Ce qui devait être une simple visite au supermarché s’est rapidement transformé en une scène de violence choquante. Une femme de 74 ans est apparue devant le tribunal de La Roche-sur-Yon, accusée d’avoir utilisé sa voiture pour attaquer son voisin avec un chariot sur le parking. Retour sur les faits.
Voiture contre chariot
Le 15 février 2023, Danielle, une septuagénaire de La Boissière-de-Montaigu, sort d’un supermarché après une altercation avec son voisin à l’intérieur du magasin. Alors qu’elle se trouve au volant de sa voiture sur le parking, elle décide de rouler en direction de son voisin qui se déplace à pied avec son chariot. Dans un acte de violence surprenant, elle percute le chariot avant de quitter rapidement les lieux.
C’est du moins la version rapportée par la victime et son fils, qui a eu le réflexe de filmer la scène compte tenu du passé tendu entre sa famille et celle de la prévenue. Lors de l’audience, la juge a tenté de faire la lumière sur les faits, mais la septuagénaire a maintenu sa version des faits en contestant les accusations : “C’est lui qui a jeté son caddie devant ma voiture. C’est lui qui m’a mal parlé aussi”, a-t-elle répété devant la magistrate. Cette dernière l’a alors rappelée à l’ordre en lui rappelant que la question portait sur les faits et non sur les insultes proférées.
Agressive avec les gendarmes
La juge a informé la prévenue que lors de la visite des gendarmes chez elle, son comportement n’a pas été des plus courtois : “Selon les rapports, vous vous êtes montrée très agressive”, a souligné la magistrate. La vieille dame a répondu : “C’est quand ils ont voulu me mettre les menottes”. La juge a rétorqué que c’est précisément à cause de son agressivité qu’ils ont dû agir ainsi, avant de donner la parole à la partie civile.
“La vidéo réalisée par le fils de la victime ne laisse aucune place au doute”, a déclaré l’avocat de la victime. “Elle sort, se dirige vers lui et percute délibérément le chariot avant de quitter le parking à grande vitesse”, a-t-il expliqué, exprimant également son inquiétude. Il a souligné que nous ne parlons plus simplement d’insultes, mais de violences volontaires utilisant une voiture comme une arme.
Craignant une récidive, l’avocat a demandé l’annulation du permis de conduire de la prévenue et a réclamé 1000 € pour le préjudice moral de son client, afin de lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes.
Une vidéo “sans équivoque”
“La vidéo parle d’elle-même”, a déclaré le procureur de la République. Il a demandé une peine de quatre mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, la suspension du permis de conduire pendant six mois, une interdiction de contact avec la victime et une amende de 500 €.
L’avocat de la prévenue, Me Robert, a fait remarquer avec ironie : “J’ai l’impression de revoir le film ‘Tatie Danielle’ ! Une femme qui ne semblerait avoir que des mauvais côtés. Mais rappelez-vous de la fin du film, qui montre qu’au-delà de cette carapace se cache une personne.” Il a plaidé la relaxe en remettant en question la sincérité de la vidéo, s’étonnant du fait que le fils ait filmé son père rangeant son chariot, plutôt que de surveiller le chariot lui-même.
Face aux réquisitions, l’avocat a rappelé que sa cliente ne dispose que d’une retraite de 750 € et a contesté la demande d’amende. Concernant l’annulation du permis de conduire, il a souligné que sa cliente vit déjà une peine en étant privée de son véhicule depuis les faits. Enfin, il a déclaré que l’interdiction de contact avec la victime était inapplicable, car ils sont voisins et se croiseront inévitablement.
La juge a déclaré la prévenue coupable, considérant la vidéo “sans équivoque”. Elle a condamné la septuagénaire à quatre mois de prison avec sursis probatoire, à une interdiction de contact et à une indemnisation de la victime pour un montant de 600 €. Quant à son véhicule, il lui a finalement été restitué.
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