Une taxe kilométrique pour les voitures électriques en perspective

Une taxe kilométrique pour les voitures électriques en perspective

Taxe kilométrique voiture électrique

Vous avez des questions sur nos éditoriaux ? Des interrogations sur les sujets chauds de l’actualité ? Chaque semaine, l’équipe éditoriale répond aux lecteurs de La Presse.

Votre question tombe à point : le gouvernement du Québec et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) se penchent justement sur le sujet.

Une taxe pour financer les transports collectifs

La CMM, qui regroupe les 82 villes de la grande région de Montréal, estime qu’il y a une “urgence” d’imposer une taxe kilométrique pour financer les transports collectifs. Le principe est simple : vous payez une taxe en fonction de la distance parcourue par votre voiture. La CMM s’inspirera de l’exemple de Bruxelles pour réaliser une étude de faisabilité de cette taxe.

De son côté, le ministère des Transports étudie différentes options pour remplacer la taxe sur l’essence actuelle. Parmi ces options figurent la taxe kilométrique, la taxe sur l’achat ou l’utilisation de véhicules polluants, et la taxe de recharge pour les voitures électriques.

Des changements à long terme

Le gouvernement Legault a fermé la porte à de nouvelles taxes pour les automobilistes dans les quatre prochaines années. Cependant, il se pose la question de financer les nouvelles infrastructures nécessaires si l’objectif de 100 % de voitures vertes en 2035 est atteint. L’écofiscalité est un outil précieux pour inciter les gens à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement. Néanmoins, il sera important de maintenir une assiette fiscale permettant de financer les biens et services publics à long terme.

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Les conséquences d’une généralisation des voitures électriques

Si tout le Québec passait à la voiture électrique du jour au lendemain, cela aurait un impact significatif sur les émissions de CO2 (-18 millions de tonnes par an). Cependant, cela représenterait également une perte importante de revenus fiscaux pour Québec, qui compte sur les taxes sur le carburant pour financer les infrastructures. Il est donc nécessaire de trouver une solution pour compenser cette perte potentielle.

Favoriser l’électrification des transports

Dans l’intervalle, il serait logique de remplacer la taxe sur le carburant par une taxe kilométrique lorsque le moment sera venu. De plus, il est possible d’instaurer une taxe kilométrique moins élevée pour les voitures électriques afin de favoriser leur adoption. À long terme, il faudra continuer à financer l’entretien et la construction de routes, mais en travaillant également à réduire les déplacements grâce à une meilleure offre de transports collectifs et au développement du transport actif.

Financer les routes

Les automobilistes paient déjà pour les routes, mais pas entièrement. En 2017, ils ont versé environ 4,8 milliards de dollars par an sous forme de taxes spécifiques à l’automobile (taxes sur l’essence, permis de conduire, péages). Cependant, cela ne couvre pas entièrement les coûts des routes, qui s’élèvent à environ 5,5 milliards de dollars pour Québec et les municipalités. Pour combler cette différence, Québec a puisé environ 800 millions de dollars dans son fonds consolidé, financé par tous les contribuables.

En conclusion, une taxe kilométrique pour les voitures électriques semble être une solution envisageable à long terme pour financer les transports collectifs et les infrastructures routières. Il faudra cependant trouver un équilibre entre l’encouragement à l’électrification des transports et le maintien d’une assiette fiscale suffisante pour financer les services publics.

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