Une solution innovante pour recharger votre maison : une batterie de voiture électrique de seconde main

Une solution innovante pour recharger votre maison : une batterie de voiture électrique de seconde main

Recharger votre vélo électrique ou alimenter votre maison avec des batteries électriques de seconde main, voilà le projet sur lequel se lancent des entreprises bretonnes. Cette initiative offre un double avantage : prolonger la durée de vie des batteries électriques et réduire votre empreinte carbone.

Le potentiel des anciennes batteries électriques

Tout comme les batteries de nos téléphones portables, les batteries des voitures électriques perdent en performance avec le temps et doivent être remplacées. Cela engendre des coûts en termes de matériaux et de pollution carbone. Un groupe d’entreprises réuni sous le projet ABR (pour “Automotive batteries reuse”) a pour objectif de donner une seconde vie à ces batteries afin de les utiliser plus longtemps.

Selon Sergio Capitao, directeur du pôle de compétitivité ID4 Car, les batteries retirées des véhicules électriques possèdent un potentiel important. De plus, le nombre de véhicules électriques, et donc de batteries, ne cesse d’augmenter avec les réglementations européennes qui imposent l’abandon des véhicules thermiques d’ici 2035. Entre janvier 2016 et août 2023, le nombre de véhicules électriques a augmenté de façon exponentielle, passant de 63 200 à plus de 882 000. Cette croissance est visible sur le graphique basé sur les données du baromètre des immatriculations publié par Avere France.

Le projet ABR vise à récupérer et réutiliser les batteries lithium-ion présentes dans certains véhicules entièrement électriques tels que la C3, la 208, la Corsa et la DS3.

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De l’électricité pour recharger votre vélo, trottinette ou machine à laver

“Avec les batteries usagées des voitures électriques, il est possible de stocker temporairement de l’énergie renouvelable, comme l’énergie solaire ou éolienne, pour ensuite recharger votre vélo ou votre trottinette”, précise Sergio Capitao.

Selon Sophie Molina, ingénieure de recherche pour l’entreprise Entech, partenaire du projet, il est également possible pour un particulier de stocker l’énergie solaire produite dans la journée afin d’alimenter sa machine à laver ou d’allumer les lumières de son domicile le soir. Les premiers résultats concrets de ce projet coopératif sont attendus d’ici fin 2024.

Améliorer la fiabilité du réseau électrique à grande échelle

En plus de proposer une solution de stockage d’électricité aux particuliers, Entech voit plus grand. “Grâce à une solution de stockage d’électricité à grande échelle, basée sur des batteries, il sera possible d’assurer la fiabilité et la stabilité du réseau électrique.”

Pour réaliser cette ambition à grande échelle, l’équipe d’Entech envisage de stocker les batteries dans des conteneurs maritimes.

Les défis de travailler avec les batteries

Le projet d’innovation, basé dans l’usine Stellantis de Rennes-La Janais, nécessite le démantèlement des batteries usagées, une opération risquée.

“Nous sommes conscients que travailler avec des batteries et leur réutilisation est une activité qui augmente, mais c’est un travail qui présente de nombreuses spécificités techniques”, souligne Nicolas Donval-Petres, chargé d’affaires chez Talendi. Talendi est une société de l’économie sociale et solidaire, anciennement nommée Bretagne Ateliers, qui encadre des salariés en situation de handicap chargés du démantèlement des batteries.

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La région Bretagne, en partenariat avec Quimper Bretagne Occidentale et Rennes Métropole, soutient financièrement ce projet à hauteur de 495 800 euros sur deux ans. Pour Laurence Fortin, vice-présidente de la Région Bretagne, cet investissement est un moyen de promouvoir le développement industriel et de créer de l’emploi.

(Avec Gilles Le Morvan et Philippe Queyroux)