Le secteur de l’automobile est en plein bouleversement avec l’électrification croissante des voitures. Cette transition écologique nécessite une adaptation du modèle économique et de nouvelles filières d’emploi. Cependant, cette évolution entraîne également des pertes d’emplois dans certains secteurs, ce qui peut avoir un impact important sur les bassins de vie.
Afin de concilier la transition écologique et le maintien de l’emploi, la CFDT et la Fondation Nicolas Hulot ont publié un rapport mettant en avant l’exemple de la filière moteur dans l’automobile. Ils réclament également l’organisation d’états généraux de l’automobile pour discuter de ces enjeux.
Une filière automobile fragilisée en France
Le rapport met en évidence les défis auxquels la filière automobile est confrontée dans les années à venir. En effet, le nombre de véhicules produits en France est en baisse et les véhicules électriques nécessitent moins de main-d’œuvre que les véhicules thermiques.
Le rapport explore plusieurs scénarios pour l’avenir de la filière moteur. Le scénario privilégié permet à la fois de protéger davantage l’emploi et d’opérer une transition écologique. L’objectif est d’avoir 100 % de véhicules zéro émission d’ici 2035 et d’encourager de nouveaux usages tels que l’autopartage ou les transports collectifs.
Pour atteindre ces objectifs, le rapport propose la relocalisation d’une partie de la production, le développement de l’économie circulaire (recyclage, conversion des voitures thermiques en voitures électriques) et la création d’une filière de production de batteries en France. Actuellement, la France accuse un retard avec moins de 10 % des projets européens de batteries. Il est donc urgent de changer d’échelle et de multiplier ces structures.
Accélérer la transition vers les véhicules électriques
Nicolas Hulot et Laurent Berger appellent le gouvernement à anticiper les évolutions à venir afin que la France ne soit pas à la traîne par rapport à ses concurrents européens et asiatiques. Ils proposent d’avancer les échéances pour la fin de la vente des véhicules thermiques, prévue actuellement pour 2040. Ils aimeraient que cette échéance soit avancée à 2030 pour les véhicules essence et diesel (hors hybrides) et à 2035 pour l’ensemble des véhicules.
Les deux hommes réclament une conditionnalité écologique et sociale pour les aides publiques, afin de peser sur les choix stratégiques de l’industrie automobile. Ils proposent également d’utiliser le label “Origine France garantie” comme levier pour favoriser la relocalisation et soutenir les produits labellisés.
Il est nécessaire d’agir rapidement pour mettre en place une transition juste vers les véhicules électriques et préserver l’emploi dans le secteur automobile. La France doit prendre le virage de l’électrification et s’assurer d’être compétitive sur le marché mondial de l’automobile de demain.