ouverture est prévue pour fin juin, transformera tous ces déchets en granulés de bois. Les pellets seront vendus aux particuliers vivant dans les 30 kilomètres aux alentours. Le quatuor envisage également de mettre en place des distributeurs où les consommateurs pourront venir récupérer les granulés avec leurs propres contenants, afin d’être écologiques jusqu’au bout. L’usine aura une capacité de production de 600 tonnes de granulés par an, ce qui permettra de subvenir aux besoins de 600 familles du coin. Une deuxième ligne de production est déjà prévue pour accompagner la demande croissante.
Cette initiative est une aubaine pour le marché, car de plus en plus de personnes s’équipent de chaudières et de poêles à granulés dans les territoires ruraux. En effet, il n’y a pas de réseau de gaz naturel dans cette région, et les maisons étaient auparavant équipées de chaudières au fioul ou au propane. Cependant, le coût de ces combustibles a considérablement augmenté, poussant les habitants à rechercher d’autres systèmes de chauffage. Aujourd’hui, il est théoriquement interdit d’installer de nouvelles chaudières au fioul, ce qui a entraîné une demande croissante pour les appareils à granulés, créant ainsi des opportunités sur le marché.
L’ouverture de cette usine nécessite un investissement d’environ 300 000 euros, mais les Lognon et les Desvard ont bénéficié de l’aide de fonds européens et de la région Occitanie pour concrétiser leur projet.
